jeudi 25 mars 2010

Le magicien d'Oz

*Lisbeth ZWEGER

Adresses sous-marines, l'écosystème sous-marin

De belles découvertes avec « Ohé la science ! » des éditions du Ricochet, Ecole active et Yanbow Al Kitab, « Adresses sous-marines, l’écosystème sous-marin » de Soo-Min JANG et illustré par Yoon-Hee LEE.

© Soo-Min JANG et Yoon-Hee LEE / Ricochet et Ecole active

Une enfant visite un aquarium avec son petit-frère, lui est fascinée, elle très ennuyée quand soudain une tortue marine semble l’inviter à la suivre. La petite fille va alors nager de plus en plus profond © Soo-Min JANG et Yoon-Hee LEE / Ricochet et Ecole active

et découvrir le propre de l’océan : sa superficie, sa salinité, ces écosystèmes, sa chaine alimentaire © Soo-Min JANG et Yoon-Hee LEE / Ricochet et Ecole active

et sa géographie. Les illustrations sont magnifiques et le pourtour extérieur (les visiteurs de l’aquarium) donne une autre dimension encore à cette histoire/enseignement. Nous découvrons beaucoup d’habitants sous-marins comme dans un petit road movies. L'histoire est suivie à chaque fois d'une documentation plus poussée pour accompagner la lecture et l'enseignement.

© Soo-Min JANG et Yoon-Hee LEE / Ricochet et Ecole active

Mon jardin de sorcière: les secrets de cuisine, de beauté, de médecine d'une sorcière jardinière

©Frédéric LISAK, Bernard BERTRAND et Roland SABATIER/ Plume de carotte


« Mon jardin de sorcière : Les secrets de cuisine, de beauté, de médecine d'une sorcière jardinière» de Frédéric LISAK et Bernard BERTRAND et illustré par Roland SABATIER est un vrai coffre à trésors.

©Frédéric LISAK, Bernard BERTRAND et Roland SABATIER/ Plume de carotte

« Le carnet de bord des explorateurs du jardin magique » présente l’histoire d’un jardin, de plantes sauvages et non, du rôle des plantes (pour se nourrir, se soigner, s’équiper), le pouvoir des plantes (porte bonheur, mauvaises, d’amour, d’avenir, de santé), un peu de jardinage magique allant jusqu’à la cuisine à la fête de Saint Jean et à Halloween. « Mon herbier magique » reprend certaines plantes, explique comment faire un herbier et comment reconnaitre tactilement certaines herbes.

« Mon carnet de jardinage sorcier » reprend des trucs et astuces de sorcière, des jeux, des recettes de cuisine, de la pharmacie naturelle, des soins de beauté : message secret, violette en bonbons, sculpture de potiron, shampooing naturel, colorants naturels… Le coffret contient en plus des graines, attention particulière pour les baies d’églantier (poil à gratter), j’en ai fait l’expérience.

©Frédéric LISAK, Bernard BERTRAND et Roland SABATIER/ Plume de carotte

Les illustrations sont de Roland SABATIER, illustrateur des sorcières et du monde elfique en puissance (cf ; les encyclopédies des fées, des lutins, des elfes etc…) alors à ne pas manquer.

Cette même édition propose des livres pédagogiques sur le jardin (des couleurs, potager, des plantes) ou sur la découverte (des arbres, des graines, des champignons, des fleurs de bois, des oiseaux ou de la faune en général, de l’écocitoyenneté)… n’hésitez pas à aller voir sur le site Plume de carotte.

Mon jardin du monde: d'où viennent les plantes de la terre? Comment les accueillir?

« Mon jardin du monde : D'où viennent les plantes de la terre? Comment les accueillir ? » de Eric PREDINE et Frédéric LISAK, illustré par Roland SABATIER propose plusieurs petits moments bien sympathiques :
©Eric PREDINE, Frédéric LISAK et Roland SABATIER/ Plume de carotte

©Eric PREDINE, Frédéric LISAK et Roland SABATIER/ Plume de carotte

un livre « Planète jardin » pour expliquer aux enfants la découverte des légumes, plantes et céréales, la découverte du monde grâce aux plantes, de l’histoire, de la géographie et aussi quelques idées de jardinage. C'est la partie petite histoire.

©Eric PREDINE, Frédéric LISAK et Roland SABATIER/ Plume de carotte

Un livret pratique « Créons le jardin du monde » pour proposer de créer un jardin, en butte à la manière ottomane, du riz en aquarium, de papyrus égyptiens, à la sénégalaise ou la tour de patates des Incas. Le coffret contient aussi des graines de blé, de riz, de maïs et de sorgho, ainsi qu’un petit sachet au trésor de graines du monde…

Ferme les yeux

"Ferme les yeux" de Victoria PEREZ ESCRIVA et illustré par Claudia RANUCCI est aussi un livre à part.
©Victoria PEREZ ESCRIVA et Claudia RANUCCI/ Syros

Deux frères discutent de leur manière de voir le monde et leur entourage. Ils ne sont jamais d'accord.
"- Papa, c'est un grand monsieur avec un chapeau.
- Pas du tout! Papa, c'est un bisou qui pique et qui sent la pipe."

©Victoria PEREZ ESCRIVA et Claudia RANUCCI/ Syros

A part le fait que la seconde version est exactement ce que je pense de mon papa (mort quand j'avais 1 an 1/2), tout est dit dans cet extrait. Le premier frère parle du monde avec les mots et le sens conventionnel. Le second offre une autre approche, par LES sens où étrangement la vue n'a pas sa place. La cécité n'est jamais nommée, elle est entre les lignes.
Le premier petit garçon n'a jamais faux dans ses descriptions, elles sont belles et douces. Son frère propose plus de poésie mais aussi une autre approche, une approche plus lente et aussi plus spontanée (par expérience).
Les deux versions se mêlent et sont aussi réelles l'une que l'autre. Entre les lignes aussi, c'est toute une vision de la communication et de la fratrie. Un brin de jalousie (savoir qui a raison devant maman) puis surtout la différence comme partage, communication de visions alternées et pourtant qui marquent le monde. L'enfant peut ainsi se mettre à la place de son frère, fermer les yeux. C'est une proposition à réfléchir à la situation et au regard que portent les autres.

©Victoria PEREZ ESCRIVA et Claudia RANUCCI/ Syros

Que ce soit vraiment une allusion à la cécité ou juste une porte ouverte sur les sensations de l'autre, j'ai aimé que les illustrations soient colorées, stylisées bien-sûr mais le ferme les yeux final est un véritable arc-en-ciel. Des couleurs, optiques, aux couleurs du monde intérieur.

12/24

mercredi 24 mars 2010

Icare

*source S.TATEISHI (peut-être Shuji TATEISHI)

Monsieur cent têtes

Quand j’ai acheté « Monsieur cent têtes » de Ghislaine HERBERA, mon compagnon m’a dit « tu ne peux pas prétexter que c’est pour le loupiot, ce livre est vraiment pour toi ! ». C’est un peu vrai.

©Ghislaine HERBERA/ MeMo _ Musée du quai Branly

Monsieur « sans tête » se lève ce matin là et se prépare à un rendez-vous galant. IL se veut le mieux possible : une tête bien faite, qui lui correspond et correspond aussi à son humeur. Dans son dressing que des boites, à chapeaux ? Mais non : à masques, à têtes ! Ainsi ce petit être, monstre, animal ou homme, part dans un essayage de toutes ces têtes, ces 100 têtes. Le tout pour plaire à sa douce.

©Ghislaine HERBERA/ MeMo

Ici Ghislaine HERBERA propose un panel extrêmement fourni de masques ethniques, de vrais masques à valeur symbolique ou rituel, et nous offre de les découvrir comme une ouverture sur des émotions, des peurs et des doutes. Loin de suivre la signification exacte du masque, nous accompagnons monsieur sans tête dans l’expression de ses émotions.

©Ghislaine HERBERA/ MeMo

Le test a été fait avec le loupiot 3 ans ½ : la lecture marche à merveilles. Des pages et des pages de masques et d’attitudes bien campées de monsieur animal, une déclaration subjective permettant de passer dans tous les états possibles d’un enfant dans une journée mais aussi de rire, de sourire, de masque ou d’expressions qui auraient pu lui faire peur.
Les émotions faciales ne sont pas une réalité mais une relativité : ici un masque peut nous faire éclater de rire quand il s’agit presque d’un vieil homme mourant.

J’ai retrouvé aussi cette fascination que j’ai des masques. Kitty CROWTHER nous les offrait comme une porte ouverte sur nos vérités de la mort.

©Ghislaine HERBERA/ MeMo

Alors pourquoi un livre plus pour moi ? Bien-sûr je vais l’ "utiliser" avec le lutin, ouvrir les pages et le faire rire d’une décomposition du visage, d’une recomposition, d’un assemblage. Une sorte d’approche d’un méli-mélo (voir les billets de Ribambelles ) du visage.

©Ghislaine HERBERA/ MeMo

Mais plus que tout, je vais regarder ce livre avec un autre, « Masques, chefs-d’œuvre des collections du musée du quai Branly », le premier, plus spontané, offre en dernières pages un lexique regroupant les origines géographiques et ethniques, l'autre nous emmenant dans la symbolique et les rituels précis

©Ghislaine HERBERA/ MeMo _ Musée du quai Branly

l’un et l’autre se répondent, entre émotions, formes enfantines et découvertes subjectives, entre ethnologie et découverte des différences de faciès émotifs selon les pays.

©Ghislaine HERBERA/ MeMo _ Musée du quai Branly

De quoi aussi donner envie de masques africains à découper chez Ribambelle (encore elle ;)) ) .

11/24

Cendrillon

*source H.IKEDA

Les mots du coeur

J’aimais déjà cette petite maison d’édition avant même d’acheter mes premiers livres chez eux. « Pour penser à l’endroit » me plait pour cette offre aussi sur des thèmes sensibles mais aussi ces textes sur une certaine spiritualité.

© Katia BELSITO/ Pour penser à l'endroit

« Les mots du cœur » de Katia BELSITO offre une lecture de cette incompréhension entre génération ou plutôt de notre manque d’intérêt des mots et émotions des enfants. Cécile est une enfant en manque de communication. Elle aimerait tellement dire ce qu’elle a sur le cœur mais les adultes sont indifférents voire hostiles.

© Katia BELSITO/ Pour penser à l'endroit

Quelle place fait-on aux enfants ? Le manque de temps, de respect, les conventions peuvent bloquer une enfant. Encore plus si les mots sont difficiles à exprimer.
Cécile est une enfant silencieuse, pas au même titre que « l’enfant silence » dont parle Cécile ROUMIGUIERE, mais plus une enfant dans son monde. En demande de communication mais blottie en elle. Ces mots deviennent des couleurs, des émotions, des mots dits avec les yeux, la bouche, le cœur, des mots bloqués.

© Katia BELSITO/ Pour penser à l'endroit

Ce conte propose vraiment de mettre la parole de l’enfant à sa juste place : respectée et aidée, soutenue, pour que l’enfant puisse être lui-même. Les illustrations offrent ces fonds pleins, emplis, rugueux, aux textures différentes comme une multitude de petits détails encore à dire.

10/24

mardi 23 mars 2010

Alice aux pays des merveilles

*Rodney MATTHEWS

L'histoire du lion qui ne savait pas écrire

« L’histoire du lion qui ne savait pas écrire » de Martin BALTSCHEIT et illustré par Marc BOUTAVANT offre une approche de la communication à travers la lecture et l'écriture.

©Martin BALTSCHEIT et Marc BOUTAVANT/ P'titGlénat

Un lion heureux dans sa jungle, où il est le roi et fait sa loi, découvre un beau jour que savoir écrire lui offrirait des merveilles, une lionne qui lit : « Une lionne qui lit, c’est une dame. Et à une dame, on écrit des lettres. Avant de l’embrasser. ». Il décide donc d’ordonner à ses esclaves animaux l’écriture de la chère lettre. Mais là catastrophe, chaque animal a des conditions de vie différentes et faire du charme pour un bousier, un hippopotame ou autre, est à distinguer d’une belle proposition faite par un lion : parfumer de bouse, manger des algues etc… Le lion se rend compte aussi que même les animaux plus proches de son chainon alimentaire n’offre pas la lettre dont il a envie. Il a envie de dire des choses tendres, que seul lui peut exprimer.

©Martin BALTSCHEIT et Marc BOUTAVANT/ P'titGlénat

Ce livre est une belle manière d’expliquer ce handicap majeur qu’est l’analphabétisation à l’âge adulte (ou l’illettrisme, apprentissage effectué mais perte de ses compétences pour des raisons quelques fois psychologiques ou sociales). Il montre aussi que même des personnes aux pensées similaires ne proposeront pas forcément la même communication, la même action. Je dois dire tout de même que ce livre parle de la chaine alimentaire des animaux : le crocodile mange la girafe (et un bout reste sur la page) et le vautour parle de cadavres à dévorer avec passion. Si vous ne voulez pas installer cette discussion, attendez encore un peu que votre enfant grandisse !
Cet album est aussi fabuleux pour ces illustrations. Marc BOUTAVANT propose des aplats de couleurs, des passages où la pénombre (et les personnages juste en ombre) est pertinente. Les attitudes des animaux de la jungle dépendent du lion : la fuite, se cacher, être interpellé…

©Martin BALTSCHEIT et Marc BOUTAVANT/ P'titGlénat

et j’aime beaucoup le visage du lion, qui devient expressif au fur et à mesure, de stupéfaction, de colère, de tristesse. A l’inverse des photos que je vous propose là, les illustrations sont très colorées : du rouge et du rose très souvent, du noir aussi…

Brun l'ours


*SAMIVEL

lundi 22 mars 2010

L'enfant silence

« L’enfant silence » de Cécile ROUMIGUIERE et illustré par Benjamin LACOMBE est arrivé vite dans notre bibliothèque. Ce sujet, ce trouble, forme un grand thème dans le choix de mes livres.

©Cécile ROUMIGUIERE et Benjamin LACOMBE/ Seuil jeunesse

Il s’agit de cette enfant que la psychologue aimerait aider. Son comportement laisse envisager que chez elle, les gestes sont maltraitants. Mais que faire face à un enfant silence et que pourrait-elle dévoiler ?
L’histoire ne nous parle que peu des violences : des cris, une ceinture qui fouette. L’histoire met en avant le ressenti de la fillette. Calme, trop calme, silencieuse, isolée dans son monde, dans cette comptine sans fin « A avec l’alouette, B berce le bébé, C comme un cygne… » qui l’aide à trouver des repères affectueux, des gestes tendres, une atmosphère rassurante, berçante.
La maison, son foyer, est alors une prison, pourpre et noire, aux pensées comme des alouettes en cage, aux cygnes/signes parentaux si majestueux qui peuvent aussi devenir des loups. L’autorité parentale, le besoin d’amour, l’envie de bien faire, d’être reconnue, de plaire, apparait entre les lignes.

©Cécile ROUMIGUIERE et Benjamin LACOMBE/ Seuil jeunesse

Mais aussi, et là est toute la subtilité, cette culpabilité de l’enfant et son amour authentique pour ses parents maltraitants. « Lui raconter la tanière qu’elle aime par-dessus tout ? Lui décrire ses loups et leur chaleur poivrée ? » Elle se sent responsable des comportements irrespectueux de ses parents, responsable aussi de la rupture potentielle de la famille, comme si, elle séparée de ses parents, le couple, la maisonnée se déliterait. Bien-sûr qu’elle a tord de prendre tout ce poids sur les épaules, que c’est elle la victime. Le silence de la dame qui sent bon le chocolat est d’autant plus précieux.

©Cécile ROUMIGUIERE et Benjamin LACOMBE/ Seuil jeunesse

Tout apparait à travers les sens : la couleur très bien retranscrite par Benjamin LACOMBE, l’odeur, le toucher et la chaleur humaine, pourquoi pas suivie de la glace et de l’éclair… La maison n’est pas rassurante mais c’est chez elle et les jours bleus succèdent aux jours rouges… Mais la fillette a besoin d’aide.

Les illustrations de Benjamin LACOMBE mettent très bien en relief cette pesanteur, silence lourd de sens mais aussi maisonnée aimée et prison. Les alouettes, les cygnes, les loups ou encore la poupée offrent le panel des émotions de la fillette.
Très beau livre, à conseiller aux petits et aux grands.

Lily m’avait vraiment donné envie là.
9/24

dimanche 21 mars 2010

Kô et Kô, les deux esquimaux


© Pierre GUEGUEN et Maria-Helena VIERA DA SILVA/ Chandeigne

« Kô et Kô, les deux esquimaux » de Pierre GUEGUEN et illustré par Maria-Helena VIERA DA SILVA est un petit bijou d’approche pourtant difficile. L’image et la topographie ne sont pas tout de suite appréciables, il faut y revenir.

© Pierre GUEGUEN et Maria-Helena VIERA DA SILVA/ Chandeigne

Je suis arrivée à ce livre pour deux raisons. D’une part à cause de ces illustrations qui ressemblent, il faut bien le dire, plus à des tableaux ou des fresques épurées et abstraites qu’à des images illustrantes. Après j’ai un faible pour les ethnies, celles du froid m’ont longtemps interpellées, l’appel du nord, des loups sûrement.

© Pierre GUEGUEN et Maria-Helena VIERA DA SILVA/ Chandeigne

Et puis Ribambelle en parlait avec tant d’enthousiasme comme une proposition de jeu aussi : il ne faut pas oublier que les personnages sont à découpés dans les dernières pages pour suivre et s’approprier l’histoire.

Il s’agit là d’une proposition de l’artiste peintre VIERA DA SILVA, je ne sais pas comment les textes très poétiques de GUEGUEN sont arrivés mais les deux sont comme des appositions d’œuvres.
© Pierre GUEGUEN et Maria-Helena VIERA DA SILVA/ Chandeigne

Le bestiaire et le paysage sont très artistiques, modernes et en même temps assez conformes à une idée que je me fais de l’art inuit. Beaucoup d’animaux, sauvages, aux contacts quotidiens, mi-animal, mi-dieu. Chacun peut être autant un adversaire qu’un allié en fonction de la situation. Même l’architecture et la communauté apparaissent un brin.

© Pierre GUEGUEN et Maria-Helena VIERA DA SILVA/ Chandeigne

Le texte est lui aussi très ciselé, poétique et dépaysant : les phoques « phoque-trottent » et « la terre est à présent toute bossue de montagnes neigeuses, on dirait un plat d’œufs à la neige. Des sapins pompent la neige sans rien dire. »

8/24

samedi 20 mars 2010

La batterie de Théophile

Malice m’avait bien dit de regarder les albums de cet auteur et c’est vrai que sa sensibilité à la musique est perceptible et communicative.

© Jean CLAVERIE/ Folio Benjamin

« La batterie de Théophile » de Jean CLAVERIE est le premier à être arrivé chez nous. Théophile est un petit africain bricoleur mélomane. Il fabrique avec ce qu’il a sous la main une contrebasse et part en forêt pour jouer de sa musique. IL n’a la tête qu’à ses compositions et à sa pratique musicale sans voir les animaux sauvages qu’ils dérangent et qui lui veulent du mal. Théophile va leurs trouver des utilités, musicales. Dong, Klek, Ksiss, Toub.

© Jean CLAVERIE/ Folio Benjamin

Cette petite histoire offre une belle approche aux initiatives manuelles, créatrices. Théophile fonctionne à l’oreille et nous offre la musique uniquement sensitive, sorte d’improvisation de jazz ou de blues, avec un retour sur du plus conventionnel. La passion de Jean CLAVERIE pour ces musiques intuitives est évidente. Son dessin ne surcharge pas le propos : il est efficace et les illustrations sont toutes douces.

© Jean CLAVERIE/ Folio Benjamin

C’est vrai que la lecture avec cette association contrebasse/batterie/saxophone doit être magnifique. Notre lecture a manqué de cette capacité à donner du rythme à ces onomatopées si auditives et très vite intégrées par les plus jeunes lecteurs. Cela donne une autre approche des tonalités de la batterie (cymbale, caisse claire, grosse caisse), de la contrebasse et du saxophone qui devient lui aussi très mystérieux.



7/24