dimanche 9 août 2015

Archéo animaux, l'incroyable histoire de l'archéologie des animaux

Dans les cours d'histoire nous apprenons comment vivaient les hommes à la préhistoire, au Moyen-Age ou les spécificité du mode de vie des celtes. Ce documentaire vous propose d'être vous même le découvreur. Pas un historien mais un archéologue, un enquêteur des traces laissées par les animaux autour des hommes : un archéozoologue.

 © Lamys HACHEM et Hélène GEORGES/ Actes sud junior

"Archéo animaux, l'incroyable histoire de l'archéologie des animaux" de Lamys HACHEM et illustré par Hélène GEORGES est une succession d'enquêtes scientifiques.
Dix chapitres proposent de découvrir l'évolution du mode de vie des humains grâce à des indices, les os, les bois de cervidés, les fourrures, les coprolithes (déjections animales ou humaines fossilisées), les poteries, les ustensiles et outils sculptés et surtout de leur emplacement (dans les fosses, les sépultures, en trace sur des objets etc...)
A chaque fois, la méthodologie est dévoilée (laboratoire, analyse des dents, analyse chimique des récipients, comparaison des os, carbone 14, analyse ADN) et le contexte peut aussi l'être (archéologie préventive par exemple).

 © Lamys HACHEM et Hélène GEORGES/ Actes sud junior

Ce livre est extrêmement détaillé. Au cours des chapitres, énormément d'exemples sont proposés avec des photos ou des dessins archéologiques. Des pistes sont données sur les thèmes et une page jaune ou deux indique en fin de partie la solution archéologique.
Par l'étude archéologique des animaux, le lecteur va découvrir beaucoup plus que ceux qui servaient de nourriture (chasse, pêche ou domestiqués avec la révolution néolithique).
Le rapport de l'homme aux animaux décrit le niveau de technicité et ses étapes évolutives vers celui qu'il est devenu. Il utilise leurs os, peaux, fourrures pour préparer des outils, des vêtements. Il se nourrit, survit en fonction de sa zone géographique. Puis il se différencie: des notions de confort, de luxe et même d'inégalité entre humains apparaissent.

 © Lamys HACHEM et Hélène GEORGES/ Actes sud junior

Certaines dispositions des os ou la représentation picturale des animaux indiqueraient des offrandes et une idée du beau (grotte de Lascault). En allant plus loin c'est la grande question de la culture qui entre en jeu (les rapports entre sauvage et domestiqué, entre culture et nature mais aussi la civilisation.
Derrière ce contenu scientifique et historique poussé, les lecteurs pourrons sourire et même être un peu dégouté par rapport à l'alimentation de l'homme selon les régions, l'époque ou ses tabous alimentaires: il a ainsi mangé, entre autre, des poissons, escargots, lapins, œufs, oiseaux, chevaux, loups, rats, chiens, sangliers, cerfs, lynx, renards, blaireaux, écureuils, fouines, hérissons et du miel...

 © Lamys HACHEM et Hélène GEORGES/ Actes sud junior

Les chapitres sont illustrés par de très belles pages en couleurs, les paragraphes sont assez courts et vous pouvez choisir de lire en grappillant ici ou là. Le livre se bonifiera à la seconde lecture.
Ce documentaire a reçu le prix "Le goût des sciences 2013". Il est très très bien fait, avec une volonté très nette de mettre les lecteurs dans le rôle des scientifiques. Cela rebutera peut-être les plus jeunes mais donnera aux autres une idée qu'ils peuvent eux aussi être des archéozoologues. A réserver tous de même aux petits intéressés et non comme première approche.


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