jeudi 28 février 2013

Contes folkloriques suédois

... à défaut de lire "Le Prince Hatt sous terre" et de profiter des images originales, j'en regarde d'autres d'illustrateurs suédois:

de Elsa BESKOW


et de Einar NORELIUS

mercredi 27 février 2013

Gâteau féérique à la table d'Alice aux pays des merveilles

Quelle féérie dans ses dessins...

*Yelena BRYKSENKOVA

... en attendant que le livre dont cette illustration est issue arrive un jour en France, des gourmandises de fées par Lucie CASH: il serait le bienvenue autant pour les recettes que pour les illustrations!


dimanche 24 février 2013

Öko

... la neige ne tient pas mais les flocons sont présents... juste avant de changer de saison et de vous présenter "Eliott et Nestor, l'heure du matin" de Mélanie RUTTEN

*extrait de "Öko, un thé en hiver" dont je vous parlais là. Mélanie RUTTEN

samedi 23 février 2013

vendredi 22 février 2013

Bouddhas de la Galerie Céleste

Être intéressé par la spiritualité bouddhiste est affaire de pratique mais aussi, un peu tout de même, de connaissance. Grâce au livre "Bouddhas de la Galerie Céleste" de Ian A.BAKER et illustré par les tableaux de Romio SHRESTHA, tout un pan de l'art bouddhiste tibétain et des différences spirituelles apparait.
© Ian A.BAKER et Romio SHRESTHA/ Synchronique

Le lecteur pourrait tout d'abord l'ouvrir comme un beau livre, mettant en valeur de flamboyants tankas (ou thangkas, thankas ou tangkas), soit des images pieuses du Lamaïsme. Ses rouleaux sont en soi une superbe proposition illustrant à merveille le talent des artistes de style newari (Népal- Tibet). Effectivement les tableaux de Romio SHRESTHA sont infiniment détaillés, précis, lumineux et colorés. Ils incarnent les messages spirituels de la troisième approche bouddhiste, celle du Véhicule du Diamant-Foudre, le Vajrayana (bouddhisme de l'Himalaya), sous forme de tankas ou de mandalas (représentation symbolique sous forme de cercle).

© Ian A.BAKER et Romio SHRESTHA/ Synchronique

Cette voie bouddhique a cela d'impressionnant (et de déconcertant pour moi plus habituée à un bouddhisme zen japonais très épuré où d'autres dieux n'apparaissent pas, est-ce vrai?!) que d'autres déités sont représentées. Ainsi les bodhisattva sont des personnes arrivées haut dans l'éveil et qui, pourtant, restent dans le cycle des réincarnations pour aider les autres dans leur démarche spirituelle.
Comme un jeune enfant, à la manière d'un "cherche et trouve", nous pouvons retrouver les déités avec leurs caractéristiques et leurs "outils". Cette présentation des personnages de la galerie céleste offre énormément de détails incroyables: de multiples mudra (gestes de mains), des bouddhas colorés, androgynes ou femmes, l'éphémère de la vie inscrite par les crânes et squelettes, des bouddhas courroucés (à la tête de dragon), de la puissance et de la peur exprimées par un breuvage de sang bu à même un crâne, des déités mâles et leurs parèdres féminins (autre déité en union du lotus, yab-yum), des montagnes omniprésentes ou des dragons volants donnant la limite des tankas. Par exemple Mara, le maître de la tentation et de l'illusion, Garuda (l'aigle qui n'y ressemble pas) mais aussi Tara, bodhisattva femme de la compassion, Vajrapani effrayant incarnant le pouvoir ou l'ailé Vajrakilaya (cf image ci-dessous).
Intrigant aussi ces parures, dorures, signes de richesse. Déconcertante cette place des sensations au cœur de ce bouddhisme.

"Vajrakilaya est l'une des premières émanations du Bouddha avec lesquelles un pratiquant du bouddhisme Vajrayana s'identifie, de façon à dépasser les images illusoires du moi et l'attachement à une identité personnelle. Surgissant des ténèbres aux possibilités infinies, Vajrakilaya dévoile les activités réunies de tous les bouddhas et annihile les obstacles qui obstruent le chemin de l'éveil. Associé avec l'éclat à sa parèdre bleu ciel, Vajrakilaya représente en fin de compte l'anéantissement de toute perception dualiste qui nous enferme dans l'illusion d'un moi séparé."
© Ian A.BAKER et Romio SHRESTHA/ Synchronique

Mais il faut ajouter une part importante du livre, les textes de Ian A.BAXTER qui ne sont pas là en légendes des pages illustrées. Ils apportent des clefs de compréhension des images, des symboles, des bodhisattva représentés et de leur message.
Grâce à lui ce sont les enseignements du bouddhisme Véhicule du Diamant qui nous sont présentés, sur les formes du bouddha et ses transformations, sur la mort et l'éphémère, les peurs et la souffrance, l'exercice des sens et même la sexualité (entre autres).
Le propos est complexe amenant les principes, les finesses du bouddhisme mais aussi quelques apports tantriques et aussi des retours contemporains sur la méditation ou le bouddhisme (neurologiques entre autres) et des analogies philosophiques. Autant vous dire qu'une seconde lecture, suivie d'autres, seront les bienvenues.
La légende de l'artiste et la préface de Deepak CHOPRA confirment la pertinence de ce livre quant au contenu. Et même si les pages sont grandes, les détails sont tellement nombreux que j'aurais aimé les admirer en format encore plus grand...

Les tankas et mandalas servent de support à la méditation et il est nécessaire d'avoir un maître pour se vulgariser à son message additionné d'un mantra (parole chantée, prière). L'apprentissage dure des années. Ce livre ne permet pas d'entrer dans toute la finesse de cet enseignement mais il nous ouvre une porte, celle de la contemplation de ces tankas et mandalas, avec une ligne directrice: bouddha est en chacun de nous.

Merci infiniment aux éditions Synchronique.

Et puis juste un petit bonus: les mandalas du Tibet sont souvent l’œuvre des moines bouddhistes, effectués avec du sable coloré, dul-tson-kyll-khor, voici leur méthode et le bruit est caractéristique du frottement de leur entonnoir posant le sable, le chang-bu, et des mantras.
 

mercredi 20 février 2013

Les Chroniques de Wildwood, livre 1

Il s'agit d'un magnifique livre trônant sur les tables de la librairie. En main il est doux, les feuilles sont épaisses comme du papier d’aquarelle, les illustrations sont belles et il vous semble tenir en main en objet précieux, comme un vieux manuscrit auquel vous auriez dû couper les pages pour la lecture (la différence de largeur des feuilles et le découpage comme artisanal y contribuent). Alors oui, vous le prenez en vous demandant sur quoi vous êtes tombé.

© Colin MELOY et Carson ELLIS/ Michel Lafon

"Les Chroniques de Wildwood, livre 1" de Colin MELOY et illustré par Carson ELLIS est un roman jeunesse, pour jeunes lecteurs ou un peu plus. Et vous entrez là dans une magnifique saga.
Prue est une enfant bien comme il faut, elle prend soin de son petit frère encore bébé, Mac, et l'emmène avec elle en promenade sur un chariot derrière sa bicyclette. Pendant qu'elle dessine des oiseaux, l'enfant s'amuse... jusqu'à cet après-midi où une bande de corneilles assombrit le ciel et en piqué vient enlever le petit frère pour l'emmener dans une contrée interdite, là de l'autre côté de la voie ferrée, dans le Territoire Infranchissable.
Prue se sent responsable et part à sa recherche, suivie de près par un copain de classe, Curtis. Dans cette forêt inconnue, comprenant Wildwood, Northwood et Southwood, les règles ne sont pas les mêmes: les animaux parlent et se battent entre eux. Les coyotes emmenés par la mystérieuse Douairière, femme à la tresse rousse, magnifique et envoutante, capturent Curtis. Et Prue va être amenée à South Wood, pour demander de l'aide mais aussi parce qu'elle est un danger pour ce monde: comment a-t-elle pu franchir la frontière protégée ?
A qui donc peuvent-ils se fier dans ce monde inconnu: à Alexandra, reine des coyotes, chaleureuse et maternante? Au gouverneur de Southwood? Au roi des Bandits, Brendan? Au Prince Hibou et aux aviaires ? Aux mystiques? En même temps que Prue et Curtis nous découvrons les motivations de chacun et les rôles sont distribués: les méchants et les gentils. L'enlèvement de Mac n'est plus simplement un acte criminel de la part d'une bande mais bien le début d'une prise de contrôle sur le territoire. Le sauvetage de Mac devient une réponse à cette conquête et permet aussi des changements de gouvernements.
Mais Curtis et Prue semblent liés à cette contrée, d'une manière ou d'une autre. Alors après ce renversement des pouvoirs sur une région, prendront-ils part à la révolution complète ramenant la forêt à ses premiers principes?

© Colin MELOY et Carson ELLIS/ Michel Lafon

L'anthropomorphisme est de base et offre ainsi aux plus jeunes une aventure passionnante au sein de la forêt. Les animaux, les humaines et même les végétaux forment une population savoureuse, haute en couleur et envoutante même si certains personnages sont plus "enfantins".
Le récit foisonne de détails poétiques et mystérieux comme dans un conte. Ce roman est dense et pourtant il est facile d'être embarqué tant les étapes sont presque magiques.
L'aventure n'est pas simple, il faut prendre position. Les doutes et les erreurs de jugement ont ici une conséquence et le combat est obligatoire. La vie réclame de grandir et Prue et Curtis vont le faire à leur manière.

© Colin MELOY et Carson ELLIS/ Michel Lafon

Les illustrations de Carson ELLIS apportent au récit ce caractère botanique, nature et folklorique. Au fil du texte quelques dessins en noir et blanc et entre du récit, quelques pleines pages en couleur. Ses dessins de végétaux sont aussi comme des papiers décoratifs, l'aventure est ainsi encore plus imaginaire.

mardi 19 février 2013

Bashô, le fou de poésie

Quand un livre, et encore plus un album dit jeunesse, est estampillé du nom de Frédéric CLEMENT, j'ai du mal à résister. Et cet album est venu chez nous d'autant plus vite qu'il parle de la culture japonaise, d'encre, de pinceau et de poésie.

© Françoise KERISEL et Frédéric CLEMENT/ Albin michel

"Bashô, le fou de poésie" de Françoise KERISEL et illustré par Frédéric CLEMENT nous présente la vie de ce japonais. Bashô, qui n'a pas encore ce nom, est un fils de samouraï et il se pose la question de sa vie future. Il deviendra poète comme son ami d'enfance.

© Françoise KERISEL et Frédéric CLEMENT/ Albin michel

A la mort de ce dernier, il quitte sa vie fastueuse et va vivre dans un monastère bouddhiste. Il se veut le messager de cet esprit de bonté, de pauvreté et voyage à travers le pays pour communiquer et partager l'art poétique. Il fonde une école et devient maître Bashô. Il souhaite rendre l'art du haïku populaire. Tous sont les bienvenus, de toutes classes sociales, hommes, femmes et enfants. Ainsi un enfant va devenir familier de l'école, Kikaku. Il deviendra le disciple le plus connu de Bashô.
Des années et des années de formations se succèdent mais un jour un incendie détruit l’école de Bashô. Il décide de partir, de voyager à travers le pays pour partager en nomade les haïkus. Il part seul, sera retrouvé par ses disciples et continuera seul... en rencontrant d'autres personnages de la poésie comme la poétesse au kimono blanc, Sono-Jo.
Dans la lignée, les haïkus deviennent une forme d'éducation du peuple dans la ville d'Edo et dans les campagnes.

© Françoise KERISEL et Frédéric CLEMENT/ Albin michel

Françoise KERISEL offre là une biographie de ce maître du haïku mais plus encore donne à comprendre sa manière d'être. Proche des gens, à la bonté permanente et pourtant exigeant. La méditation en zazen est aussi présentée comme une forme de présence à la nature et aux sentiments.
Le texte devient alors un peu plus complexe qu'une simple histoire mais apporte ainsi une seconde lecture très très intéressante, tournée sur le cycle de la vie, des saisons et de la présence aux autres.
La poésie est aussi très bien amenée au cœur du texte, comme par exemple cette éducation au respect de la nature, même à travers les haïkus.

J'ai été très perturbée par les peintures de Frédéric CLEMENT, illustrant cette biographie /conte. J'imaginais une certaine simplicité derrière l'éventail très chargé de la couverture. Et pas d'huile mais de l'aquarelle, de l'utilisation de l'encre.
Je l'ai donc lu, laissé de côté, longtemps, très longtemps... et repris.
Et puis la poésie des œuvres graphiques de CLEMENT est arrivée. Des peintures à l'huile offrent de multitudes de détails, des différences de textures, des dessins mais aussi des aplats de végétaux, de graines, de feuilles, de petits insectes. La part belle est aussi faite aux saisons.

© Françoise KERISEL et Frédéric CLEMENT/ Albin michel

NB: Matsuo Bashô (né Kinsaku Matsuo et, adulte, devient Munefusa Matsuo) est un personnage important autant que Takarai Kikaku (ou Enomoto Kikaku), son disciple dont on suit ici la progression jusqu’à la mort de son maître. Bashô veut dire bananier, comme celui offert par ses disciples et planté devant son école.

lundi 18 février 2013

Autour d'une libellule... (haïku de Kikaku et de Bashô)

"Alors Kikaku lance:

Une libellule rouge
Tirez sur ses ailes
C'est un piment

Quand il s'est mis à rire, personne ne l'a suivi. Les poètes sont respectueux de la nature. Toujours ils protestent contre la souffrance du moindre animal. Quel couac! Va-t-on chasser Kikaku? De sa voix sévère, Maître Bashô retourne les mots cruels de l'enfant.

Un piment
Offrez-lui des ailes
Une libellule rouge
"
(extrait de "Bashô, le fou de poésie" de Françoise KERISEL et illustré par Frédéric CLEMENT)

lundi 11 février 2013

Chu Ta et Ta'o, le peintre et l'oiseau

La démarche d’offrir à un lectorat plus jeune de petites biographies me plait énormément, cela permet de simplifier, un peu, et de d'ouvrir sur une lecture et une attention plus aboutie.
L'art a une place importante à la maison, parce que certains membres sont artistes et parce que des livres d'art sont là, s'ouvrent, se feuillettent souvent. Ici Sohee KIM, journaliste coréenne, propose de dévoiler une vie d'artiste atypique, celle du peintre chinois Chu Ta (Zhu Da), autrement nommé Bada Shanren.

 © Sohee KIM  et Pierre CORNUEL/ Grasset jeunesse

Dans "Chu Ta et Ta'o, le peintre et l'oiseau", l'oiseau né de l'encre et du pinceau de Chu Ta, Ta'o, nous parle de la vie de son créateur.
Chu Ta est un jeune prince prodige. Il enthousiasme ses proches par ses peintures. Ses peintures semblent prendre vie. Comme tout bon prince, il se marie et aurait pu devenir empereur Ming si les Mandchous n'avaient pas envahis la Chine. Une suite de drames le pousse à se cloîtré, dans le silence, puis dans un monastère bouddhiste où il a été soigné.
Commence une période de méditation et de spiritualité. Son maître, Hung-min, l'exhorte à s'exprimer... ce sera par l'encre et la peinture. Puis Chu Ta part du monastère pour en construire un autre, taoïste, le Nuage vert. Il y peindra encore et encore.
Puis Chu Ta retourne dans son village natal. Il se fait appeler autrement, se comporte comme un fou en sautant, criant avec allégresse et en buvant de l'alcool. Ses contemporains redécouvrent son art, veulent l'exploiter. Il déjoue les enjeux financiers pour offrir son amitié et repart vivre seul.

© Sohee KIM  et Pierre CORNUEL/ Grasset jeunesse

L'intérêt d'un tel livre jeunesse est de nous présenter un artiste mais encore plus une manière d'être à l'acte créatif.
L'art est ici aussi la résultante d'une éducation culturelle. Chu Ta a profité de l'enseignement des princes, une éducation poussée de lettrés: calligraphie, poésie, peinture. La pratique de l'encre et les réflexions sur la nature sont très importantes. D'ailleurs plusieurs pages montrent la ritualisation de l'acte de peindre: un bâton d'encre frotté dans un bassin de pierre, une grande feuille, une respiration, l'utilisation des nuances d'encre mais aussi du vide sur la page.
Même si Chu Ta était déjà talentueux, son art s'est peaufiné avec le travail et la méditation. Sous la tutelle de son maître spirituel au monastère, Hung-min, il contraint sa pratique par de l'effort et du travail et s'apaise: "Il lui donne un pinceau très grand, très long et très épais: "Tiens-le de sorte que seule la pointe soit en contact avec le sol. Ensuite, peins un grand cercle d'un seul trait."" Puis il dessine chaque jour.

La vie de cet artiste est aussi une belle mise en valeur de l'art : art comme passion, méditation, produit financier. Et puis grâce à cette vie, la spiritualité asiatique apparait dans tout son retrait, sa contemplation mais aussi son introspection. La quête de l'essentiel est ici aussi présentée en filigrane, une voie spirituelle entre bouddhisme et taoïsme.

© Sohee KIM  et Pierre CORNUEL/ Grasset jeunesse

Pierre CORNUEL propose là de très belles pages reprenant le travail de l'encre. Ses tableaux n'ont pas le caractère essentiel du mouvement chinois mais illustrent bien le propos. L'inspiration est bien là et le travail sur les végétaux apportent une très belle ouverture aux lavis chinois.

De quoi regarder encore mieux, après lecture, mon livre sur les oeuvres de cet artiste "Ba Da Shanren le Peintre-Moine (Les Cent Maîtres de la peinture chinoise) " de XIAO Yanyi, prêté en ce moment à une amatrice éclairée...

*source Chu Ta

jeudi 7 février 2013

Corbelle et Corbillo

Il y a bien-sûr de nombreuses propositions de livres pour les premiers lecteurs. Yvan POMMAUX nous offre avec "Corbelle et Corbillo" de petites histoires qui répondent très bien à mon attente: peu de texte et une illustration encore prépondérante.

© Yvan POMMAUX/ École des loisirs

Dans le livre album "Corbelle et Corbillo, cinq rêves, six farces et un voyage", sont regroupées trois histoires: "Les rêves de Corbillo", "Corbelle et Corbillo" et "Le voyage de Corbelle et Corbillo".

Le couple de corbeaux s'animent par petites anecdotes.
Corbillo, une fois rentré du travail, se prépare un chocolat chaud et se met sur sa branche lit. Il rêve alors de Corbelle, celle qu'il aime, des attitudes de Corbek, l'autre corbeau qui aime aussi la belle. Par son imaginaire, les sentiments de Corbillo prennent de la couleur et des conséquences comiques, même sa jalousie et sa volonté de faire le beau. Et bonheur, Corbelle l'aime aussi.
Une fois en couple les petites habitudes arrivent, toutes douces mais aussi de petites blagues. Corbelle est une pipelette et Corbillo, pour la taquiner, va lui montrer qu'elle n' a besoin de personne au bout du fil. Puis il tente un réveil charmant loin de l'arbre maison qui finira à l'eau... Avec ces farces sur les attitudes des corbeaux et leur petits défauts, ce sont aussi de très belles attentions, des moments doux et tendres.
Puis ils partent en voyage pour se changer les idées. Mais où et qu'emmener? Ils découvriront d’autres terres, d'autres beaux parleurs, des aides et un trésor... parfait pour le ramener avec eux.

© Yvan POMMAUX/ École des loisirs

Les histoires sont très courtes sauf le voyage mais elles offrent de très beaux instants de poésie, d'humour et de taquinerie.
Les images nettes d'Yvan POMMAUX sont rehaussées par les très belles couleurs de Nicole POMMAUX mais avec ce livre compilation, toutes les histories n'ont pas le même traitement. Je dois dire que j'ai une préférence pour les apprêts sombres des deux premiers épisodes, le voyage étant traité, lui, comme une bande dessinée.

© Yvan POMMAUX/ École des loisirs

Ce n'est pas un intégral, certains épisodes n'y apparaissent pas, par exemple "La marque bleue", "La pie voleuse" et "Le théâtre de Corbelle et Corbillo". Pourtant vous aurez une belle idée de l'univers de ce couple de corbeaux.

mardi 5 février 2013

Les religions de la préhistoire à nos jours

J'ai effectivement une tendance à accumuler les "livres de savoir" comme les documentaires. Certains complètent une affinité. D'autres répondent à une envie de limon fertile sur lequel poser des valeurs.

© Mariane BOILEVE et Sandrine MIRZA et de nombreux illustrateurs/ Milan jeunesse

"Les religions de la préhistoire à nos jours" de Mariane BOILEVE et Sandrine MIRZA est, en ce sens, parfait pour présenter toutes les religions connues et investies par l'homme. Ce n'est pas tant pour répondre à une éducation religieuse qu'à une éducation "à la religion" et aux prises de position des individus face au monde.
Cette petite encyclopédie visuelle présente en 260 pages les religions du monde entier. Le parti pris d'ouvrir à toutes les religions, comme acte de foi explicatif, et d'offrir même aux plus inconnues une double page est extrêmement louable.

Les religions disparues présentent les premières réflexions sur la naissance (les Vénus), la mort et les premiers sites, puis les religions de la Mésopotamie, des Égyptiens (dieux mais aussi momification et sites funéraires), des Grecs, des Romains (avec les leur et celles des autres peuples soumis), des Celtes (druides, rapport à la nature et sacrifices humains), des Vikings (où l'on explique pourquoi ils n'ont pas peur de la mort), des Mayas, des Aztèques (leurs sacrifices humains mis en exergue), des Incas et des Polynésiens.

© Mariane BOILEVE et Sandrine MIRZA et de nombreux illustrateurs/ Milan jeunesse

Les religions de tradition orale ouvrent sur l'Afrique avec les Dogon, les Yoruba, les Masaï; sur l'Océanie avec les Aborigènes, les Papous et sur l'Amérique avec les Indiens Navajo, les Indiens Pueblo, les Yanomani et les Inuits.

© Mariane BOILEVE et Sandrine MIRZA et de nombreux illustrateurs/ Milan jeunesse

Le chapitre les enfants d'Abraham reprend l'acte créateur d'un dieu unique et les trois voies, juive, chrétienne et musulmane. Pour chacune, il est fait mention des différentes manières de pratiquer. Les juifs selon leur lieu d'exil, ashkénazes ou sépharades, mais bien plus en rapport au respect strict de la Torah (orthodoxe, Kabbale, hassidisme ou réformé). Les chrétiens en fonction de leur famille: orthodoxes, catholiques et protestants (prêtres, rituels, pèlerinages, Marie, sans intermédiaire). Les branches de l'Islam, les sunnites, les kharijites et les chiites, et la foi et la loi (charia) mêlées.
Ces pages sur les monothéismes permettent un meilleur décodage des monuments et des rituels qui nous entourent au quotidien.

Les religions d'Asie présentent: l'hindouisme et ses multiples dieux et héros, ses multiples courants, vishnouisme, shivaïsme, tantrisme, et sa pratique au choix; le sikhisme monothéiste; le mazdéisme; le bouddhisme et ses trois voies ( Petit Véhicule, Grand Véhicule et Véhicule du Diamant); religion populaire chinoise mêlant bouddhisme, taoïsme et confucianisme; le shintoïsme et les kami.

© Mariane BOILEVE et Sandrine MIRZA et de nombreux illustrateurs/ Milan jeunesse

Les religions métisses présentent le christianisme africain (harrisme, éthiopiennes, zionistes ou kimbanguiste); les croyances malgaches; les rastafaris de la Jamaïque; cultes des esprits; vaudou; bahaïsme.

Ce support est très bien fait. Il offre une visibilité à toutes les religions en proposant à chaque fois en plus d'une géographie et d'une histoire. Il n'est pas non plus accumulation d'objets et de photos de rituels juste légendés.
Il amène une explication des rites, une présentation des prêtres et une perspective sur la société, en tant que passages importants de la vie (de l'enfant à l'adulte, culte des morts, naissances, unions) mais aussi comme support de savoir (lieu du savoir ou écoles prestigieuses ouvertes à certains enfants).
J'aime aussi que les religions monothéistes ne soient pas prédominantes ("seulement" 80 pages sur 260).

Ce livre permet de distinguer les religions, de mieux comprendre leur pratiques et croyances mais aussi permet de mettre en avant certains points communs.
Le propos est clair, précis, sans jugement et l'ouverture est autant dans la mise en forme du propos que dans les dernières pages sur les prises de positions laïques ou non, les sectes ou nouvelles religions et les emprunts du langage aux religions.
Que vous dire de plus: excellente proposition!

dimanche 3 février 2013

A quand la suite de Super Gloupi ?

Avec la disparition des éditions Être, certaines séries peuvent ne jamais connaître de traduction française pour leurs derniers épisodes.
Dans les livres chouchou, le petit chien Gloupi a une place de choix, peut-être aussi grâce à son style fait de très courtes anecdotes. Stylisé par Fleur VAN DER WEEL, il est porteur de toute la poésie de l’auteur néerlandais Edward VAN DE VENDEL. Des poèmes en prose où le héros est le symbole d'une enfance spontanée, farceuse, délurée et affectueuse. J'adore, je vous en parlais là et comble de la veine, nous lecteurs, pouvons encore en trouver en librairie.

A quand la traduction des autres épisodes de Super Gloupi? En attendant une des couvertures de la version originale en néerlandais éditée par les éditions Querido...


Pour vous donnez envie de succomber, n'hésitez pas à lire le poème "Anniversaire" là.