"Certaines photos dans ces recueils sont devenues des mystères
familiers. Des oncles lointains, des visages aux prénoms oubliés, des
gros ventres, des yeux rieurs, des chapeaux, des voitures noires, des
jardins. Immobiles. Pour toujours. Des vies transformées en figures
abstraites sur du papier. Il lui semble presque impossible d'imaginer
ces corps animés de désirs, d'espoirs ou de souffrances. La partie de
campagne. L'enfant boudeur sur le tricycle, l'homme adossé au cerisier,
la nappe blanche et les bouquets fleuris sur la grande table lui
paraissent irréels au point de rendre leur disparition sans importance.
Elle aussi, à son tour, aux yeux de tous, deviennent lentement une image dans l'album du passé. Une mutation irréversible, difficile à admettre, mais c'est bien ainsi que la jeune femme l'avait vue. Enfermée à double tour derrière le masque de sa vieillesse."
(Extrait des "Équinoxe" de Cyril Pedrosa; édition Aire libre)
Elle aussi, à son tour, aux yeux de tous, deviennent lentement une image dans l'album du passé. Une mutation irréversible, difficile à admettre, mais c'est bien ainsi que la jeune femme l'avait vue. Enfermée à double tour derrière le masque de sa vieillesse."
(Extrait des "Équinoxe" de Cyril Pedrosa; édition Aire libre)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire