De William MORRIS je connaissais ses dessins floraux sur textiles et un ou deux titres de livres dont "La source au bout du monde", mais commencer par "La Plaine étincelante", première approche de la fantasy, était tentant.
Gîtallègre, de la maison des Corbeaux, est fiancé à Otage, de la maison de la Rose. Mais cette dernière est kidnappée. En digne chevalier, Gitallègre part à sa recherche. Il sera peut-être question de rançon, d'échange, de pourparlers? Non. Il se dirige vers l'île de Rançon, aidé par un brigand, Renard-Chétif, pas si chétif. Obtiendra-t-il une entrevue avec les ravisseurs? Pas vraiment. Mais c'est sûr, ils se jouent du héros.
Nous ne savons pas grand chose d'Otage. De Gîtallègre juste sa persévérance sans même saisir si cette quête est celle de l'amour véritable ou d'une idée du sentiment. Renard-Chétif ou Vieux-Chenu, à qui il ne reste pas longtemps à vivre, eux sont plus marqués, ils ont même une histoire avant et après l'épisode.
Ce court roman est une mise en place, les noms parlent autant que le texte, la répétition apporte un rythme lent, les épithètes épiques ne sont pas loin. C'est comme dérouler une tapisserie, un canevas étant imbriqué dans l'autre tout en restant visible, lui-même imbriqué ailleurs. Gîtallègre est en mouvement, en mer puis dans cette merveilleuse Plaine étincelante dirigée par ce Roi qui ne meurt jamais.
Le décor est une forme là aussi de motifs, végétaux, rocheux, lumineux ou sombres. Le merveilleux est dans le paysage mais aussi dans les us et coutumes rencontrées. Un banquet, des tables, des tapis et des alcôves. Des châteaux, des tentes brodées.
Les thèmes se mettent en place doucement aussi. Un code d'honneur, le bien-être artificiel, la liberté de choisir. Un roi qui ne fait que sourire, ne veut que le bien de ses sujets, mais qui sous cette inflexion des lèvres est inflexible! Mais aussi l'amitié, le charme doux des femmes décoratives, la supercherie et la magie. Et l'amour dans tout cela, oui, un peu, comme une miniature dessinée dans un beau livre.
Ce court roman est un avant goût, je suis sûr, pour entrer dans d'autres propositions médiévales. Allez, je me replongerais bien dans la biographie inventée par Benjamin LACOMBE et illustrée par Agata KAWA, "Le carnet rouge".
Merci à l'opération Masse critique de Babelio et aux éditions Aux forges de Vulcain.
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