Affichage des articles dont le libellé est La nuit. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est La nuit. Afficher tous les articles

vendredi 19 juin 2015

Constellations, une livre phosphorescent à lire sous les étoiles

Pourquoi avoir choisi ce livre plutôt qu'un autre sur le sujet. "Constellations, une livre phosphorescent à lire sous les étoiles" d'Anne JANKELIOWITCH et illustré par Sarah ANDREACCHIO a peut-être ce plus poétique que j'attendais.

© Anne JANKELIOWITCH et Sarah ANDREACCHIO/ De la Martinière jeunesse

Il s'agit d'une invitation à se coucher dans l'herbe, les yeux tournés vers le ciel une nuit sans nuage. Tout y est: l'inventaire du matériel à avoir pour être confortablement installé et préparé, une explication de notre vision nocturne et de comment faire pour mieux voir les étoiles (et lire le livre) et une description de 15 constellations visibles dans l’hémisphère Nord sur les 42 apparentes.
L'auteure, ingénieure, nous décrit ce que nous pouvons voir la nuit, à quelle distance de nous et la vitesse de leur mouvement. Et ce ne sont pas que les étoiles. Les rapaces et chauves-souris, les météores, les avions, les satellites, la lune, les planètes, les étoiles, les comètes, la voie lactée (oui, oui visible à l’œil nu) et les ovnis (bah oui il faut laisser le mystère grand ouvert).

© Anne JANKELIOWITCH et Sarah ANDREACCHIO/ De la Martinière jeunesse

Nous apprenons ainsi que l'étoile du berger n'en est pas une, d'étoile, mais bien une planète, Vénus. Qu'elle est visible à l'aube et au crépuscule et servait aux bergers pour sortir et rentrer leurs bêtes. Que le clair de Lune est trop lumineux et qu'il faut choisir entre observer la lune ou les étoiles. Que la trainée des comètes n'indique pas leur direction. Entre autres.
Puis quelques constellations sont présentées, celles qui sont au centre de notre ciel de l'hémisphère Nord. Elles apparaissent avec leur fiche d'identité, la période la plus adéquate pour la voir, les pistes pour la repérer et son histoire. Les constellations ont des noms en référence aux mythes grecs, donnés par les premiers observateurs du pourtour méditerranéen, des astronomes de l'Antiquité. La légende d'Andromède, la lyre d'Orphée, le dragon pour tous les dragons gardiens de trésors et même la grande ourse et la petite.

© Anne JANKELIOWITCH et Sarah ANDREACCHIO/ De la Martinière jeunesse
 
Anne JANKELIOWITCH donne ainsi des détails qui permettent une bonne compréhension sans alourdir la lecture. Elle permet aussi de vouloir en savoir plus... pourquoi une grande ourse quand nous voyons une casserole et aussi une première indication de la forme aplatie des constellations quand elles sont bien dans un espace 3D. A suivre ici avec nous.

© Anne JANKELIOWITCH et Sarah ANDREACCHIO/ De la Martinière jeunesse

Le ciel lui est magnifiquement illustré. Il prend des couleurs et les personnages passent au second plan avec des teintes bleutées quand nous ne parlons plus d'eux. Le ciel est dessiné dans une certaine immobilité, même si en réalité la voute céleste bouge dans la nuit. Sarah ANDREACCHIO offre une immobilité à ses personnages en toute mobilité: ils n'ont pas bougé de place mais changent leurs gestes, certains détails. Bien-sûr le plus est aussi cette surimpression de jaune fluo sur les dessins, au niveau des étoiles principales des constellations. Après une bonne exposition à la lumière, et là dans le noir, la constellation apparait dans toute sa forme simplifiée par phosphorescence.

mardi 18 décembre 2012

La pêche à la lune

Je suis Marraine. C'est encore un rôle que je ne maîtrise pas. En attendant de trouver mes marques, je continue à apporter à ma filleule des petits bouts d'attention. Via les rennes en course ou en vol, traineau avec son grand-bonhomme habillé de rouge derrière ou tiré par des chiens dans la neige, vol d'oiseau, galerie souterraine de taupe ou... via la poste.
J'ai choisi un petit moment de poésie pour la petite demoiselle, moins de 3 ans. Juste une histoire du soir, peu longue, avec juste un élément mais doux comme un câlin. Alors oui j'aurais pu tabler sur une valeur sûr comme Arnold LOBEL, par exemple "Hulul et la lune" ou tout autre histoire d'Hulul d'ailleurs, Kitty CROWTHER avec "Scritch scratch dip clapote" ou un petit Rascal... mais j'ai opté pour une lecture encore plus simple, une ou deux phrases par page, sans perdre l'idée d'instant précieux, soit Claude K.DUBOIS avec "La pêche à la lune".

© Claude K.DUBOIS/ Lutin poche

Momo s'énerve. Aujourd'hui rien ne va, le bol de chocolat du petit déjeuner s'est renversé, les copains sont partis sans lui, le doudou est en pleine lessive... Heureusement Papy est là et va lui proposer une escapade poétique. Pour pêcher la lune, il faut du matériel, du temps, du partage.

© Claude K.DUBOIS/ Lutin poche

Le crayonné de Claude K.DUBOIS est toujours aussi beau, doux, câlin et tendre. Ses grenouilles à peine colorées sont prises dans le décor, un peu fouillis des lacs, des roseaux... C'est brumeux comme dans un rêve.
Le livre existe en deux formats, cartonné et plus petit en souple.

vendredi 9 septembre 2011

La maison où tu n'arrives jamais

La participation de Joanna CONCEJO à un livre est souvent (toujours?) gage de sensibilité.
Celle qui m'a donné envie de continuer mes pérégrinations dans son univers, Cristiana, a offert de très beaux billets sur cette illustratrice : n'hésitez pas à lire le magnifique interview sur son blog La boite à thé (blog à recommander).

© Paloma SANCHEZ IBARZABAL et Joanna CONCEJO/ OQO éditions

"La maison où tu n'arrives jamais" de Paloma SANCHEZ IBARZABAL et illustré par Joanna CONCEJO est un petit bijou.
L'enfant est perdu dans la nuit et ne retrouve pas sa maison. Il déambule dans un univers onirique, pieds nus chaussette (oui, oui). Il cherche sa maison dans une forêt, les arbres feuilles deviennent des feuilles mortes dans le vent. Poussé par des voix encourageantes, toujours différentes, l'enfant avance dans son rêve, cherche son chez lui.

© Paloma SANCHEZ IBARZABAL et Joanna CONCEJO/ OQO éditions

La perte de repères est ici flagrante. Il erre dans des univers en état d’apesanteur, où les éléments s'entrechoquent. Le milieu aérien et marin côtoient le sol. Le monde animal change de proportions. Le mobilier, les tasses de thé, un dragon, des poissons pochoirs comme des éléments de paysage.

La peur du noir est transmise par cette perte temporaire de la vue, les yeux masqués par des ailes de papillons de nuit, la tête devenue source de sensations félines. Les végétaux se font forêt, prison. Le bruit des klaxons de voiture, des mouettes, du vent ponctuent la nuit. Le bruissement des papillons deviennent preuve de présence fantomatiques.
L'angoisse est aussi dans la perception du monde et du temps: la fin du monde, le début, une journée, le néant, la solitude.
Mais ce n'est pas un cauchemar, les sensations de chute, de fuite, sont amoindries par la présence d'éléments magiques, comme un dragon, une grande ourse constellation aux allures de peluche aux yeux brillants, repère dans la nuit. La lune amortit comme un gros ballon, une étoile se fait aide. Et surtout, il y a ces voix qui poussent l'enfant à continuer le rêve, la recherche, à ne pas se laisser aller au malaise.

© Paloma SANCHEZ IBARZABAL et Joanna CONCEJO/ OQO éditions

Et puis aussi, restent des traces d'un chez-lui dans toutes les pages. Un chat est le point d'accroche de l'enfant, son pelage est monde en soi, sa présence est observatrice mais aussi réconfortante.

Nous émergeons de ce voyage dans le mystérieux des rêves avec apaisement. Le texte poétique et encourageant accompagne les images déstabilisantes. Les illustrations montrent, elles, l'imbrication du réel et de l'onirique. Un très beau livre pour se détendre avant de sombrer dans les bras de Morphée.

dimanche 24 octobre 2010

Le petit indien

Un petit mot pour parler d'un livre que ma grand-mère paternelle me lisait petite. Un livre qui appartenait à mon père décédé depuis. Ce livre a une valeur affective mais aussi c'était un beau petit texte... dont l'auteur m'est plus connu maintenant depuis que je suis maman et sa collaboration avec Maurice SENDAK pour "Monsieur le lièvre coulez-vous m'aider?", il s'agit de Charlotte ZOLOTOW.
© Charlotte ZOLOTOW et Leonard WEISGARD/ Cocorico (cette couverture n'est pas la mienne, mon exemplaire de 1952 édition Cocorico (reprise par Deux coqs d'or) n'en a plus)

"Le petit indien" reprend les thèmes que j'aimais petite: les chevaux et les indiens. Il s'agit d'un petit indien, le dernier d'une famille. Chaque membre a un cheval, sa propriété, mais le petit indien est trop petit et peut-être pas encore responsable. Or un jour, un cheval sauvage a un accident et se retrouve seul dans la prairie. Le petit indien va savoir l'apprivoiser.
© Charlotte ZOLOTOW et Leonard WEISGARD/ Cocorico

Les illustrations de Leonard WEISGARD m'ont aussi beaucoup impressionnée... j'aimais ce graphisme sans bordure, l'habit de l'indien avec juste un tissu devant et les fesses à l'air (j'étais petite alors je n'y voyais rien de plus qu'une sorte de liberté) et surtout cette scène de nuit... partir dans la nuit avec tous les petits dangers, les frayeurs, les sons etc...

© Charlotte ZOLOTOW et Leonard WEISGARD/ Cocorico

D'autres pages ouvertes de ce livre sont ic.