J’ai beaucoup aimé « Le syndrome Godzilla » de Fabrice COLIN, même si j’aurais bien suivi l’auteur encore plus loin, vous verrez.
Il est question de Daniel, adolescent solitaire, qui suit son père dans ses mutations professionnelles à travers le monde. Son emploi du temps est monotone, son investissement, dans les nouveaux lieux de vie, minimal. La maman, absente, suicidée, laisse les deux hommes seuls avec leur vie, sûrement sans repère et en tous cas sans communication. Le jeune enfant devient un adolescent au gré des paysages : « Chaque fois, l’océan devient plus sombre et tourmenté. Comme moi. »
Mais dans cette ville de bord de mer, abandonnée aux éléments plus qu’aux hommes, un homme est assis sur un banc public un sac sur la tête et tout commence : « Dans un monde idéal, je me tournerais vers mon père et je lui montrerais : hey, t’as vu ça ? Ce type qui reste tout seul sous la pluie ? Seulement il y a certaines choses qu’il vaut mieux garder pour soi. Non pas qu’on ne puisse rien expliquer. Non pas que la communication soit définitivement impossible. Mais le fait est que ce type à enfiler un sachet en papier sur sa tête. »
Ce type s’appelle Godzilla en référence à son rôle d’acteur dans les films de série B du père. L’histoire racontée de cet homme au visage caché représente une mise en abimes des errements adolescents. Est-ce un être imaginaire ? Un vrai monstre ? En tous cas, la rencontre arrive au bon moment : « Je me sens gamin, adulte, apaisé, en colère. Je me sens prêt pour l’aventure. » N’est ce pas ce qu’il faut pour déplacer des montagnes ?
La mort est abordée mais surtout l’absence, la mort vue par ceux qui restent. Une jeune femme accompagnée de son père mourant fait tous les enterrements, pour se préparer, le temps serait immuable, nous seuls serions en partance, les morts seraient alors libérés des entraves (desquelles ?). Pour les vivants, une seule tristesse possible : rater le présent !
Notre venue au monde, le cataclysme que peut être notre arrivée pour ces parents peu préparés, est ici face à la vie de l’individu en devenir : est-ce qu’il en a qui sont fait pour vivre, pour mourir ? Est-ce qu’il y a un temps pour arriver au monde ?
La vie en bilan, de ce monstre caché, le Godzilla, concentré de toutes les erreurs humaines, fait défiler les propositions de fuite d’une vie, des manières pour devenir, soi, un monstre. Un élan vital nous prend alors, peut-être pas à ce point là : « Je comprends soudain (une pensée qui me semblera aberrante au réveil, et dont je peinerai en vain à retrouver le sens profond) que pour devenir le plus fort, pour faire peur aux gens, pour que les gens vous respectent & vous craignent & vous vénèrent & vous fuient, il faut avoir beaucoup souffert, être parti sur les chemins brûlants –être revenu. »
…mais au moins de ce dire que chaque adolescent peut revenir de ce néant. Juste pour ne pas dire : « Il s’est trompé de vie- ou sa vie s’est trompée. »
Lily nous offre aussi une belle proposition de lecture de ce livre . Merci Lily de ce livre voyageur. Cathulu a aussi été emballée par ce roman sur la souffrance des êtres en devenir.
Juste un regret, j’étais prête à aller plus avant inspecter mes monstres intérieurs. La peur de la décrépitude, le regard des autres, la difformité physique ou le hors-norme intellectuel. Ce livre propose un passage de l’adolescence à l’âge adulte… j’aurais aimé aller encore plus loin dans l’idée d’une vie sans choix possible : l’adolescence est un passage à vide ou tellement confus que souvent nous ne voyons pas d’avenir à cet adulte que nous ne sommes pas encore. Cela permet alors de chercher par soi-même ses propres réponses ou comment nous sommes passés de ce monstre en devenir à un autre (monstre humain) ou tout simplement un individu en 3D, avec de la substance.
Il est question de Daniel, adolescent solitaire, qui suit son père dans ses mutations professionnelles à travers le monde. Son emploi du temps est monotone, son investissement, dans les nouveaux lieux de vie, minimal. La maman, absente, suicidée, laisse les deux hommes seuls avec leur vie, sûrement sans repère et en tous cas sans communication. Le jeune enfant devient un adolescent au gré des paysages : « Chaque fois, l’océan devient plus sombre et tourmenté. Comme moi. »
Mais dans cette ville de bord de mer, abandonnée aux éléments plus qu’aux hommes, un homme est assis sur un banc public un sac sur la tête et tout commence : « Dans un monde idéal, je me tournerais vers mon père et je lui montrerais : hey, t’as vu ça ? Ce type qui reste tout seul sous la pluie ? Seulement il y a certaines choses qu’il vaut mieux garder pour soi. Non pas qu’on ne puisse rien expliquer. Non pas que la communication soit définitivement impossible. Mais le fait est que ce type à enfiler un sachet en papier sur sa tête. »
Ce type s’appelle Godzilla en référence à son rôle d’acteur dans les films de série B du père. L’histoire racontée de cet homme au visage caché représente une mise en abimes des errements adolescents. Est-ce un être imaginaire ? Un vrai monstre ? En tous cas, la rencontre arrive au bon moment : « Je me sens gamin, adulte, apaisé, en colère. Je me sens prêt pour l’aventure. » N’est ce pas ce qu’il faut pour déplacer des montagnes ?
La mort est abordée mais surtout l’absence, la mort vue par ceux qui restent. Une jeune femme accompagnée de son père mourant fait tous les enterrements, pour se préparer, le temps serait immuable, nous seuls serions en partance, les morts seraient alors libérés des entraves (desquelles ?). Pour les vivants, une seule tristesse possible : rater le présent !
Notre venue au monde, le cataclysme que peut être notre arrivée pour ces parents peu préparés, est ici face à la vie de l’individu en devenir : est-ce qu’il en a qui sont fait pour vivre, pour mourir ? Est-ce qu’il y a un temps pour arriver au monde ?
La vie en bilan, de ce monstre caché, le Godzilla, concentré de toutes les erreurs humaines, fait défiler les propositions de fuite d’une vie, des manières pour devenir, soi, un monstre. Un élan vital nous prend alors, peut-être pas à ce point là : « Je comprends soudain (une pensée qui me semblera aberrante au réveil, et dont je peinerai en vain à retrouver le sens profond) que pour devenir le plus fort, pour faire peur aux gens, pour que les gens vous respectent & vous craignent & vous vénèrent & vous fuient, il faut avoir beaucoup souffert, être parti sur les chemins brûlants –être revenu. »
…mais au moins de ce dire que chaque adolescent peut revenir de ce néant. Juste pour ne pas dire : « Il s’est trompé de vie- ou sa vie s’est trompée. »
Lily nous offre aussi une belle proposition de lecture de ce livre . Merci Lily de ce livre voyageur. Cathulu a aussi été emballée par ce roman sur la souffrance des êtres en devenir.
Juste un regret, j’étais prête à aller plus avant inspecter mes monstres intérieurs. La peur de la décrépitude, le regard des autres, la difformité physique ou le hors-norme intellectuel. Ce livre propose un passage de l’adolescence à l’âge adulte… j’aurais aimé aller encore plus loin dans l’idée d’une vie sans choix possible : l’adolescence est un passage à vide ou tellement confus que souvent nous ne voyons pas d’avenir à cet adulte que nous ne sommes pas encore. Cela permet alors de chercher par soi-même ses propres réponses ou comment nous sommes passés de ce monstre en devenir à un autre (monstre humain) ou tout simplement un individu en 3D, avec de la substance.
Et j'ai été aussi très enthousiaste avec sa première partie des soeurs Wilcox (n'hésitez pas à lire ici ce que j'en dis).
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