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dimanche 28 août 2016

Oeuf de mouette - Charlie et la chocolaterie


"Et puis, il a une méthode secrète pour faire de beaux œufs d'oiseaux bleus, tachetés de noir, et si on en prend un dans la bouche, il devient de plus en plus petit jusqu'à ce que, soudain, il ne vous en reste qu'un minuscule bébé oiseau tout rosé, en sucre, perché au bout de la langue."
(extrait de "Charlie et la chocolaterie" de Roald DAHL et illustré par Quentin BLAKE; Folio)

mercredi 24 septembre 2014

"[...] l'histoire ne voulut pas rester tranquille, elle ne voulut pas m'obéir." - Je m'appelle Mina


"Quand j'allais à l'école, au collège Saint-Bede, mon professeur Mme Scullery me disait que je ne devrais rien écrire tant que je n'aurais pas fait un plan, et préparé, organisé ce que je voulais écrire.
Quelle absurdité!
Est-ce que je prépare ma phrase avant de la dire?
BIEN SÛR QUE NON!
Est-ce qu'un oiseau prépare son chant avant de chanter?
BIEN SÛR QUE NON!
Il ouvre son bec et il
CHANTE, JE VAIS DONC CHANTER, MOI AUSSI!
Je voulais être sage, comme on dit, alors j'ai essayé."

(extrait de "Je m'appelle Mina" de David ALMOND, Folio junior; source photographie)

lundi 19 août 2013

L'histoire des douze travaux d'Hercule

Voici notre seconde version des douze travaux d'Hercule, le premier était un album très divertissant, celui-ci est plutôt un mini-roman. "L'histoire des douze travaux d'Hercule" de Jacqueline VALLON et illustré par Maurice POMMIER est un petit livre au contenu très riche.

© Jacqueline VALLON et Maurice POMMIER/ Folio

Il est moins aisé de lire ce format-ci qui ne fait pas la part belle au chapitre et désoriente quelque fois avec ses illustrations sur la même page que le texte. Pourtant, il faut entrer et suivre le destin d'Hercule.
Hercule est un des fils de Zeus, destiné par la volonté paternelle à être la force sur terre capable de détruire les monstres ravageant les récoltes et les humains. Le principal dieu est fort en stratagèmes pour séduire des mortelles comme se métamorphoser en taureau, cygne ou pluie d'or et déclencher ainsi la fureur de sa femme légitime, la déesse Héra.
Alcide, premier nom d'Hercule, en naissant ne devient pas l'héritier du trône d'Argos, Héra avait déjà comploté. Mais Alcide grandit, se fit connaitre pour ses exploits et même épousa la fille du roi de Thèbes, Mégara. Héra rageant lui inflige une folie passagère et il tue sa femme et ses enfants. Apollon, dieu purificateur des crimes, par la pythie, lui astreint 12 ans au service du roi d'Argos, son cousin, et lui donne le nom d'Héraclès, "la gloire d'Héra" ou Hercule pour les romains. Équipé par les dieux, Hercule part effectuer ses douze travaux.
La vie d'Hercule ne s'arrête pas là, il se remariera et sera tué par la malice d'un centaure et enfin devenir dieu.

© Jacqueline VALLON et Maurice POMMIER/ Folio

Jacqueline VALLON, ancienne enseignante de français et de littérature, aujourd'hui spécialiste en écrits jeunesse sur les religions, offre là une belle mise en perspective.
La mythologie est présentée comme une croyance des grecs dans l'Antiquité pour une multitude de dieux et surtout Zeus, frère ou père de beaucoup d'entre eux. La généalogie des monstres créatures est aussi lisible: le Lion de Nemé est le frère du Sphinx de Thèbes, le chien à plusieurs tête gardien du troupeau de Gérion étant leur père et le frère de l'Hydre de Lerne et de Cerbère.
Avec ces multiples combats apparaissent aussi les constellations (le crabe accompagnant l'Hydre de Lerne ou la lion) et une meilleure vision géographique comme cet au-delà de l'océan qu'est l'île d'Erythie, pour atteindre laquelle, Hercule élèvera ses colonnes (rocher de Gibraltar et de Ceuta).
Et où je comprend mieux que le Taureau de Crête apparaissent ici et aussi en duel contre Thésée.

© Jacqueline VALLON et Maurice POMMIER/ Folio

Les illustrations de Maurice POMMIER, très stylisées, sont un très bel accompagnement à la richesse du propos mais peuvent laisser les plus jeunes sur leur faim (ce sont des silhouettes colorées et les créatures même très détaillées font alors moins peur). Elles plairont par contre aux plus grands ou aux (re)lectures de la mythologie pour leur aspect synthétique.

dimanche 23 décembre 2012

L'animal est un animal, essentiellement et pratiquement distinct de nous


"Mais j'ai appris à mes dépens que papa estimait qu'il y avait un animal encore plus dangereux que nous, un animal qui d'ailleurs était extrêmement commun, présent sur tous les continents, dans chaque milieu: la redoutable espèce Animalus anthropomorphicus, l'animal tel que perçu par les yeux de l'homme. Nous en avons tous rencontré un, peut-être même en avons-nous possédé un. C'est un animal qui est "mignon", "amical", "aimant", "fidèle", "joyeux", "compréhensif".  Ces animaux sont tapis dans chaque boutique de jouets et dans chaque zoo pour enfants. Les histoires à leur sujet sont innombrables. Ils sont le contrepoids des animaux "vicieux", "sanguinaires", "dépravés" qui soulèvent la rage des maniaques que je viens de mentionner et qui déchargent leur agressivité à coups de canne et de parapluie."

extrait de "L'histoire de Pi" de Yann MARTEL

(soit ne pas se fier à l'univers de Tippi DEGRE)

dimanche 18 novembre 2012

Histoires comme ça

 © Rudyard KIPLING et Justine BRAX/ Milan Jeunesse

Adolescente, j'avais adoré lire et relire mon exemplaire d'"Histoires comme ça" de Rudyard KIPLING et traduit par Robert D'HUMIERES et Louis FABULET. L'imaginaire de KIPLING y est foisonnant et les histoire courtes me donnaient de l'évasion rapidement. Par contre, l'écriture y est très alambiquée. Je pensais qu'il s'agissait d'un trait du style de l'auteur anglais. Et c'est vrai qu'il était difficile de le proposer en lecture au lutin, j'avais essayé vers ses 4 ans, 5 ans et... 6 ans.
Mon petit folio avec sa couverture dessinée par Henri GALERON est toujours chéri avec ces dessins intérieurs de KIPLING lui-même. J'aimais (et aime toujours) les encarts concernant justement ces dessins. Je vous proposais un encart du "Papillon qui tapait du pied" là.

© Rudyard KIPLING et Henri GALERON/ Folio jeunesse

Je dois dire que là, j'ai été ravie d'avoir à disposition plus qu'une autre traduction mais bien une adaptation. C'est rare que je sois pour, je suis souvent très frustrée par la simplification mais l'adaptation d'Emmanuelle PINGAULT nous permet une lecture plus fluide et toujours avec les effets de style.

 © Rudyard KIPLING et Justine BRAX/ Milan Jeunesse

"Histoires comme ça" de Rudyard KIPLING et illustré par Justine BRAX est donc une très belle mise en bouche. Ces contes étiologiques proposent de considérer les caractéristiques de la faune avec exotisme et fantaisie.
Un enfant d’Éléphant un peu trop curieux, battu par ses proches, va découvrir que les réponses sont aussi douloureuses que les refus d'explications... ou comment avoir une trompe.
Un rhinocéros à la peau comme un imperméable découvre qu'elle peut devenir rugueuse, pleine de pli et surtout gratter, gratter, gratter.
Un chameau qui n'a pas de bosse... va boffer dur.

Les explications du pourquoi de la situation animale sont vraiment fabuleuses. Nous en redemandons. Une petite remise en situation des caractères mais aussi c'est une version de la faune toute particulière: comme une adoration mais aussi une supériorité assumée de l'homme sur elle... le rhinocéros ne respecte par le Parsi et se moque du fourneau (le feu étant vénéré par ces adeptes), le chameau ne veut pas donner sa part de travail à l'homme, comme s'il fallait être au service de l'homme.
Dans cette édition, le choix des contes mis en scène s'est focalisé sur les plus simples pour les enfants, en offrant aussi la poésie Si et une présentation de Mowgli, un des héros du "Livre de la jungle". Une vraie invitation au voyage.

 © Rudyard KIPLING et Justine BRAX/ Milan Jeunesse

Les illustrations de Justine BRAX sont très exotiques, les textures semblent se créer sous nos yeux avec ces motifs ou alphabets posés partout sur le végétal ou la fourrure ou peau animale. L'Inde transpire sous ses dessins, comme des kolams.

mercredi 5 mai 2010

Les corbeaux de Pearblossom

© Aldous HUXLEY et Beatrice ALEMAGNA/ Folio Benjamin

« Les corbeaux de Pearblossom » de Aldous HUXLEY et illustré par Beatrice ALEMAGNA est une lecture classique pour enfants. Classique, au sens que ce texte, seul écrit pour la jeunesse de cet auteur, mérite le détour même s'il est plus ardu dans ses phrases et dans la peinture de moeurs.

Mr et Mme Corbeau vivent sur les branches d'un arbre. Voisin caché vit un serpent qui profite des sorties quotidiennes de Mme Corbeau à l'épicerie pour manger l'oeuf pondu du jour. Mme Corbeau s'en rend compte par hasard.
« Monstre ! s’exclama-t-elle. Que faites-vous là ?
- Je prends mon petit-déjeuner, rétorqua le serpent la bouche plein, avant de regagner son trou. »

© Aldous HUXLEY et Beatrice ALEMAGNA/ Folio Benjamin

Effrayée, elle en parle à son mari dès son retour du travail. Mr Corbeau va demander conseil à Vieux hibou, un voisin plus sage (quoique). Ensemble ils vont jouer un mauvais tour à cet odieux serpent.

Ce texte a été écrit pour une enfant de la famille de l'auteur. Et c'est assez marquant de voir un quotidien, de classe, présenté de la sorte: jours travaillés, répartition des tâches, décision prises par les hommes. Il semblerait aussi que le lieu géographique soit le lieu de vie réelle de cette petite fille. Il y a toute une satyre dans ce petit conte. Il fait grincer des dents sur cette mise à l'écart de Mme Corbeau (qui parle trop et à qui on demande de fermer le bec), juste bonne à pondre et tenir le nid, et ce Corbeau, Mr, qui lui décide et s'accorde un temps privilégié, entre "hommes", avec son ami.

© Aldous HUXLEY et Beatrice ALEMAGNA/ Folio Benjamin

Ce n'est pas un texte simple, presque pas pour enfant, il est long et "plein". Mais même avec cette difficulté et même si l'égalité homme/femme (enfin Mr et Mme Corbeau) n'est pas une évidence, l'histoire offre une ingéniosité de la solution trouvée. Et nous rirons des effets comiques (peut-être de grands) et des petits détails : le serpent « se lécha les babines (sa maman ne l’avait pas très bien élevé)», les "hommes" dinent et papotent autour du journal sans faire attention à Mme Corbeau, ils peaufinent leur vengeance et se rient des affects de la belle aux plumes noires, le hibou se rase . La morale de l'histoire, pour le serpent, est aussi assez cynique mais permet de bien se venger des "tracas" de la vie.
Les illustrations de ALEMAGNA, toujours en "puzzle" et en patchwork de texture, proposent une vision moins serrée de l'action. Elles sont toujours une raison d'aimer encore plus le texte accompagné.

17/24

Ici l'avis d'Eolune
un autre avis plus complet sur la forme et le contexte

samedi 20 mars 2010

La batterie de Théophile

Malice m’avait bien dit de regarder les albums de cet auteur et c’est vrai que sa sensibilité à la musique est perceptible et communicative.

© Jean CLAVERIE/ Folio Benjamin

« La batterie de Théophile » de Jean CLAVERIE est le premier à être arrivé chez nous. Théophile est un petit africain bricoleur mélomane. Il fabrique avec ce qu’il a sous la main une contrebasse et part en forêt pour jouer de sa musique. IL n’a la tête qu’à ses compositions et à sa pratique musicale sans voir les animaux sauvages qu’ils dérangent et qui lui veulent du mal. Théophile va leurs trouver des utilités, musicales. Dong, Klek, Ksiss, Toub.

© Jean CLAVERIE/ Folio Benjamin

Cette petite histoire offre une belle approche aux initiatives manuelles, créatrices. Théophile fonctionne à l’oreille et nous offre la musique uniquement sensitive, sorte d’improvisation de jazz ou de blues, avec un retour sur du plus conventionnel. La passion de Jean CLAVERIE pour ces musiques intuitives est évidente. Son dessin ne surcharge pas le propos : il est efficace et les illustrations sont toutes douces.

© Jean CLAVERIE/ Folio Benjamin

C’est vrai que la lecture avec cette association contrebasse/batterie/saxophone doit être magnifique. Notre lecture a manqué de cette capacité à donner du rythme à ces onomatopées si auditives et très vite intégrées par les plus jeunes lecteurs. Cela donne une autre approche des tonalités de la batterie (cymbale, caisse claire, grosse caisse), de la contrebasse et du saxophone qui devient lui aussi très mystérieux.



7/24

mardi 9 février 2010

Comment Wang-Fô fut sauvé

Ce petit conte de Marguerite YOURCENAR « Comment Wang-Fô fut sauvé » est une belle entrée dans les traditions de la Chine.

Wang-Fô est un vieux peintre nomade, peignant de part son pays, ne faisant que peu de cas de l’argent. Il lui arrive d’échanger ses œuvres avec ceux qui les apprécient contre un bol de riz. Ling, son jeune serviteur, se complait à lui tenir compagnie, à voler si nécessaire pour que le peintre soit constamment libre de ne penser qu’à son art. Mais voilà que l’Empereur des Han (Grande Chine) vient les arrêter pour une raison étrange. Le destin semble très peu propice à Ling et son maître. Et toute la question comment Wang-Fô devient naturelle.

Ce tout petit conte me comble bien-sûr par sa fin. J’aurais pourtant aimé être embarquée plus longtemps dans ce mode de vie nomade, miséreux et également sage. J’aurais aussi apprécié encore plus de détails de ce palais impérial, de cette autorité suprême, de cette liberté de mouvement du peintre contre cet isolement de l’empereur.
Le plaisir de lecture fut dans les détails colorés, les regards d’artiste de ce vieux peintre. Tout est prétexte à admiration : paysage, ombre sur un mur, broderie des soldats l’embarquant etc. Bien-sur aussi Marguerite YOURCENAR donne envie de regarder à nouveau la peinture chinoise, ces lavis, ces encres, ces détails si infimes et pourtant plein de vie.
Et puis cette raison superbe de détester ce peintre.


Georges LEMOINE propose des illustrations vraiment douces, comme faites de sables mais je n’ai pas vraiment eu l’impression d’être en Chine. J’imagine que les enfants suivent ainsi l’histoire avec des repères plus « occidentaux ». « J’ai l’impression de ne pas avoir illustré cette histoire du peintre Wang-Fô. J’ai seulement marché sur les chemins où lui-même et Ling venaient de passer. » (extrait tiré de cette source). J’aime par contre énormément cette illustration de couverture. Toute la sagesse dans les rides d’un homme.


Ce petit conte donne envie d’aller plus avant, de lire toutes les "Nouvelles orientales" de Marguerite YOURCENAR, parce que malgré mes frustrations (sûrement dues à une « simplification » du texte), l’amorce me plait, me tente et m’invite jusqu’à la fin. Je vous invite à lire deux essais sur ce conte : le langage des teintes rouges et un essai sur le taoïsme dans la nouvelle. Et voici aussi une fiche pédagogique pour l’amener en classe.

Livre lu dans le cadre du Challenge Lectures d'école.

vendredi 8 janvier 2010

Les aventures de Tom Sawyer



*source tableau de Mark TWAIN : Nicholas SIMMONS

Alors voilà, j’ai retrouvé par hasard le premier livre que j’avais offert à mon petit frère : « Les aventures de Tom Sawyer » de Mark TWAIN.

Des souvenirs de dessins animés japonais me sont revenus… pas l’histoire complète, je n’arrivais à voler que quelques minutes par mois à la télévision grand-parentale…


le Mississipi et ces bateaux à vapeur….cet enfant aux pieds nus, cet autre va-nu-pieds en guenilles, ce Joe l’Indien, cette Becky…

Je l’ai lu pour redevenir enfant le temps d’une lecture. Et puis j’ai envie de lire les livres jeunesse. Pour être une fenêtre de plus à l’imaginaire de notre petit loup. (Re)lire les classiques jeunesse me semble un élément essentiel de ma parentalité. Comme cela, je pourrais proposer des lectures au petit d’homme, pas lui imposer, bien sûr que non. Juste pouvoir mettre en évidence, appâter, mettre l’eau à la bouche à ce jeune aventurier de la vie, lui offrir au bon vouloir, le rendre curieux, et puis lui-seul décidera s’il devient lecteur, s’il préfère les enquêtes policières, l’aventure, le gotique, la science fiction, l’épopée de capes et d’épées ou la mythologie. J’ai envie que les livres soient pour lui des compagnons de vie, des divertissements, des questionnements, de l’éveil mais aussi pourquoi pas du danger à lire dans son lit pour laisser passer les cauchemars comme nous pourrions regarder dans le ciel les nuages gris/cendre de la pluie partir au loin.

Et bien ce fut un vrai petit plaisir de lire l’œuvre originale. Un vocabulaire adulte (avec des pointes de pédagogie explicitée, petit bémol à cette lecture qui aurait permis de se faire sa morale seul) nous offre une immersion dans l’univers de ce petit « vaurien » de Tom Sawyer, orphelin recueilli par sa tante Polly. Je me souvenais vaguement de garnements en culottes courtes, livrés à eux-même, cherchant les embrouilles et les trésors. J’ai découvert des aventures d’enfants entre l’école (quelquefois buissonnière) et la maison, en passant par le mur fait la nuit, dans une société très pieuse, un peu naïve où l’éducation est stricte par foi, une tante Polly bien sympathique même avec les punitions corporelles (je confirme être contre la fessée mais là, c’est un autre débat). J’ai suivi à grandes enjambées Tom dans ses envies, enthousiasmes éphémères jusqu’à la prochaine aventure. Et pris de belles images sur ces jeux d’enfants : de la piraterie, du brigandisme, de la robinsonade…et puis toutes ces merveilles qui n’appartiennent qu’au monde des enfants : une inconstance, une détermination à toute épreuve, une envie de refaire son monde et de croire que les recettes de sorcières sont la vérité (sans en être dupe).


Des trésors d’enfant : « En outre du butin déjà mentionné, il comptait au tableau douze billes, l’embouchure du sifflet, un morceau de verre bleu, un canon en bois, une clef qui n’ouvrait rien, un bout de craie, un bouchon de carafe, un soldat de plomb, deux têtards, six pétards, un chat borgne, un bouton de porte en cuivre, un collier de chien…sans chien, un manche de couteau, quatre morceaux de pelure d’orange et un châssis de fenêtre hors d’usage. »
…des recherches de trésors d’adulte :
« - Où est-ce qu’on en trouve des trésors ? demanda-t-il.
- A peu près partout.
- Quoi ! il y en a là comme ça tout autour d’ici !
- Non, bien sûr, Huck ; on les cache dans des endroits écartés, quelquefois dans des îles, quelquefois dans de vieux coffres qu’on enterre au pied d’un arbre mort à l’endroit où l’ombre s’arrête à minuit ; mais surtout dans les maisons hantées, sous le plancher.
- Qui est-ce qui les cache ?
- Les voleurs, évidemment… tu ne voudrais pas que ce soit les inspecteurs de l’école du dimanche.
- Je ne sais pas moi. Si j’avais un trésor je ne le cacherais pas ; je le dépenserais, et comment !
- Moi aussi, mais les voleurs ne font pas comme ça. Ils cachent leur trésor, et puis ils le laissent là.
- Ils ne viennent jamais le chercher ?
- Non. Ils en ont l’intention, ça va de soi ; mais il y en a qui oublient les points de repère qu’ils ont pris, d’autres qui meurent. En tous cas le trésor reste là longtemps ; le coffre rouille ; un beau jour on trouve un vieux papier tout jauni où il y a toutes les indications pour trouver les repères ; mais ça prend du temps à déchiffrer parce que ce sont généralement des signes et des hiéroglyphes…(…) Je te dis que c’est toujours dans une maison hantée, ou dans une île, ou au pied d’un arbre mort, surtout quand il y a une souche qui pointe en l’air. (…)
- Il y a un trésor au pied de chacun ?
- Ne dis pas de bêtises ! Non, naturellement.
- Alors comment sauras-tu au pied duquel il faut creuser ?
- Ah ça ! Il faut tous les essayer.
- Nous en aurons pour tout l’été, mon vieux.
- Et puis après ? »

et des morales piquées dans les livres d’aventure, pour être brigands, il faut kidnapper, séquestrer et demander des rançons, mais ne surtout pas tuer les femmes : « On les met sous clef ; on ne les tue pas. Elles sont toujours belles et riches, et elles ont une peur bleue. On leur prend leurs montres et tout ce qu’elles ont, mais quand on leur parle, c’est toujours avec la plus exquise politesse et chapeau bas. Il n’y a pas plus poli qu’un brigand ; tous les livres te le diront. Et puis les femmes en pincent pour toi, et quand elles sont restées dans la grotte pendant huit ou quinze jours elles cessent de pleurer, et il n’y a plus moyen de les faire partir. Si on les chasse elles reviennent. C’est comme ça dans les bouquins, mon vieux. "