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mardi 24 mars 2015

Lili Goth et la souris fantôme

© Chris RIDDEL/ Milan jeunesse

Pour Halloween (oui, oui, nous en sommes loin) ou pour un petit frisson dans le dos, "Lili Goth et la souris fantôme" de Chris RIDDEL est à dévorer.
Lili vit avec son père Lord Goth dans le Manoir des frissons frissonnants. Sa mère est morte il y a quelques années et elle vit "presque" seule dans cette grande demeure. Tellement ressemblante à sa mère que son père la met de côté et ne la voit que le mercredi pour le thé.


© Chris RIDDEL/ Milan jeunesse
Ce soir, une souris apparait au pied du lit en baldaquin. Un fantôme de souris. Dans quelques jours ont lieu la course de chevaux de bois et la chasse à l'intérieur organisées par son père. Mais cette fois-ci il se passe quelque chose.
Lili va rencontrer d'autres enfants aux réunions du grenier et aussi découvrir des monstres. Sirène, harpie, vampire, faune.

© Chris RIDDEL/ Milan jeunesse

Nous pouvons compter sur Chris RIDDEL pour nous emmener dans des univers fabuleux où se joignent le fantastique et l'humour. Les détails sont rocambolesques comme les portraits tableaux de famille, les costumes, les plans et les lieux mystérieux.
C'est une belle petite histoire pour les jeunes lecteurs, avec un peu de frousse à la clef!

Un autre avis bien plus argumenté, celui de Lily (avec un Y cette fois), merci!

mercredi 20 février 2013

Les Chroniques de Wildwood, livre 1

Il s'agit d'un magnifique livre trônant sur les tables de la librairie. En main il est doux, les feuilles sont épaisses comme du papier d’aquarelle, les illustrations sont belles et il vous semble tenir en main en objet précieux, comme un vieux manuscrit auquel vous auriez dû couper les pages pour la lecture (la différence de largeur des feuilles et le découpage comme artisanal y contribuent). Alors oui, vous le prenez en vous demandant sur quoi vous êtes tombé.

© Colin MELOY et Carson ELLIS/ Michel Lafon

"Les Chroniques de Wildwood, livre 1" de Colin MELOY et illustré par Carson ELLIS est un roman jeunesse, pour jeunes lecteurs ou un peu plus. Et vous entrez là dans une magnifique saga.
Prue est une enfant bien comme il faut, elle prend soin de son petit frère encore bébé, Mac, et l'emmène avec elle en promenade sur un chariot derrière sa bicyclette. Pendant qu'elle dessine des oiseaux, l'enfant s'amuse... jusqu'à cet après-midi où une bande de corneilles assombrit le ciel et en piqué vient enlever le petit frère pour l'emmener dans une contrée interdite, là de l'autre côté de la voie ferrée, dans le Territoire Infranchissable.
Prue se sent responsable et part à sa recherche, suivie de près par un copain de classe, Curtis. Dans cette forêt inconnue, comprenant Wildwood, Northwood et Southwood, les règles ne sont pas les mêmes: les animaux parlent et se battent entre eux. Les coyotes emmenés par la mystérieuse Douairière, femme à la tresse rousse, magnifique et envoutante, capturent Curtis. Et Prue va être amenée à South Wood, pour demander de l'aide mais aussi parce qu'elle est un danger pour ce monde: comment a-t-elle pu franchir la frontière protégée ?
A qui donc peuvent-ils se fier dans ce monde inconnu: à Alexandra, reine des coyotes, chaleureuse et maternante? Au gouverneur de Southwood? Au roi des Bandits, Brendan? Au Prince Hibou et aux aviaires ? Aux mystiques? En même temps que Prue et Curtis nous découvrons les motivations de chacun et les rôles sont distribués: les méchants et les gentils. L'enlèvement de Mac n'est plus simplement un acte criminel de la part d'une bande mais bien le début d'une prise de contrôle sur le territoire. Le sauvetage de Mac devient une réponse à cette conquête et permet aussi des changements de gouvernements.
Mais Curtis et Prue semblent liés à cette contrée, d'une manière ou d'une autre. Alors après ce renversement des pouvoirs sur une région, prendront-ils part à la révolution complète ramenant la forêt à ses premiers principes?

© Colin MELOY et Carson ELLIS/ Michel Lafon

L'anthropomorphisme est de base et offre ainsi aux plus jeunes une aventure passionnante au sein de la forêt. Les animaux, les humaines et même les végétaux forment une population savoureuse, haute en couleur et envoutante même si certains personnages sont plus "enfantins".
Le récit foisonne de détails poétiques et mystérieux comme dans un conte. Ce roman est dense et pourtant il est facile d'être embarqué tant les étapes sont presque magiques.
L'aventure n'est pas simple, il faut prendre position. Les doutes et les erreurs de jugement ont ici une conséquence et le combat est obligatoire. La vie réclame de grandir et Prue et Curtis vont le faire à leur manière.

© Colin MELOY et Carson ELLIS/ Michel Lafon

Les illustrations de Carson ELLIS apportent au récit ce caractère botanique, nature et folklorique. Au fil du texte quelques dessins en noir et blanc et entre du récit, quelques pleines pages en couleur. Ses dessins de végétaux sont aussi comme des papiers décoratifs, l'aventure est ainsi encore plus imaginaire.

vendredi 8 janvier 2010

Les étranges soeurs Wilcox: 1. Les vampires de Londres

Le premier tome des « Etranges sœurs Wilcox », « Les vampires de Londres » de Fabrice COLIN a été d’une lecture continue, fluide et même bien captivante. Oui il s’agit d’un roman jeunesse, l’histoire offre des rebondissements, des drames et vaut sa lecture.


Amber et Luna sont deux sœurs, adolescentes. Nous les rencontrons se réveillant dans deux tombes distinctes. Ce ne sont pas les leurs et pourtant il a fallu casser le cercueil et déboucher à l’air libre de sous la terre de ce cimetière. Elles reviennent à la vie, comme dans tous les sens du terme, et déambuleront pour rentrer chez elles dans un Londres où Jack l’éventreur sévit. Elles cherchent ce qu’il leur arrive et ce qui s’est produit chez elles, leur maison incendiée, leur majordome mort, leur belle-mère envolée et leur père mort, à nouveau.

Elles sont prises sous la protection des Invisibles et découvrent des guerres souterraines encore plus mystérieuses et fatales que celles historiques que les manuels d’histoire relatent. Les Invisibles sont les membres d’une société secrète rattachée à la Reine Victoria et combattent pour la couronne contre les vampires. Parce que oui, les sœurs Wilcox sont devenues des vampires et, de par leur parentalité et leurs nouveaux pouvoirs, peuvent les aider dans leur lutte.

*esthétiquement, j’y ai vu les couleurs du film de Francis Ford Coppola, source photo

Le chapitrage aide à la lecture et l’histoire se fait haletante. En suivant la découverte de leur maladie et l’arbre généalogique des vampires, nous accompagnons Amber et Luna dans leur mission de reconnaissance vampirique en rencontrant avec délice des êtres fictifs ou historiques. Les Invisibles ont aussi des comptes à rendre à la couronne, une certaine crédibilité et efficacité à retrouver.

L’atmosphère de ce Londres, les quartiers visités comme Whitechapel, les lieux rencontrés (cimetière, vivarium, salle de médecine légale) donnent le ton. L’esprit est gothique et les personnages sont autant humains que vampires, goules, gobelins ou féériques. Les références sont nombreuses : Sherlock Holmes et son fidèle ami Watson sont présents, ainsi que Dracula. Abraham Stoker (Bram ?!), Lewis Carroll ou John Milton reprennent vie sous un angle presque différent. La péniche L’Inoxydable, quartier général des Invisibles, apparait aussi comme un lieu plein d’histoires.

« - Monsieur Holmes…
- Oui ?
- Quel genre de monstres sommes-nous devenues ?
Le détective toussota dans son poing.
- Tout être humain est un monstre en puissance, Amber. Mais je crois que ta sœur et toi êtes assez loin du compte. »
Elles sont devenues vampires mais de quel clan ? Du clan des Drakuls (descendants du conte Dracula), de celui des Nosferatu (du voïvode Orlock) et d’un des cinq autres. Et à quel blason (génération dépendant de l’importance du géniteur/mordeur) appartiennent-elles ? Avec la découverte de la reconnaissance féérique, vampirique ou humaine par le halo lumineux, la mise en pratique des pouvoirs vampiriques (animi) qui vont de la force surhumaine, l’indifférence aux températures, l’immortalité, la rapidité ou le pouvoir de contrôle pour n’en citer que quelques uns, il est à parier que les sœurs Wilcox ont encore de nombreuses missions surprenantes devant elles.

C’est vrai qu’à la sortie de la lecture, les personnages rencontrés, fictifs ou réels, ont pris une densité que nous aimerions croire vraie. J’ai hâte de me replonger dans mes lectures de jeune femme : les Conan Doyle, Bram Stoker, Lewis Carroll et de découvrir enfin ce « Paradis perdu » de John Milton. C’est peut-être cela ma plus grande satisfaction de lectrice : voir dans ce livre mille et un passages d’intertextualité entre ce roman jeunesse et d’autres lectures de Polar, Thriller ou de fantastique/gothique et y inventer une trame commune. Sans compter qu’une lecture musicale peut suivre… Holmes nous convie à l’écouter au violon jouant Mendelssohn, Bruch, Brazzini, Kreutzer ou Pisendel

J’aime à croire aussi à ce clin d’œil à Benjamin LACOMBE et des amants papillons dont parle Lily. N’hésitez pas à lire son billet et celui de Clarabel enthousiasmée. Fabrice COLIN est un auteur « jeunesse » à suivre, j’avais beaucoup adhérer à son « syndrome GODZILA », la lecture de la « Saga Mendelson », elle, continue doucement. Merci encore Lily pour la découverte de cet auteur et la lecture de cette nouvelle oeuvre.

NB : qui veut une soupe au sang, un black pudding et un sorbet cassis pour un « repas de solidarité »… Hum… les deux derniers, pourquoi pas en fait !

Rajout: Malice y voit une première approche du genre avec énormément de références et Emmyne est restée sur la réserve (à l'inverse d'une autre saga: La malédiction d'Old Haven). Un lien très vampirique sur ce billet, très très bien fait pour ne pas s'arrêter au Twilight et surtout profiter de ce roman, destiné aux jeunes, pour ne pas arrondir tous les angles des caractères et des caractéristiques vampiriques. Une manière de garder la profondeur d'un univers. C'est ici chez Vladkergan.

Les gnomes

J’ai ressorti un livre cher à mon cœur et à mes souvenirs d’enfance feutrée (rares). « Les gnomes » de Wil HUYGEN et illustré par Rien POORTVLIET fait partie des références de ma tante. Dans sa maison du duché du Luxembourg, j’avais accès à ces contes scandinaves, à cette féérie si précieuse pour mes rêves d’alors. Je n’ai pas retrouvé le même livre mais ce sont les mêmes auteurs, le même thème (peut-être même un peu plus complet, en rapport à mon souvenir).

Je l’ai réouvert pour y retrouver ces petits personnages. Ce livre n’est pas une histoire en soi même si à la fin quelques contes ou légendes y sont inscrites. C’est plus un livre d’ « ethnologue ». Nous y trouvons la physionomie, l’habitat, les mœurs, les fêtes et célébrations, l’alimentation, leur rapport à la nature (quasi vétérinaire ou garde forestier), leurs activités, savoir-faire ou métiers indispensables (menuiserie, vannerie, teinturerie etc…).
C’est un fourmillement d’idées, de vraies techniques et connaissances, artisanales et de faune et flore néerlandaise.
La description est presque une ode ou une satire des traditions familiales : la femme est à la maison, s’occupe des enfants et de son mari, elle a en charge l’éducation des filles pour leur apprendre à tisser, filer, cuisiner, prendre en charge les orphelins de la nature. L’homme est seul à sortir de la maison, peut être parti en vadrouille pour quelques temps, s’affaire aux activités de charge et s’occupe des enfants mâles à partir de leur 13 ans : reconnaissance des produits comestibles, apprentissage de la course et des moyens de fuite, sifflements et moyens de communication à longue distance. La belle-famille est importante au choix du conjoint de l’enfant, la fille part de sa famille chez son mari et elle avec son coffret de mariée offert par ses parents. Il y a presque une notion de religion : la femme cache ses cheveux à partir de son mariage, le mâle devient un petit homme à 13 ans, un livre secret est lu tous les soirs.
Le mode de vie est communautaire, des compagnies de métiers sont présentes pour les apprentissages nécessaires à la survie. Des fêtes sont de mises, réunissant beaucoup d’entre eux, en partenariat presque. Le respect des ainés est très présent aussi jusqu’à ce que le gnome et sa femme, ensemble, partent pour leur dernière balade sur le Mont de la Mort. Les enfants sont élevés aussi par les voisines.
L’inventivité est énorme sur ce qui fait du gnome un être particulièrement adapté à son environnement. La physionomie par exemple beaucoup mieux adaptée : 5 sens beaucoup plus développés avec une vision nocturne et une capacité musculaire beaucoup plus grande, un sens olfactive puissant permettant de tracer les animaux et hommes dans la forêt grâce à l’acide burique laissé par la transpiration sous les pieds ou pattes ou l’odeur de caoutchouc des semelles. L’autarcie étant complète, les connaissances de toutes les plantes et animaux, de leurs propriétés thérapeutiques, comestibles, de teinture, de fibres utilisables sont ici un peu dévoilées, avec les astuces de conservation, de séchage des fruits et baies, de toilettes sèches, de protection, de prévention contre les nuisibles insectes (par les mulots animaux de compagnie), la météorologie, la temporalité (âge du gnome mesuré en fonction de la plantation d’un arbre le jour de sa naissance) ou encore les jeux de plein air ou jouets faits de la nature. Par exemple leur petit-déjeuner avait fait l'office d'un autre billet .
Le reste est magique et offre des perspectives de récits.