lundi 30 juin 2014

Je n'ai pas fait mes devoirs parce que...

Pas encore de livres des éditions Hélium billettés sur ce média! Pas possible... Il me faut absolument y remédier au plus vite parce oui, nous en avons tout de même un certain nombre dans nos étagères. Le mieux est de démarrer avec les vacances, non?!

© Davide CALI et Benjamin CHAUD/ Hélium

"Je n'ai pas fait mes devoirs parce que" de Davide CALI et illustré par Benjamin CHAUD vous propose ce petit jeu des réponses fabuleuses toutes droit sorties de l'imagination d'un enfant.

L'imagination de l'auteur est très bien accompagnée par les dessins fourmillants. Les raisons de ce relâchement scolaire sont nombreux: le matériel a pu être abimé, perdu, mâchouillé mais aussi la famille aurait pu être extraordinaire.

© Davide CALI et Benjamin CHAUD/ Hélium
 
Des animaux, des extraterrestre, de la magie, du cirque mais aussi de l'aventure et du fantastique. Tout est fabuleux, délicieux. 

© Davide CALI et Benjamin CHAUD/ Hélium

Et puis... je n'ai pas fait mes devoirs parce que... je suis en vacances!

samedi 28 juin 2014

Les maths à toutes les sauces, pour aider les enfants à apprivoiser les systèmes numérique et métrique

Certains enfants paraissent totalement imperméables aux mathématiques, d'autres semblent bien répondre aux questions mais se retrouvent pourtant en difficulté lors d'un raisonnement plus complexe. Voici un livre fait pour toute personne accompagnant les enfants de 1 à 11 ans dans leurs apprentissages. " Les maths à toutes les sauces, pour aider les enfants à apprivoiser les systèmes numérique et métrique" de Bernadette GUERITTE-HESS, Isabelle CAUSSE-MERGUI et Marie-Céline ROMIER est un livre référence pour revoir les bases, une à une et permettre de retrouver confiance en cette matière.
J'aime énormément cette collection "Éducation" des éditions Le pommier. Écrite par des orthophonistes ou scientifiques, les propositions sont des cumuls de bilans, de progressions par paliers et surtout de séances d'approche réelle pour appréhender ou rééduquer.

"Notre propos serait caricatural s'il avait pour objet de conduire les enfants à réaliser, tout au long de leur scolarité, leurs apprentissages dans le seul domaine du concret. Loin de là! Nous cherchons au début à déclencher une réflexion grâce au concret. L'enfant devient mathématicien quand il est capable, en présence du matériel, d'effectuer des opérations, c'est-à-dire des actions qui peuvent se coordonner entre elles. Mais par la suite, il raisonnera sans objets. En effet, pour parvenir à une pensée adulte, l'enfant doit pouvoir imaginer une action et son inverse en l’absence de matériel. En revanche, il ne pourra jamais l'imaginer s'il n'a pas fait d'actions semblables de près ou de loin, dans sa vie.
[...]
Pour accompagner cette structuration, nous proposons une pédagogie active de l'intelligence: l'enfant construit ses évidences en traitant les problèmes que lui pose le monde physique, évidences qui, en s'intellectualisant, deviendront mathématiques. Nous voulons notamment montrer que l'on n'apprend pas à compter seulement en comptant [...]."

Le livre commence par les structures logico-mathématiques trop peu présentées dans le cursus scolaire normal que sont la conservation, la classification et la sériation. Au plus jeune âge, pour enfants ou adultes sans ou avec déficience mentale, les auteures apportent des exemples concrets, en progression fine. En suivant les progressions de l'enfant mises en avant par Jean PIAGET, les orthophonistes décrivent les différents stades de raisonnement logiques avec des enfants en maternelle: un indice d'équilibre, un début de comparaison, de distinction visuelle, des premières illusions perdues (la masse d'une main n'est pas possible à appréhender ou celle d'une boule de pâte à modeler ne change pas qu'elle est la forme d'une boule, d'une crêpe, d'un serpent). Puis il leur faudra classer un retour de courses (les liquides, les comestibles, le frais etc...), être capable de mettre dans un ordre croissant plusieurs éléments et ne pas se contenter de "plus de" ou "moins de" en comparant deux par deux mais en les intégrant à toute une série.
Et avant même de parler des systèmes numérique et métrique, les auteures proposent un état des savoirs permettant de situer l'enfant dans la progression.
Et puis bien-sûr le système numérique, un des aspects les plus présents dans les manuels scolaires. Et là aussi la méthode est différente. L'enfant va construire le tableau décimal des unités, dizaines et centaines et non s'en servir, grâce au "Monsieur Système junior" et au "Monsieur Système décimal".

Puis le système métrique est construit avec des astuces pour parler des décimales, la virgule et sa paire de lunettes, et des fractions.
Les recettes de cuisine, bah oui, le titre l'indique, ne sont alors que des récréations d'un savoir acquis.

En fabriquant, disant, utilisant un tableau, racontant l'action, symbolisant et enfin utilisant les mots de la numération, les enfants ressentent les mathématiques, peaufinent le sens de l'observation et ce grâce à des manipulations et des difficultés très progressives.
Le vocabulaire dans sa richesse mais aussi sa complexité logique est présenté pour ne plus amener l'erreur (la foule, le lot, la douzaine, la gamme etc...) et dans sa force de compréhension (exemple le décigramme: un gramme (gramme) divisé (i) en 10 (déci) ).
Les séances utilisent beaucoup de matériel facile à avoir même chez soi (apéricubes, kiri, biscottes, pailles, allumettes, bouteilles etc...) mais vous aurez une envie folle de posséder une balance Roberval à deux plateaux avec ces poids en laiton du 1g au 1kg.

En dehors de toutes ses activités de (ré)éducation mathématique, fortes intéressantes et même impressionnantes de "logique évolutive", je retiens surtout une réelle interaction avec les enfants. En groupe, ils donnent leur opinion, argumentent, pratiquent, débattent. Ce sont de nombreuses erreurs qui amènent une autre question, une vérification et enfin une affirmation validée.
Une autre étape me parait un cadeau à offrir à chaque apprenant tant elle donne à penser: les enfants construisent une boite d'étalons mathématiques (les masses et les contenants, le gramme, le décigramme, le litre n'ont alors plus rien d'abstrait).

mercredi 18 juin 2014

Hugo Lachance

Je commence par le tome 3 des "Aventuriers du très très loin". Bon, pas de souci.
J'avais beaucoup apprécié écouter Apolline nous parler de ses explorations, là l'auteur et illustrateur Chris RIDDELL s'accompagne de l'auteur Paul STEWART pour nous offrir une série de romans plus longs que les albums/bandes dessinées mais accessibles comme premiers romans.

© Paul STEWART et Chris RIDDEL/ Milan jeunesse

Hugo est un orphelin. Dans le Grand Nord, un couple d'éleveur de rennes et de fabricants de fromage le trouve et récupère aussi le moyen de locomotion, un traineau montgolfière, du bébé et de ses parents, morts sûrement de coups de pattes d'ours polaires. Hugo grandit sans rien savoir et découvre un jour le traineau et sa tragique histoire. Sur le cadran de cet engin volant, une direction "chez moi" l'interpelle, il part retrouver ses origines.
Il arrive alors presque au Sud, au square des Lucioles et rencontre les amis et la famille de ses parents. Il découvre aussi l'Institut tenu par Elliot De Mille. Un journal en sort, par trimestre, et apporte son lot de ragots à même de déloger les commerçants du quartier, pile les nouveaux amis d'Hugo.
Le roman présente les efforts d'Hugo pour défendre ses proches. Et vous pouvez suivre l'histoire d'"Hugo Lachance" avant ou après celles de Fergus Bonheur ou Zoé Zéphyr.

© Paul STEWART et Chris RIDDEL/ Milan jeunesse

Mais l'intérêt de ce livre est beaucoup plus dans sa forme. Chaque chapitre est la présentation d'un personnage dans ce qu'il a d'aventurier, d'original: une vraie histoire en soi. Nous découvrons des pirates, des sirènes, des explorateurs, des planteurs de thés, des chats et des géants des neiges.
Et au fil de ces multiples histoires, ce sont les fils du fantastique qui se déroulent avec des tapis volants, des monstres, des boissons magiques informant du futur ou liées à nos émotions.
Les détails sont délicieux, plein d'humour et le trait de Chris RIDDELL n'y est pas pour rien: les personnages sont stylisés, presque caricaturés et les machines, artisanats, architectures sont tous rocambolesques et inventifs.

© Paul STEWART et Chris RIDDEL/ Milan jeunesse

Encore plus, au fur et à mesure de la lecture des indices nous mettent sur la voie, à nous de les déchiffrer ou de se laisser aller pour revenir après feuilleter les croquis des pages précédentes.
C'est drôle, pétillant, magique et plein de petites pépites!!! Et en plus le livre est luxueux (enfin tout comme avec cette couverture cartonnée à la manière des livres de cuir)!

vendredi 13 juin 2014

"Tous, à la fin de nos vies, nous mourrons." - Après la vague



" Mais pour la plupart d'entre nous, la mort n'est qu'un mirage vague, un horizon lointain. Tant que nous sommes jeunes et bien portants, nous traversons la vie comme des funambules; nous marchons sur le fil à grands pas hâtifs, pressés de trouver un lieu plus stable et plus heureux.

Enfants, nous espérons l'été. Et une fois l'été passé, nous espérons l'été suivant. Les années s'écoulent, nous consommons nos jours, nous dévorons notre insouciance à grandes bouchées voraces. Pourtant aucune bouchée ne nous comble, au contraire: chacune d'elles nous fait ressentir la faim d'autres joies."

(extrait de "Après la vague" d'Orianne CHARPENTIER, collection Scripto, Gallimard; photographie de Gundega DEGE)

La vie à petits pas

J'aime énormément les vulgarisations scientifiques, historiques... Cela ne veut pas dire que j'aime la simplification mais j'y vois là des portes ouvertes pour plus de curiosité et pour, pourquoi pas, cumuler le nombre d'approches d'un même élément.
 
© Jean-Benoît DURAND et Robin GINDRE/ Actes sud junior

"La vie à petits pas " de Jean-Benoît DURAND et illustré par Robin GINDRE répond à un des premiers mystères présenté à notre attente: d'où vient le monde, la vie et l'homme?

Ce documentaire délimite en fait de nombreux éléments importants.
D'une part les origines de la vie sur Terre et même les origines de l'Univers, des planètes et de la notre. Un défilé historique présente alors les premières bactéries, les premiers poissons, les premiers vertébrés, les premiers insectes et amène jusqu'aux premiers primates, cousins (comme Lucy célèbre 3 millions d'années plus tard!) et ancêtres de l'homme.
Puis c'est la notion de vie qui est mise en avant: la fécondation, l'alimentation, la croissance, la mort, l'extinction des espèces. L'homme et son rôle, les conséquences sur son environnement, écologique ou extinction des espèces ou encore voies du futur, le dangereux clonage.

© Jean-Benoît DURAND et Robin GINDRE/ Actes sud junior

En soi le pari est gagné: c'est clair et complet. Il y a aussi quelques petites pointes de bonne conscience un peu facile mais si les enfants ne peuvent avoir de débats ou d'autres supports en complément, ce documentaire est tout de même à choisir!

© Jean-Benoît DURAND et Robin GINDRE/ Actes sud junior

Ce qui fait d'autant plus l'intérêt d'un tel ouvrage est le discours adapté aux enfants par les illustrations de Robin GINDRE, d'une part, qui apportent énormément d'humour; mais aussi par quelques éléments bien appuyés: l'importance de l'eau, d'une enveloppe dure autour de l’œuf ou d'un embryon bien au chaud dans le ventre maternel.

La farandole - Colères de dinosaures


"Étrangement, les squelettes ne bougent pas ni pour eux ni pour les visiteurs ni pour les gardiens. Mais moi, je les vois, comme mes cousins. Alors? En quoi sommes-nous différents des autres humains? Folie familiale ? Hallucinations? Ou privilège inouï ? Je préfère la troisième solution."

"Colères de dinosaures" de Viviane KOENIG, illustrations intérieures de l'auteure et de couverture de Daniel BLANCOU; Oskar éditions)

mercredi 11 juin 2014

Mythes grecs pour réfléchir

Avec la collection "Philo, des mots pour réfléchir" des éditions Oskar, ce sont toutes nos références culturelles qui reviennent, des plus évidentes au plus éloignées mais à même de nous permettre de débattre dans nos vies de tous les jours.
"Mythes grecs pour réfléchir" d'Isabelle KORDA et illustré par Yann AUTRET reprend plusieurs épisodes connus. Ce n'est pas tant leur brève présentation qui enchante mais bien la double page qui suit.

© Isabelle KORDA et Yann AUTRET/ Oskar

Le mythe explicité amène le pendant langagier, présenté, "le talon d'Achille" prend de la fragilité, "la toile de Pénélope" revient sur le travail etc... Puis le mythe fait place à un débat philosophique sur la position de l'homme face aux autres, aux émotions, aux manières de vivre et de s'épanouir.
Des thèmes sont délimités comme la patience distincte de l'obstination, le voyage distinct de la fuite, l'orgueil, la faiblesse ou la force et la connaissance de soi, la confiance, la curiosité distincte de l'indiscrétion, la prise de risque avec sa prise de conscience des dangers, la méthode avec tout de même un peu de spontanéité. Avec toujours une prise de position de l'enfant face au mythe et face aux deux exemples concrets et repris du quotidien des jeunes, pendants de l'argumentaire pour et contre.

© Isabelle KORDA et Yann AUTRET/ Oskar

"Icare est mort car il a négligé les conseils de son père et il s'est cru assez fort pour ne pas avoir à les respecter. Il a été puni pour son orgueil. Ce mythe incite donc à la modération, mais il a aussi fait la célébrité d'Icare: celui-ci n'aurait pas connu cette gloire s'il n'avait pas tenté de dépasser ses limites. A ton avis, doit-on prendre des risques pour s'affirmer?"

Les illustrations de Yann AUTRET apportent un décalage décapant: nous ne sommes pas forcément sur la beauté de ses héros mais plus sur une caricature quelque fois bien anachronique. Vivifiant!

© Isabelle KORDA et Yann AUTRET/ Oskar