"J'en ai vu composer de beaux poèmes sur l'amour et chanter ses louanges lors des réunions, mais à peine revenus à la vie de tous les jours, c'est comme si la plupart se dépouillaient du costume des belles paroles et dénigraient l'amour autant que faire se peut, pour moisir sans lui dans leur coin, le plus clair de la vie. C'est ainsi qu'il m'apparaît, le phénomène - l'homme, et moi en premier, quand j'en parle sans ambages. C'est comme si le penchant de l'homme n'était jamais pur, ni en harmonie avec le beau que la vie a essayé de lui inculquer. Encore heureux si l'on ne s'évertue pas carrément à mener sa vie à l'encontre du bien dont on a pourtant connaissance au fond de soi. Je ne veux pas dire que l'on se propose d'être un vrai salaud - mais que l'on ne tente jamais vraiment le contraire. Or l'écart est grand entre les deux, et c'est dans cet écart que se loge l'existence de la plupart - elle y éclot, s'y évanouit et se fane. Comment était-il déjà, le quatrain de Kristjan OLI ?
Au fond du cœur j'avais bien
- comme tous les autres sans doute -
un fil pour suivre ma route,
mais il ne m'a servi de rien."
(extrait de "La Lettre à Helga", Bergsveinn BIRGISSON, Zulma)
Flûte, mince et zut nous serions comme ça nous autres? A jamais vélléitaires de l'amour et du bien faire? Mauvaises graines, mauvaises troupes? Ce serait triste. Perdu d'avance. Mais non, ce n'est qu'un artifice, du cabotinage, de la peur de ne pas y arriver, à cause du temps qui passe aussi, mais dans les grands moments, nous sommes là, au rendez-vous, touts petits, touts minables, mais avec un poum poum qui bat et aux lèvres un pipeau.
RépondreSupprimerAnonyme: j'aimerais y croire. Je pense que l'on fait au mieux, avec ce que l'on a, avec ces manques et ces besoins... et quelque fois le besoin, vital, est de fuir... aussi.
SupprimerMerci pour cette suite de réflexion.