lundi 8 février 2010

Nouvelles de Bretagne, Danevelloù Breizh

Maijo a eu la superbe idée de ce livre voyageur. J’aime ses livres qui partent pour des lectures diverses, si subjectives, et qui donnent au livre une vie supplémentaire. Mes cerfs-volants ont cette volonté, vivre au-delà de ma bibliothèque, pour être aimé, dépréciés mais connus. Ce recueil de nouvelles bretonnes, Nouvelles de Bretagne, Danevelloù Breizh, sur la librairie ou les libraires donne un beau panel de différences littéraires avec tout de même quelques points communs : bien sûr les livres mais plus encore l’amour de leur contenu. Loin d’être le portrait de lecteurs compulsifs, il s’agit bien de passion, de lectures de vie : une certaine sagesse ou transgression.


Sol invictus de Fabien Lécuyer
Un café Librairie L’air du Temps est le théâtre d’un héritage par les mots, les livres et des photos…entre un thé, un café ou un grog. Un vieil homme livre sa vie par bribes, sans émettre un mot. Cette nouvelle, par le sentiment, la justesse, est un vrai petit bijou : la première lecture est « sentimentale », la seconde peut être politique.

Libre stance ! de Bernard Trébaol
Un monde où les mots, les livres, la personne est cloisonnée. L’homme est alors pris dans une ivresse vers un monde meilleur, où la lecture n’est pas qu’un médicament, pour le trouver il passe la frontière du convenu et trouve dans les mots, les livres et les cahiers de brouillon toute la genèse d’une révolte : « nous sommes en mal de lecture idéale. » qu’elle soit romans, essais ou autres…

Tír na nóg de Sylvie Rouch
Correspondance entre deux « minorités », un breton et un allemand homosexuel pendant la seconde guerre mondiale et la montée du nazisme. Où la vie est aussi décevante que la vraie se veut en lecture, ouvrir une librairie comme un refuge, comme une évasion et une voie pour vivre : « L’île de l’éternel printemps » de son vivant.

Sous le sable de Jacques Thomassaint
Un survivant, déserteur ?, part à la recherche de la dernière librairie, un trésor sous le sable. Une quête d’un monde en soi.

Mort à Denise de Patrick Pommier
Un passionné de polars, qui fait rentrer ces tomes ici et là, dans sa librairie mais aussi ses bibliothèques, escaliers etc…, veut se libérer de sa femme qui n’aime pas ses livres ni son obsession pour les polars. Il cogite, reprends les crimes de ses œuvres préférés, le mobile est trouvé mais il lui reste à choisir l’arme et le contexte. Il est possible de faire un crime parfait, si parfait qu’il est inattendu.

Le stagiaire de Sylvie Le Bras
Un stagiaire dans une librairie comme un éléphant dans une boutique de verre : pas à sa place et si brut. Une vraie ode à la lecture comme acte de foi, une mise à la portée de tous et non un symbole de cloisonnement intellectuel.




*source bibiothèque: photo de Galiléo

Vous éloignant, de René Péron
Un libraire, spécialiste des cultures orientalistes, nous donne envie, nous fait découvrir des tomes, des langues quasi-mortes, nous appelle aux archives. Il superbe illustration des expertises littéraires, des amoureux des auteurs, pas simplement pour noter que tel livre est lu mais bien qu’il a été transmis. La mort d’une librairie comme la mort d’une sagesse, très loin des livres médiatiques...plus dans l'esprit d'une bibliothèque que d'une librairie en fait...passeur...

An treizher-levrioù de Jean Le Clerc de la Herverie
J’ai su en lisant les avis bloguistique que le titre était le Passeur de livres…pour une apprentie passeuse d’imaginaire, j’aurais aimé lire le breton…un beau résume du receuil que ce titre!


Les avis sont nombreux : normal, ce livre est un livre voyageur aux amarres diverses. Les voicis : celui de Maijo bien sûr avec un extrait des travaux d’aide libraire du Stagiaire, une expertise bretonne d'Yvon, Yueyin, Sylire avec des extraits de Mort à Denise et Le stagiaire, La bibiothèque du dolmen, Katell à l'avis pertinent bien sûr, Bellesahi et les polars, Bladelire, Lucy et Majanissa. Merci encore Maijo!

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