Je ne sais pas pourquoi j'imaginais juste découvrir le vol des oiseaux en ouvrant "Les oiseaux globe-trotters" de Fleur DAUGEY et illustré par Sandrine THOMMEN. En fait, ce n'est pas tant cela qui prédomine à la lecture. Le livre sous des airs simplistes est en fait très détaillé.
© Fleur DAUGEY et Sandrine THOMMEN/ Actes sud junior
Les oiseaux source de nombreux questionnements dans l'histoire, l'auteure évoquent certaines suppositions abracadabrantes: ils hiberneraient comme certains animaux, pour certains dans l'eau ou iraient l'hiver sur la lune. Puis elle apporte les premiers pas d'une connaissance ornithologique.
Les oiseaux se dévoilent par leurs noms, leurs "territoires", leurs migrations, leurs modes (de vie, alimentaire mais aussi aventurier ou casanier, diurne ou nocturne, changeant ou non lors de la migration).
© Fleur DAUGEY et Sandrine THOMMEN/ Actes sud junior
Puis ce défi, ce vol à travers les continents. La migration est explicitée par obligation alimentaire de certains oiseaux surtout les insectivores et les mangeurs de reptiles. Leur plumage leur permettrait pourtant de rester.
Les routes sont dessinées, du nord vers le sud mais pas seulement, certains vont en transversal. Et la diversité apparait encore plus
Bien-sûr il est question aussi de la mécanique du vol. Comment peuvent-ils voler si loin? si longtemps? sans manger? reviennent-ils? Nous apprenons les astuces des oiseaux. Ils se préparent: pour certains les plumes tombent pour se renouveler avant le vol, pour d'autres ils adoptent un régime gras pour avoir des réserves et d'autres encore transforment leur anatomie interne (les organes grossissent ou diminuent rapidement de taille).
Ils partent seuls ou groupés. Un beau matin, en suivant la météo et les signes du refroidissement, en suivant leurs gènes, ils vont vers un lieu inconnu encore d'eux ou bien délimité par les anciens qui montrent le chemin. Ils s'orientent grâce au soleil, aux étoiles ou au champ magnétique terrestre. Le vent les aide à traverser le désert (pour le vent du nord) ou les étendus d'eau mais aussi par ses colonnes d'airs chaud (importantes pour les planeurs). Les obstacles géographiques ou humains prennent alors une importance: les montagnes, les installations électriques mais aussi les détroits (moindre effort pour passer d'un continent à l'autre sans air chaud).
© Fleur DAUGEY et Sandrine THOMMEN/ Actes sud junior
La migration prend aussi des aspects bien personnels selon les espèces: un chemin court ou long, à faire le plus vite possible, avec pause ou sans arrêt majeur...
La migration est aussi un retour... pour nidifier tranquillement. Au fil des pages nous comprenons en quoi ces vols saisonniers, année après année, sont des prises de risque. Pourtant, les oiseaux partent et reviennent. Fleur DAUGEY amène aussi le positionnement des experts, des scientifiques, la question du réchauffement climatique et nous présente ce déluge d'oiseaux dans le Suffolk, au sud-est de l'Angleterre.
© Fleur DAUGEY et Sandrine THOMMEN/ Actes sud junior
Une superbe invitation à suivre la migration de tous ses oiseaux... des ouettes des Andes, des barges rousses, des chevaliers solitaires, des gobemouches noirs, des engoulevents, des roselins cramoisi, des tadornes de Belon, des puffins... Une description et des présentations des exploits.
Les oiseaux peints par Sandrine THOMMEN sont des silhouettes réhaussées de touches colorées. Ces oiseaux en vol partant vers le bord droit de la page sont en ligne pure et leur fausse simplicité apporte une légèreté, leur nom souligne leur courbe et c'est avec bonheur que les yeux circulent du texte aux envols.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire