vendredi 4 novembre 2016

"A Tale of Two Cities. [....] Ce conte ne comporte que très peu de maladresses, que très peu de défaites, ce qui rend le travail du traducteur plus ardu, mais lui apporte plus de satisfactions." - Le coeur de l'homme


"Il y a beaucoup de force dans ce texte, déclare Helga lorsque le gamin a terminé les cinq pages, ces mots qu'il a puisés dans la langue pour bâtir un pont afin que les autres, mais également lui-même, puissent visiter des mondes lointains, des vies étrangères, des sentiments, visiter ce qui est l'existence. Les traductions, lui a confié Gisli, il est difficile de dire à quel point elles sont importantes. Elles enrichissent et grandissent l'homme, l'aident à mieux comprendre le monde, à mieux se comprendre lui-même. Une nation qui traduit peu et ne puise sa richesse que dans ses propres pensées a l'esprit étroit, et si elle est nombreuse, elle devient en plus un danger pour les autres car tant de choses lui demeurent étrangères en dehors de ses propres valeurs et coutumes. Les traductions élargissent l'horizon de l'homme et, en même temps, le monde. Elles t'aident à comprendre les peuples lointains. L'homme est moins enclin à la haine, ou à la peur, lorsqu'il comprend l'autre. La compréhension a le pouvoir de sauver l'être humain de lui-même. Il est plus difficile aux généraux de te pousser à tuer si tu comprends l'ennemi. La haine et les préjugés, laisse-moi te dire, sont le fruits de la peur et de la méconnaissance, tu peux noter ça quelque part."
(extrait de "Le cœur de l'homme" de Jon Kalman STEFANSSON, folio; couverture de Phiz, édition anglaise du "Conte des deux cités" de Charles DICKENS)

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