mercredi 26 août 2015

"Commencez par accommoder le vieux avec beaucoup d'ail et d'oignons, que vous ferez revenir avec une cuillère de miel." - L'ogre au pull vert moutarde

"Sachez que les vieux ont un goût particulier: le goût du passé. Ce n'est pas vraiment mauvais, mais c'est... amer. Mauvais choix ressassés, regrets pour des trucs pas finis, remords pour des trucs mal finis... Dur à digérer. Ça reste sur l'estomac. Et alors, quand ils ont des choses graves à se reprocher, le goût devient carrément acide. eh oui, une vie entière, c'est long! Vous imaginez bien qu'ils ont eu le temps de faire des misères à leurs voisins, des cachotteries à leurs enfants; le temps de trahir quelques amis, de mentir quand ça les arrangeait... tout un tas de petites vilenies qui, ajoutées les unes aux autres, composent ce qu'on appelle la CULPABILITÉ...
Eh bien voilà: la culpabilité, c'est acide comme du jus de citron vert. Et puis il y a aussi l'ennui... L'ennui a un goût de navet (si vous aimez les navets, pas de problème, mais moi je n'en mangerais que sous la menace d'une brosse à dents); et si l'ennui est là depuis de nombreuses années, le vieux prend carrément un goût d'endive bouillie! (Beurk: là, vous êtes d'accord avec moi?)

Préparez donc un mélange relevé d'épices pour noyer tout ça dans une explosion gustative qui enchantera vos papilles [...] Évidemment, avec ce petit cocktail, vous perdrez quelques bonnes choses au passage, comme le goût de la patience (acquise au cours d'une longue vie d'attentes pas toujours comblées), la saveur de la douceur (datant de l'époque où les petits-enfants venaient encore en visite), et celle de la nostalgie - qui ressemble un peu à du biscuit trempé dans du thé. Mais tout bien pesé, franchement, vous pouvez vous en passer."

(extrait de "L'ogre au pull vert moutarde" de Marion BRUNET et illustré par Till CHARLIER, Sarbarcane)

mardi 25 août 2015

Le grand serpent ou La Grande Muraille de Chine - L'architecture vue par les pigeons


"La Grande Muraille est en réalité composée de nombreux murs différents construits à plusieurs époques sur plus de 2 000 ans, dans différents matériaux, différents styles et avec des buts différents. [...] A l'époque, ils construisaient surtout avec des briques et de la colle (ou "mortier") composée de riz gluant (si les ouvriers avaient un petit creux...) et de chaux."
(extrait de "L'architecture vue par les pigeons de Stella GURNEY, Phaidon)

... bon, à la place d'un serpent, cela doit être une multitude de vers de terre vu du ciel... et du mochi dans tous les interstices... miam a dit le lutin (en pensant au second... et voir ici de quoi il s'agit<:a>, spécialité japonaise)

lundi 24 août 2015

Au temps d'Azur et Asmar

Les dessins animés de Michel OCELOT me plaisent. Je n'en ressors pas avec la même émotion qu'après un MYIAZAKI mais je ne peux pas nier que j'adhère même à ses histoires un peu trop gentillettes. J'aime beaucoup "Azur et Asmar" peut-être justement parce que les références sont nombreuses. Avec "Au temps d'Azur et Asmar" de Sandrine MIRZA, mon côté documentaliste est comblé.

© Sandrine MIRZA / Nathan

Les thèmes se déploient sur une double page et allient images du film, textes, photographies et iconographies. Les premiers chapitres mettent en valeur le contexte géographique, historique et religieux du monde musulman au Moyen Age. Se côtoient les empires sassanide, byzantin et les royaumes franc et wisigoth; puis les empires byzantin, abbasside et carolingien, le tout avec des cartes et des focus sur les villes, les conquêtes, les puissants. L'islam est présenté entre autre avec le zakat (aumône aux pauvres dont vit Crapoux) ou les mosquées.
Une part importante offre aux yeux les richesses de l'artisanat avec les gouts de luxe des puissants, magnifiques palais avec jardins, discrétion assurée, moucharabieh, peintures sur bois et tapis floral. Mais aussi le commerce des souks avec les tissus (brocarts et satins), parures de femmes (bijoux, henné, khôl et parfums). Ou la richesse des saveurs avec les épices, le sucre.

© Sandrine MIRZA / Nathan

Il s'agit là du merveilleux connu. Mais comme le film qui portait haut la volonté d'accepter les différences, ce documentaire montre combien le Moyen-Orient est riche de ses idées et de ses sciences. Les femmes des milieux aisés étaient éduquées et toutes pouvaient travailler et même atteindre des postes à pouvoir. Une tolérance des religions est de mise, les idées circulent, les sciences sont transmises, partagées, avec une approche globale surtout attirée par l'astronomie, les mathématiques et la médecine sans dénigrer les arts (musique, motifs iconographiques géométriques et florales, calligraphie).

© Sandrine MIRZA / Nathan

Avec 14 chapitres, ce livre fait la part belle à la somptueuse culture du Moyen-Orient en finissant par le merveilleux. Une très belle approche et mise en lumière, à offrir pour savoir regarder autrement autrui.
Magnifique apport au film!

samedi 22 août 2015

L'architecture vue par les pigeons


© Stella GURNEY et Natsko SEKI/ Phaidon

De nombreux documentaires jeunesse sortent des sentiers battus. Ici l'architecture est présentée avec beaucoup d'humour. "L'architecture vue par les pigeons par Basile Plumagile" de Stella GURNEY et illustré par Natsko SEKI propose de suivre le voyage d'un volatile parmi quelques uns des plus impressionnants monuments du monde. Basile Plumagile est un pigeon (oui de cette race assez dégénérée en ville mais qui, là, rend ses noblesses à l'oiseau).
© Stella GURNEY et Natsko SEKI/ Phaidon

Comme nous pouvions nous y attendre sur la vingtaine de focus, quelques ponts (à poutres, à fermes, suspendu, en arc) et tours (les plus hautes possible) sont présentés, ainsi que de superbes monuments comme la Tour Eiffel, la Grande pyramide de Gizeh, le Taj Mahal, le Colisée. Deux villes vues du ciel sont aussi mises en valeur: Venise en Italie et Brasilia au Brésil. Et puis d'autres petites merveilles pas forcément célèbres pour tout un chacun comme l'église de la lumière au Japon.

© Stella GURNEY et Natsko SEKI/ Phaidon

A chaque fois cependant, le ton est plus celui de confidences (celles du volatile), un nom imagé, de petits détails souvent impressionnants et pas tant des informations relatives à l'architecte, au contexte ou encore à la technologie nouvelle impliquée. Des murs épais, de la lumière, de la sculpture comme des coulées de fromage (sur la Sagrada familia), du bruit des chutes d'eau que Frank Lloyd WRIGHT impose aux habitants de sa maison, du "bec somptueux mais plumage pouilleux". Quelle belle mise en avant aussi de certains défis, comme la transparence de la Tour Eiffel qui ne cache pas ses poutres ni ses rivets ou du centre Georges Pompidou où tous les tuyaux et toutes les structures sont exposées, extérieures et mises en couleur (vert plomberie ou bleu aération par exemple).

© Stella GURNEY et Natsko SEKI/ Phaidon

Beaucoup d'humour transpire de l'histoire située au-dessous des illustrations, les encarts eux étant un peu plus descriptifs. Le pigeon (et l'auteure bien-sûr) décrit avec de nombreuses métaphores ce qui est en jeu. Le texte est ainsi très parlant même pour les plus jeunes lecteurs.
"Tout l'intérêt d'une cathédrale, vois-tu, est de faire en sorte que les visiteurs soient émerveillés par la gloire des cieux, et effrayés par les horreurs de l'enfer. Une cathédrale est en fait une immense machine médiévale à effets spéciaux, un peu comme lorsque la scène la plus incroyable d'un film en 3D te cloue à ton fauteuil, sauf qu'il s'agit ici de pierre et de vitraux."
Les illustrations faites d'aplats colorés, de détails de structures, de découpages de photographies et de dessins sont de magnifiques apports. Le tout n'est pas forcément ultra reconnaissable mais plus symbolisé, pourtant nous regardons de plus près et nous avons envie de chercher des photographies.
Oh, j'oubliais, pour les plus curieux, les dernières pages donnent les informations de dates, lieux, architectes.
Coup de cœur!

samedi 15 août 2015

Chien pourri à la plage

Oui, nous aussi, nous lisons les aventures de ce chien serpillière et de son copain le chat aplati. "Chien Pourri à la plage" de Colas GUTMAN et illustré par Marc BOUTAVANT n'est pas le premier que nous nous mettons sous la dent mais il est de circonstance... eh, eh, vacances à la mer obligent!

© Colas GUTMAN et Marc BOUTAVANT/ École des loisirs

Tous les chiens partent en vacances avec leur maître. Enfin les chiens de race... et puis ceux qui ne sont pas abandonnés pile à ce moment-là. Mais une Colonie des chiens délaissés propose d'emmener à la mer un certains nombres de canins indésirés, Chien Pourri et si moche qu'il aura droit à la dernière place avec Chaplapla. 
"- Notre maîtresse nous a abandonnés pour les vacances, dit le caniche à frange.
- Mais plutôt que de nous laisser sur le bord de la route, elle nous a offert un "stage d'enfant", dit le basset à petit manteau d'été.
- C'est quoi? demande Chaplapla.
- Un stage de perfectionnement pour nous aider à trouver notre compagnon idéal."

Les voilà partis pour la Côte d'azur, qui ressemble à une Côte de porc. Sur la plage, les chiens devront se faire un maître, un enfant, et grâce à cela gagner une place au Club Biquet.

© Colas GUTMAN et Marc BOUTAVANT/ École des loisirs

Avec Chien Pourri, tout tourne de travers. Pas très beau ni très propre, il n'attire pas que la bonté humaine. Mais il y a Short Bleu et son père CRS (Croquettes Rares et Salées), serait-ce lui son maître de l'été? Le toutou est, de toutes façons, un peu à l'ouest. Gentil mais pas très intelligent.

 Nous rions de ses déconvenues, de ses maladresses. Mais la force de l'écriture de Colas GUTMAN n'est pas tant de se moquer de lui mais plutôt des humains bien pensants autour, de nos propres comportements en somme: notre rapport aux animaux de compagnie, notre maltraitance envers les animaux avec une petite idée de l'écologie et des droits aux plus démunis.
Nous retrouvons avec grand plaisir le travail de Marc BOUTAVANT qui nous offre toujours de magnifiques animaux, stylisées, doux et bien campés. Ici il rajoute les humeurs du chien et chat héros et c'est désopilant.

A la recherche de l'enfant maître - "Chien pourri à la plage"



"Chaplapla a raison, Chien Pourri reçoit les quolibets de vacanciers en colère.
- Il n'a même pas de maillot de bain, s'indigne une dame.
- Il faudrait le faire piquer par une méduse."

(extrait de "Chien pourri à la plage" de Colas GUTMAN et illustré par Marc BOUTAVANT, École des loisirs)

dimanche 9 août 2015

Archéo animaux, l'incroyable histoire de l'archéologie des animaux

Dans les cours d'histoire nous apprenons comment vivaient les hommes à la préhistoire, au Moyen-Age ou les spécificité du mode de vie des celtes. Ce documentaire vous propose d'être vous même le découvreur. Pas un historien mais un archéologue, un enquêteur des traces laissées par les animaux autour des hommes : un archéozoologue.

 © Lamys HACHEM et Hélène GEORGES/ Actes sud junior

"Archéo animaux, l'incroyable histoire de l'archéologie des animaux" de Lamys HACHEM et illustré par Hélène GEORGES est une succession d'enquêtes scientifiques.
Dix chapitres proposent de découvrir l'évolution du mode de vie des humains grâce à des indices, les os, les bois de cervidés, les fourrures, les coprolithes (déjections animales ou humaines fossilisées), les poteries, les ustensiles et outils sculptés et surtout de leur emplacement (dans les fosses, les sépultures, en trace sur des objets etc...)
A chaque fois, la méthodologie est dévoilée (laboratoire, analyse des dents, analyse chimique des récipients, comparaison des os, carbone 14, analyse ADN) et le contexte peut aussi l'être (archéologie préventive par exemple).

 © Lamys HACHEM et Hélène GEORGES/ Actes sud junior

Ce livre est extrêmement détaillé. Au cours des chapitres, énormément d'exemples sont proposés avec des photos ou des dessins archéologiques. Des pistes sont données sur les thèmes et une page jaune ou deux indique en fin de partie la solution archéologique.
Par l'étude archéologique des animaux, le lecteur va découvrir beaucoup plus que ceux qui servaient de nourriture (chasse, pêche ou domestiqués avec la révolution néolithique).
Le rapport de l'homme aux animaux décrit le niveau de technicité et ses étapes évolutives vers celui qu'il est devenu. Il utilise leurs os, peaux, fourrures pour préparer des outils, des vêtements. Il se nourrit, survit en fonction de sa zone géographique. Puis il se différencie: des notions de confort, de luxe et même d'inégalité entre humains apparaissent.

 © Lamys HACHEM et Hélène GEORGES/ Actes sud junior

Certaines dispositions des os ou la représentation picturale des animaux indiqueraient des offrandes et une idée du beau (grotte de Lascault). En allant plus loin c'est la grande question de la culture qui entre en jeu (les rapports entre sauvage et domestiqué, entre culture et nature mais aussi la civilisation.
Derrière ce contenu scientifique et historique poussé, les lecteurs pourrons sourire et même être un peu dégouté par rapport à l'alimentation de l'homme selon les régions, l'époque ou ses tabous alimentaires: il a ainsi mangé, entre autre, des poissons, escargots, lapins, œufs, oiseaux, chevaux, loups, rats, chiens, sangliers, cerfs, lynx, renards, blaireaux, écureuils, fouines, hérissons et du miel...

 © Lamys HACHEM et Hélène GEORGES/ Actes sud junior

Les chapitres sont illustrés par de très belles pages en couleurs, les paragraphes sont assez courts et vous pouvez choisir de lire en grappillant ici ou là. Le livre se bonifiera à la seconde lecture.
Ce documentaire a reçu le prix "Le goût des sciences 2013". Il est très très bien fait, avec une volonté très nette de mettre les lecteurs dans le rôle des scientifiques. Cela rebutera peut-être les plus jeunes mais donnera aux autres une idée qu'ils peuvent eux aussi être des archéozoologues. A réserver tous de même aux petits intéressés et non comme première approche.


jeudi 6 août 2015

La double vie de Cassiel Roadnight

Ne pas se fier à la couverture floue, se remémorer celle du grand format. Faire confiance à la sensibilité des libraires. Je n'ai pas pu passer à côté une fois le livre sorti en poche. "La double vie de Cassiel Roadnight" de Jenny VALENTINE ne vous lâchera pas.


Il n'est rien. Ou plutôt il est Chab rien. Il a vécu reclus dans une immense maison avec son grand-père. Dans une pièce de la maison. Il n'y était pas prisonnier, il partait jouer dehors. Son grand-père, ancien instituteur lui apprit à lire, à écrire et à compter et l'endormait en lui lisant de la littérature classique. Plus tard Chab découvre que ce n'est pas la vraie vie, qu'il n'est pas allé à l'école et que son grand-père est saoul du matin au soir. Un jour, ce dernier part acheter son whisky et ne revient pas.
Les services sociaux viennent chercher Chab âgé de 10 ans. Il attends son grand-père mais personne ne le croit, personne le l'écoute. Chab est placé en familles et s'enfuit dès que possible. Son comportement est agressif mais pas pour les raisons invoquées par les spécialistes. Il veut retrouver son grand-père. Après 2 ans de cavale, il est repris. Mais les intervenants sociaux le prennent pour un autre, pour Cassiel. Non, non, il n'est pas lui, il est rien. Et puis, il accepte juste pour voir. Il sera Cassiel, juste pour ne pas avoir à déclarer sa non-identité. La sœur de Cassiel vient le chercher.

Chab usurpe l'identité de Cassiel. Au départ, c'est facile: il lui ressemble tellement. Cela devient plus compliqué au sein de la famille de ce dernier. Il vit sous inspection, chaque mouvement, parole est passé au crible mais les gens ne voient que ce qu'ils veulent voir. Il aura peut-être la famille dont il rêve depuis qu'il est enfant.
Il y a ce jeu d'identité, savoir qui l'on est, ce qui nous construit, ce qui nous défini. Et puis la famille, l'esprit, le soutien, le choix. Mais Jenny VALENTINE nous offre aussi un secret de famille tellement lourd que même Chab est en danger. Il lui faudra choisir entre le mensonge, la trahison, la réalité... tout cela sans se perdre. Parce que non, il n'est vraiment pas Cassiel, ses amis, il les choisit autrement.

 

mercredi 5 août 2015

Le spermatozoïde qui ne savait pas nager

Je ne suis pourtant pas la plus réceptive aux fictions documentaires. Mais je dois bien dire que "Le spermatozoïde qui ne savait pas nager" de Lucas SALOMON et illustré par Mikaël BLANC convient totalement au thème de la fécondation végétale.

© Lucas SALOMON et Mikaël BLANC/ L'atelier du poisson soluble

Nuck et Puck sont deux spermatozoïdes du cerisier, contenus dans un grain de pollen. Un jour il découvre que leur mission, féconder une fleur de cerisier, sera plus complexe que prévu. Une enfant et sa mère parlaient sous Nuck et Puck du bébé que la maman attendait dans son ventre. La rencontre d'un spermatozoïde nageant vers l'ovule.
Horreur, Nuck et Puck n'ont pas de queue pour nager! Comment vont-ils faire pour retrouver l'autre cerisier, au bout du jardin? Blizz, une abeille, va les aider.

© Lucas SALOMON et Mikaël BLANC/ L'atelier du poisson soluble

En partant à l'aventure, Nuck et Puck rencontrent des abeilles, un oiseau, une grenouille et les organes internes de la fleur. Ils découvrent quelques mystères de la vie. La fécondation humaine mais aussi les chaines alimentaires, les abeilles, les essaims et les ruches, les métamorphoses ou l'évolution de l’œuf ou embryon à l'âge adulte.
Le parti-pris, de proposer dans le haut de la page une histoire et dans le bas des croquis scientifiques, est une très bonne idée pour le plus jeune lectorat. L'histoire se suffit à elle-même et selon la curiosité du lecteur, des informations précises mais concises se rajoutent. Des schémas, des anatomies (abeilles, grenouille et têtards, organes propre à l'alimentation des insectes).

© Lucas SALOMON et Mikaël BLANC/ L'atelier du poisson soluble
 
Le livre offre ainsi une très belle illustration de la classification des insectes et du fonctionnement reproducteur des végétaux. Les auteurs ne se contentent pas d'offrir des vues en coupe de la fleur (organes reproducteurs), des schémas de germination ou une classification des fruits mais indiquent les cellules du pollen et proposent des explications sur la pollinisation et la fécondation (germination du pollen dans le pistil, autofécondation, fécondation double).
L'histoire met bien en valeur la pollinisation mais aussi accentue la curiosité: ici pas de spermatozoïdes nageurs mais des spermatozoïdes qui doivent arriver à bon port et creuser et l'importance d'en avoir deux dans chaque grain de pollen.
Les illustrations bien différenciées entre les couleurs et une stylisation en haut et les croquis crayonnés en noir et blanc du dessous sont très accrocheurs!

Tout cela en fait un très très bon documentaire pour comprendre la reproduction végétale!

lundi 3 août 2015

"Il y a les gros mots. - Max

Et les mots codés. Avec moi, on peut employer les uns tout autant que les autres. Les uns ne me choquent pas, et je connais le sens caché des autres. Enfin, pas tous, il va me falloir apprendre une longue série au fur et à mesure que je grandirai. J'apprendrai aussi les noms de code. Très important, les noms de code. Le programme des années à venir, établi par notre Führer, en est criblé. Tenez, un exemple: pour l'instant, moi et mes petits camarades, nous devons naître dans le plus grand secret. Personne encore ne sait ce que signifie réellement Lebensborn, le nom de code de notre programme. Je vous le dis, mais ne le répétez pas. Ça veut dire "fontaines de vie"."

(extrait de "Max" de Sarah COHEN-SCALI, Gallimard jeunesse; je retrouve l'illustrateur sous peu)

"- Attends-moi! [...] Tu es le lapin blanc ou quoi? - La double vie de Cassiel Roadnight

- Lewis Carroll ou Hunter S.Thompson?"


"Floyd se déplaçait dans le cercle de silence. Où qu'il aille, les gens s'arrêtaient de parler et le regardaient. Ils ne se donnaient même pas la peine de cacher leur mépris. Si on voulait évacuer un immeuble, dans cette ville, il suffisait d'y mettre Floyd. Si on voulait faire taire une foule, il suffisait de l'amener devant elle pour qu'elle le dévisage. Je m'en suis aperçus dès le premier jour, en me rendant à notre rendez-vous. Il se tenait près de la tour de l'horloge, dans son étrange tenue noire, en face de la petite mairie, dans une zone réservée à lui seul, excluant tous les autres. Je jure que pas même les oiseaux, la vermine, les insectes n'osaient enfreindre la règle. Il était totalement seul.
Je me rappelle avoir pensé que nous avions ça en commun.
Grand-père aurait aimé Floyd. Il aurait aimé sa façon d'être, de lire, de parler, de penser, différemment des autres. Il aurait aimé son côté marginal. Il aurait aimé, comme moi, tout ce qui en faisait une personne à part."

(extraits de "La double vie de Cassiel Roadnight" de Jenny VALENTINE, École des loisirs, dont je parle là; illustration de Gerald BROM)