Je succombe toujours devant un livre illustré par Wolf ERLBRUCH. En plus de ces images si spécifiques j'ai souvent l'impression de suivre un choix de texte précieux, éclairé, souvent autant pour adulte (voire plus?) que pour enfant, à la limite aussi du non-sens quelques fois.
© Valérie DAYRE et Wolf ERLBRUCH /Milan
"L'Ogresse en pleurs" de Valérie DAYRE illustré donc pas ERLBRUCH ne déroge pas à la règle et c'est un coup de cœur.
Une femme méchante, une ogresse, veut faire encore pire que toutes ses actions jusque là: elle souhaite manger un enfant. Elle est difficile et fait le tour des villages pour trouver le bon, celui qui sera le plus appétissant.
Mais à force d'être exigeante, elle se fait repérer et les enfants vivent cachés. Elle se fâche et décide d'en manger plus d'un, milles et un, sans y parvenir. Elle dépérit jusqu'à en croquer un.
Une femme méchante, une ogresse, veut faire encore pire que toutes ses actions jusque là: elle souhaite manger un enfant. Elle est difficile et fait le tour des villages pour trouver le bon, celui qui sera le plus appétissant.
Mais à force d'être exigeante, elle se fait repérer et les enfants vivent cachés. Elle se fâche et décide d'en manger plus d'un, milles et un, sans y parvenir. Elle dépérit jusqu'à en croquer un.
Le propos est grinçant. L'ogresse fait peur et elle mange l'enfant. Cependant ce n'est pas un livre si effrayant. Elle menace mais les astuces des enfants et des parents apportent une touche d'humour: les petiots se font plus grands en taille, se costument, restent chez eux.
C'est encore plus une histoire de parents:
"- N'importe lequel! gémissait maintenant l'affamée. Donnez-moi le plus maigrichon, le plus couillon! (elle avait abaissé ses prétentions).
Dans les maisons, on se taisait. Des couillons? Des maigrichons? Si on en avait, on se les gardait."
C'est encore plus une histoire de parents:
"- N'importe lequel! gémissait maintenant l'affamée. Donnez-moi le plus maigrichon, le plus couillon! (elle avait abaissé ses prétentions).
Dans les maisons, on se taisait. Des couillons? Des maigrichons? Si on en avait, on se les gardait."
© Valérie DAYRE et Wolf ERLBRUCH /Milan
Le texte de Valérie DAYRE joue sur les termes: un enfant "à croquer". Et c'est bien la parentalité et l'amour le sujet du livre. L’ogresse a des yeux "brillants-gourmands" et cherche l'enfant idéal. D'ailleurs j'aime cette réplique "- Celui-là est trop futé, je ne veux pas avoir à lutter." Au fil des pages, les enfants, les nôtres, apparaissent les plus tendres à nos yeux, les plus à même d'être aimés. C'est de son enfant que l'on s'éprend et dont nous souhaitons être parent.
Je ne vous livre pas la plainte finale de l'ogresse mais qu'elle est belle!
Le vocabulaire nous propose mille et une manière de nommer l'enfant et ces jeux de mots exquis donnent envie d'aimer par gourmandise.
Je ne vous livre pas la plainte finale de l'ogresse mais qu'elle est belle!
Le vocabulaire nous propose mille et une manière de nommer l'enfant et ces jeux de mots exquis donnent envie d'aimer par gourmandise.
© Valérie DAYRE et Wolf ERLBRUCH /Milan
Les illustrations de ERLBRUCH sont toujours si particulières. Des aplats de tissus, comme des pochoirs, des tampons japonisants, des lieux lunaires et très proches de DE CHIRICO. Le repas de l'ogresse est magnifique d'épouvante (à regarder même avec des enfants!).
Et que ces lunes, astre protecteur, sont belles en témoins de notre parentalité.
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Et que ces lunes, astre protecteur, sont belles en témoins de notre parentalité.
© Johann Wolfgang GOETHE et Wolf ERLBRUCH /La joie de lire
"Cuisine de Sorcière" de Johann Wolfgang GOETHE et illustré par Wolf ERLBRUCH est un petit en-cas au doux goût de je n'y comprends rien mais j'aime.
Ici la quatrième de couverture nous apporte plus de sens que le texte du livre: "La sorcière prépare pour Faust le breuvage de rajeunissement et Goethe lui faire dire une formule magique qui n'est qu'un jeu turbulent de chiffres stimulant l'imagination et, en particulier, celle du grand illustrateur Wolf Erlbruch." Et c'est ainsi qu'il faut le prendre, comme une parenthèse dans l'initiation aux pièces "Faust" de l'auteur.
Ici la quatrième de couverture nous apporte plus de sens que le texte du livre: "La sorcière prépare pour Faust le breuvage de rajeunissement et Goethe lui faire dire une formule magique qui n'est qu'un jeu turbulent de chiffres stimulant l'imagination et, en particulier, celle du grand illustrateur Wolf Erlbruch." Et c'est ainsi qu'il faut le prendre, comme une parenthèse dans l'initiation aux pièces "Faust" de l'auteur.
© Johann Wolfgang GOETHE et Wolf ERLBRUCH /La joie de lire
Ici la recette de la sorcière est très mystérieuse, ce qui apporte un plus est le pied de nez graphique de l'illustrateur. Il donne à vivre les chiffres, il cartographie les formes et fait des nombres des textures. Ci-dessous le fabuleux: "Le quatre perd"
© Johann Wolfgang GOETHE et Wolf ERLBRUCH /La joie de lire
Le rajeunissement ou l'éloignement de la mort (déambulant sur l'infini du huit)... j'aime son personnage... récurrent.
© Johann Wolfgang GOETHE et Wolf ERLBRUCH /La joie de lire