L'univers de Tony SANDOVAL est bien mystérieux. Je le découvre avec "Le serpent d'eau".
© Tony SANDOVAL/ Paquet
Une jeune fille un peu gauche, Mila, en rencontre une autre, Agnès, lumineuse, souriante. Elles vont devenir amies. L’exubérante entraine sa comparse dans des farces, cachées sous leurs masques de renard et de lapin, puis dans d’autres mystères. Les belles dents d'Agnès auraient une vie propre. Démarre alors une aventure pour qu'un prince des eaux survive et pour que deux adolescentes se retrouvent.
© Tony SANDOVAL/ Paquet
Ce conte onirique nous entraine dans des contrées fantomatiques. Les dents sont de magnifiques jeunes filles et les ennemis de monstrueuses versions canines dégoulinantes. Les deux amies vont se retrouver à descendre dans l'eau, dans les profondeurs. Agnès est-elle présente, vivante, fantôme, réalité ou rêve? Les deux se confrontent aux peurs, aux dégoûts et aux envies. Le récit est à la fois une réalité de jeunes adolescentes, puis une
entrée dans un rêve et des combats fantastiques et sanguinolents.
Mila est séduite, la relation est sensuelle. Un baiser pas si chaste
mais plus fantastique qu'érotique est là pour nous entrainer dans cette
amitié particulière.
Derrière le fantasmagorique se cache une réalité de l'adolescence. Elle y est décrite comme un temps de doute, d'incompréhension
avec les parents, de solitude. Le thème de la mort, de la disparition est aussi subtilement abordée.
© Tony SANDOVAL/ Paquet
Le choix des illustrations prises en photo ne reflètent que très peu l'univers de Tony SANDOVAL mais elles marquent bien cet abattement de l'adolescence, avec ce vieillard été que se rabougrit. Le dessin est bien plus sensuel et sauvage. D'une douceur incroyable pour décrire ses adolescentes, il déploie une noirceur dans le combat: des créatures monstrueuses côtoient des femmes gothiques et le sang gicle. Je vous en réserve quelques unes à part.
Cette bande dessinée fantastique offre une belle réflexion sur l'adolescence et l'amitié.