« Mons » comme il dit, est de ces livres qui font peur et éloigne, je crois, les siennes.
Max est un chenapan, parce qu’il a enfilé son costume de loup. Il veut manger sa maman qui l’appelle monstre. Exilé dans sa chambre sans souper, il va rêver être le roi des Maximonstres.
Beaucoup de choses m’ont perturbée au départ dans ce livre. Le fait d’appeler son fils monstre comme une appellation ou une injure, le fait de focaliser le repas comme une récompense, le fait d’isoler l’enfant dans sa chambre pour le punir. Et j’aurais pu m’arrêter là. Mais justement, par la lecture, l’intonation que j’y mets, les rappels d’autres lectures ou tout au moins mes paroles accompagnatrices, il nous est permis d’aller plus loin. Et puis il y a ce voyage, dans l’univers des bêtises incarnées et ce retour vers le rassurant.
Les monstres de SENDAK sont fabuleux, plein de griffes, de babines, entre monstre, lion, taureau, griffon… « Les Maximonstres roulaient des yeux terribles, ils poussaient de terribles cris, ils faisaient grincer leurs terribles crocs et dressaient vers Max leurs terribles griffes. »... ils ne sont au final pas méchants, ils ont juste les yeux jaunes. Leurs activité est juste illustrée, à l’enfant de rêver autour et de les agripper comme des peluches.
Et puis le monstre Max n’apparait qu’une fois avoir revêtu le costume… et le fait de manger sa progéniture est autant une vue de l’esprit, une métaphore de l’amour parental et aussi une possibilité de remettre des mots sur des attitudes peu en phase avec moi. Le papy de notre petit loup adore lui dire qu’il va le bouffer… cela me permet, avec appui de son livre, de repréciser à notre lutin que son grand-père l’aime tellement qu’il le souhaite tout entier auprès de lui à l’embrasser, si proche de lui qu’on dirait qu’il le mange… la fusion, par la parole, me parait alors déroutée… mon fils ne me semble plus être un objet de convoitise, même d’amour. De quoi aussi mettre des images sur la révolte de l’enfant et sur sa relation aux parents (à la mère).
Et que dire des illustrations, fabuleuses, à l’encre, très hachurées et pleine de relief sans ombres. Le costume de loup est une vraie curiosité aussi… l’enfant n’est pas la crapouille qu’il peut faire parfois, ce n’est qu’un de ces nombreux costumes.
Malice nous en parlait comme d'un chef d'oeuvre et ici une petite idée des controverses.
En le lisant au lutin j'avais oublié... quelle honte cet oubli bien-pensant des adultes, oui j'aime ces monstres, oui j'aime en offrir à notre loupiot... et j'aime lui présenter les angles, durs aussi, de la vie. Le billet de Fauna Amor est à lire ici et oui je veux des monstres réels, aux griffes acérées, aux dents véritables et pas que de carton pâte, Merci Fauna de le repréciser là
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