mercredi 12 novembre 2014

Cendrillon ou La Belle au soulier d'or

Les contes me laissent perplexe. Je n'aime pas vraiment le doucereux qu'ils amènent souvent. Ce serait oublier que les contes sont des histoires contées, des histoires que l'on se raconte oralement d'une génération à l'autre et qu'il n'y a pas que les versions de PERRAULT ou des frères GRIMM.

© Jean-Jacques FDIDA et Delphine JACQUOT/ Didier jeunesse

Jean-Jacques FDIDA offre ainsi, dans cette collection que je cumule, "Contes du temps d'avant Perrault", des versions plus anciennes. "Cendrillon ou La Belle au soulier d'or" ne ressemble plus à celle que nous connaissions.
Elle est bien orpheline de mère, une marâtre arrive à la maison. Ici seule une demi-sœur. Cendrillon s'occupe des tâches ménagères et est envoyée au pré près d'une vache. Elle pleure sur sa situation en parlant à sa mère sur sa tombe.
Mais le conte change par rapport à la version la plus connue. La magie ne vient pas d'une marraine mais bien des pleurs de Cendrousse, entendus par sa mère morte, enchantés à travers l'intermédiaire d'une vache puis d'un arbrisseau.
La rencontre avec le Prince se fait à l'église, par trois fois. Elle s'échappe à chaque fois et le Prince ruse mais pourrait être abusé par les manœuvres de la marâtre et de sa fille.

© Jean-Jacques FDIDA et Delphine JACQUOT/ Didier jeunesse
 
Cette version reprend des éléments d'autres contes: les robes sont magnifiques et aussi belles que celles de Peau d'âne, la belle-mère et sa fille sont ogresses, la demi-soeur aura trois yeux. Il y a du merveilleux, du dramatique, du pouilleux et du sang.
"Au petit matin, quand Cendrillon est montée au pré, l'ainée marchait sur ses traces comme méchant roquet. Elle grognait, furetait et fouinait sans relâche. Or, comme elle se plaignait de s'être si tôt levée, Cendrillon a proposé de l'épouiller. Faisant craquer vermine, elle fredonnait:
Endors-toi d'un œil,
Endors-toi de deux,
Ferme les deux yeux."


© Jean-Jacques FDIDA et Delphine JACQUOT/ Didier jeunesse

Delphine JACQUOT offre de très belles illustrations, ses robes m'enchantent et quelques détails symboliques apporte une petite note de préciosité et d'un autre temps, peu-être confirmé par une reprise d'un petit être de Jérôme BOSCH.
"Mais du moment qu'elle passait sous le noisetier, la belle s'est trouvée parée d'une robe de lumière où mille lunes et soleils rayonnaient. Pour sûr, le fils du roi n'était pas fâché du changement. Cendrillon lui a tendu une noisette, ils en ont cassé la coque, mangé l'amande, et seraient bien restés là à s'entre-regarder jusqu'au solstice d'été si on ne les avait menés à la fête."

Et n'hésitez pas à écouter "La planète des contes: Cendrillon" de "La Marche de l'Histoire" animée par Jean LEBRUN et explicitée par Bernadette BRICOUT: ici

2 commentaires:

  1. Amusant car moi aussi j'ai écouté avec délice "La marche de l'histoire avec Bernadette Bricout et je me suis régalée. J'adore les contes et les nombreux versions qui existent ainsi que les nombreux détournements que l'on retrouve dans la littérature jeunesse.
    J'aime beaucoup cette collection, j'apprécie la présentation et je viens de lire "Le petit chaperon rouge ou la petite fille aux habits de fer-blanc". J'aime beaucoup ce conte !

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  2. Malice: oui très belle émission de radio, j'ai vraiment aimé me les réécouter et cela donne vraiment une ampleur de l'oralité et des portes ouvertes par les contes. Le petit chaperon rouge est aussi à la maison, comme les autres de cette collection.

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