"Noir grand" de Sébastien JOANNIEZ et illustré par Daniela TIENI est un tout petit roman. Petit oui mais un condensé poétique sur l'intolérance et ce qui se cache derrière.
© Sébastien JOANNIEZ et Daniela TIENI/ Rouergue
Le narrateur est un enfant noir, ses parents sont blancs. Bien-sûr il y a une adoption là-dessous. Au départ, les parents sont les plus heureux du monde, ils klaxonnent en revenant au petit village avec lui dans les bras. Au départ, les villageois sont ravis aussi... puis le petit noir grandit, il devient "Noir grand" et le regard des autres change, seuls ses parents restent aussi enthousiastes.
Le Noir grand a pourtant grandit là, dans ce village, il a pris les expressions, le patois, les manières de vivre. Il s'est adapté mais intégré... non. La sympathie pour un poupon a laissé la place à un racisme confus, puéril puis acerbe:
" Tout le monde m'appelait Chocolat. Et je les appelais Vanille. Alors ils m'appelaient Tête de Nègre et je les appelais Faces de Fromages. Alors ils m'appelaient Tais-Toi et je les appelais Pourquoi."
L'enfant s'isole, se terre, se recroqueville dans le noir, ne veut plus suivre l'école, ne veut plus du soutien de ses parents.
Le Noir grand a pourtant grandit là, dans ce village, il a pris les expressions, le patois, les manières de vivre. Il s'est adapté mais intégré... non. La sympathie pour un poupon a laissé la place à un racisme confus, puéril puis acerbe:
" Tout le monde m'appelait Chocolat. Et je les appelais Vanille. Alors ils m'appelaient Tête de Nègre et je les appelais Faces de Fromages. Alors ils m'appelaient Tais-Toi et je les appelais Pourquoi."
L'enfant s'isole, se terre, se recroqueville dans le noir, ne veut plus suivre l'école, ne veut plus du soutien de ses parents.
L'enfant va reprendre pied, grâce à la gentillesse, la nature et le mouvement, la diversité de la vie.
Le racisme primaire pris à la source se fait méconnaissance, se délie un peu par les réflexions sur l'adoption, sur les trames de vie, de couple, de parentalité et devient un tableau plein de tâches de couleurs odorantes.
Le racisme primaire pris à la source se fait méconnaissance, se délie un peu par les réflexions sur l'adoption, sur les trames de vie, de couple, de parentalité et devient un tableau plein de tâches de couleurs odorantes.
© Sébastien JOANNIEZ et Daniela TIENI/ Rouergue
Ce livre parle d'adoption, un peu, de racisme, beaucoup. Mais il parle surtout de cette attente d'un enfant, de ce rapport entre le parent et l'enfant. Le sien marqué de notre amour, le leur marqué de nos angoisses.
La poésie est là, à chaque page. Par cette fraicheur du propos: un garçon qui découvre l'intolérance, les actes amenant le changement mais aussi dans le style, ce jeu des couleurs, cette vision intérieure et extérieure.
La poésie est là, à chaque page. Par cette fraicheur du propos: un garçon qui découvre l'intolérance, les actes amenant le changement mais aussi dans le style, ce jeu des couleurs, cette vision intérieure et extérieure.
© Sébastien JOANNIEZ et Daniela TIENI/ Rouergue
Les illustrations de Daniela TIENI apportent un plus au texte. Les couleurs noir, crème et rose offrent aux paysages intérieurs une douceur mais aussi une aridité. C'est encore de la solitude.
J'aime particulièrement ce partage entre la mère aveugle et son fils, plus qu'un jeu pour être les yeux de sa mère, cette dernière lui offre une porte ouverte de communication.
Un petit bijou donc!
J'aime particulièrement ce partage entre la mère aveugle et son fils, plus qu'un jeu pour être les yeux de sa mère, cette dernière lui offre une porte ouverte de communication.
Un petit bijou donc!
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