vendredi 14 mai 2010

Ma maman à nous

© Gerda DENDOOVEN/ Être

C'est vrai que ce n'est pas par actualité des fêtes que je me suis ruée sur ce livre. La fête des mères approche et ce livre répond tout à fait à la demande. Mais c'est pour me procurer les livres des éditions Être (qui ferment, je vous l'indiquais là), que je l'ai vraiment regardé.

"Ma maman à nous" de Gerda DENDOOVEN est une très belle proposition.

Un petit garçon facétieux nous présente sa maman. Loin de la consensuelle jolie, douce et organisée maman des contes, ici la maman est dans la spontanéité, la joie et non l'apparence.
Elle n'a peur de rien, se joue des facéties de son fils et du papa, s'acharne à bricoler, porte "ses" hommes pour les convier à prendre l'air et marcher. Ce n'est pas du doux, du moelleux, c'est de la passion, la joie d'être ensemble, la "rage" de vivre.
"Elle rêve de sauvage, de féroce. Alors, je grogne des Grrr, des Rouaaaarrrh, des Crrrrr. Effrayée, elle se cache en bousculant tout et hurle: VOILA LA BÊTE QUE J'AIME LE PLUS!"

© Gerda DENDOOVEN/ Être

Elle n'est ni la plus belle ni la plus douce "Ma maman est grande et douce et chaude", même si c'est sur sa forte poitrine que le garçon se sent le plus en sécurité... il imagine aussi ce qu'elle peut bien faire la nuit quand lui et son papa dorment. Il souhaite lui faire plaisir mais qu'est-ce donc que les fleurs de la passion? Sont-elles roses ? Ou sont-elles les baisers qu'elle envoie à son papa ? © Gerda DENDOOVEN/ Être

Autant dire que je m'y retrouve assez (il est aussi question de thé ;)) et que les mamans ont une corpulence si proche de la mienne, un peu de néerlandais et de (ré)confort : pas la plus belle et échangeable... juste un jour ou deux !).

© Gerda DENDOOVEN/ Être

Mais ce n'est pas pour cela que le livre est bien. Les illustrations me plaisent (même si au début j'étais sur la réserve), c'est ce texte, cette prise de position, plus brute sur la parentalité, qui a eu mon aval le plus complet (au point de commander les autres livres de cette auteure). Une sorte de versant à "Max et les Maximonstres" de Maurice SENDAK : une maman mangeant son enfant, aimant les sauvages etc...

"J’ai conscience que ce n’est pas un livre pour enfants mais surtout un livre pour les mamans. J’ai fait ce livre car ce n’est pas évident d’être une maman." nous dit Gerda DENDOOVEN dans ce long interview fabuleux aux livres au trésor. Oui mais c'est si authentique que les enfants seraient bien à même de le lire.

19/24

2 commentaires:

  1. Hello Vanessa !!! Merci pour ton riche commentaire sur mon blog... Oui, tout le débat sur "le sens" et "le lien". La lecture, est au plus près de ces symboliques.
    Mon attention se porte essentiellement sur la littérature enfance et la littérature jeunesse, parce que les petites têtes sont neuves et ne demandent qu'à être nourries... mais de quoi ? La question est d'importance !
    Je reviens aux "Martine" : elles sont les prémices des "Nous Deux" et autres fadaises que lisent certains adultes... Et que transmettent ces revues (qui ne sont pas si insipides que ça !)... une vie hors de la réalité ! Et pendant que les énergies se tendent vers un rêve inaccessible, elles oublient de prendre en compte un quotidien que l'on peut améliorer.
    Voilà pourquoi l'idéologie dans la littérature jeunesse me tient tant à cœur !
    Voilà pourquoi je trouve ta critique sur "Ma Maman à nous" riche de sens et de ces émotions qui habitent l'ordinaire des bambins et leur génitrice. Merci pour ce billet !
    Bonne journée.

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  2. Tinusia: moi aussi j'adore vraiment lire ce que nous laissons nonchalamment (pas tant que ça) sur nos bibliothèques pour nos chères petites têtes. J'aime leur ouvrir des possibles. L'imaginaire n'est là qu'avec tout le reste.
    Merci d'avoir aussi lu ce billet presque personnel.

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