vendredi 9 septembre 2011

La maison où tu n'arrives jamais

La participation de Joanna CONCEJO à un livre est souvent (toujours?) gage de sensibilité.
Celle qui m'a donné envie de continuer mes pérégrinations dans son univers, Cristiana, a offert de très beaux billets sur cette illustratrice : n'hésitez pas à lire le magnifique interview sur son blog La boite à thé (blog à recommander).

© Paloma SANCHEZ IBARZABAL et Joanna CONCEJO/ OQO éditions

"La maison où tu n'arrives jamais" de Paloma SANCHEZ IBARZABAL et illustré par Joanna CONCEJO est un petit bijou.
L'enfant est perdu dans la nuit et ne retrouve pas sa maison. Il déambule dans un univers onirique, pieds nus chaussette (oui, oui). Il cherche sa maison dans une forêt, les arbres feuilles deviennent des feuilles mortes dans le vent. Poussé par des voix encourageantes, toujours différentes, l'enfant avance dans son rêve, cherche son chez lui.

© Paloma SANCHEZ IBARZABAL et Joanna CONCEJO/ OQO éditions

La perte de repères est ici flagrante. Il erre dans des univers en état d’apesanteur, où les éléments s'entrechoquent. Le milieu aérien et marin côtoient le sol. Le monde animal change de proportions. Le mobilier, les tasses de thé, un dragon, des poissons pochoirs comme des éléments de paysage.

La peur du noir est transmise par cette perte temporaire de la vue, les yeux masqués par des ailes de papillons de nuit, la tête devenue source de sensations félines. Les végétaux se font forêt, prison. Le bruit des klaxons de voiture, des mouettes, du vent ponctuent la nuit. Le bruissement des papillons deviennent preuve de présence fantomatiques.
L'angoisse est aussi dans la perception du monde et du temps: la fin du monde, le début, une journée, le néant, la solitude.
Mais ce n'est pas un cauchemar, les sensations de chute, de fuite, sont amoindries par la présence d'éléments magiques, comme un dragon, une grande ourse constellation aux allures de peluche aux yeux brillants, repère dans la nuit. La lune amortit comme un gros ballon, une étoile se fait aide. Et surtout, il y a ces voix qui poussent l'enfant à continuer le rêve, la recherche, à ne pas se laisser aller au malaise.

© Paloma SANCHEZ IBARZABAL et Joanna CONCEJO/ OQO éditions

Et puis aussi, restent des traces d'un chez-lui dans toutes les pages. Un chat est le point d'accroche de l'enfant, son pelage est monde en soi, sa présence est observatrice mais aussi réconfortante.

Nous émergeons de ce voyage dans le mystérieux des rêves avec apaisement. Le texte poétique et encourageant accompagne les images déstabilisantes. Les illustrations montrent, elles, l'imbrication du réel et de l'onirique. Un très beau livre pour se détendre avant de sombrer dans les bras de Morphée.

3 commentaires:

  1. Quel belle découverte pour moi que ton blog. Cet album; un album??? a l'air tout en poésie et en douceur. Je vais visiter l'illustratice. J'aime beaucoup apprécier les illustrations des livres pour enfants. Merci! :)

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  2. Merci Vanessa, très intéressante analyse!!! Comment vas-tu?!?

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  3. Milly: bienvenue entre mes billets. J'ai été très occupée ces derniers temps et n'ai pas pu répondre plus tôt. Merci de l'intérêt porté à ce média. Oui il s'agit bien d'un album au texte assez court aussi. Et question illustratrice effectivement j'apprécie de découvrir des univers et de les partager.

    Cristiana: de rien et merci. Je ne vais pas très très bien en ce moment, quelques mois avec la santé très fragile et beaucoup beaucoup d'attentes de la part de mes proches. J'espère revenir avec plus de sérénité.

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