lundi 13 juin 2016

Les bêtes arnaqueuses, copieuses, trompeuses

La maison d'édition Gulfstream continue sa collection de leçons de chose zoologiques avec "Les bêtes arnaqueuses, copieuses, trompeuses" de Jean-Baptiste de PANAFIEU et illustré par Anne-Lise COMBEAUD et Matthieu ROTTELEUR.

© Jean-Baptiste de PANAFIEU, Anne-Lise COMBEAUD et Matthieu ROTTELEUR/ Gulfstream
Je persiste et signe: depuis gamine je suis émerveillée par ce que la nature propose d'inventivité. Alors oui, il faut aimer la nature, les animaux. Oui. Pourtant je crois que si dans les cours de Sciences de la vie et de la terre (SVT ou sciences naturelles), il nous avait été donné de ces petites anecdotes, tout de suite les termes scientifiques nous seraient devenus beaucoup plus compréhensibles et auraient eu l'aura de supers pouvoirs pour les supers héros, les animaux.

Il s'agit d'un documentaire spécialement tourné vers le mimétisme dont nous découvrons toutes les formes.
Le camouflage de couleur et de forme (mimétisme crytptique permettant de se cacher) utilisé par le renard polaire, les insectes sur l'écorce mais aussi par le fulgorelle rose qui se confond avec sa multitude à des grappes de fleurs (mimèse collective).

© Jean-Baptiste de PANAFIEU, Anne-Lise COMBEAUD et Matthieu ROTTELEUR/ Gulfstream

Le mimétisme batésien (imitation d'un animal dangereux, insecte, serpent, par des espèces inoffensives) se concrétise avec la syrphe imitant la guêpe ou le serpent faux-corail imitant le vrai mais aussi inter-espèce comme cet oisillon imitant une chenille-chat, cette larve de congre imitant une méduse ou cette araignée myrmécotype imitant même le déplacement et la palpation par les antennes des fourmis.
Le mimétisme est aussi agressif, à des fins purement alimentaires, la langue ver gesticulant de la tortue-alligator, l'odeur et la forme de la mante-orchidée, les vers parasites nématodes des fourmis les envoyant dans le bec des oiseaux à coup sûr.

© Jean-Baptiste de PANAFIEU, Anne-Lise COMBEAUD et Matthieu ROTTELEUR/ Gulfstream

D'autres jouent la comédie (odorante potentiellement) pour éloigner les prédateurs de leur couvée, d'eux (faire le mort mais aussi flouter sa silhouette en ajoutant un œil de l'autre côté des parties vitales et indiquant une mouvement inverse de fuite) ou de leur pitance.
Le plus intriguant est l'effet de convergence: des classes animales différentes proposent la même solution à un problème pour voir (l’œil de la chèvre et de la pieuvre), voler (la peau d'un rongeur et d'un marsupial, le vol stationnaire d'un insecte et d'un oiseau) mais aussi pincer (le scorpion et l'étrille, pinces semblables mais différentes dans l'évolution qui les a amenées, organe sensoriel développé ainsi pour le premier, une évolution de la patte pour le second).

© Jean-Baptiste de PANAFIEU, Anne-Lise COMBEAUD et Matthieu ROTTELEUR/ Gulfstream

Le tout est comme toujours extrèmement détaillé avec de multiples zones de lecture. Rappel: chaque double page apporte la classification animale, le constat scientifique qui nous intéresse, la raison de ce comportement et une ou plusieurs anecdotes avec de l'humour!

Merci aux éditions Gulfstream.

1 commentaire:

  1. Oh ! Cela me fait très envie ! Merci pour les belles références, toujours...

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