Bien sûr, il y a les copains d'enfance, tous ces gens avec lesquels on grandit et qui déteignent sur vous. Les camarades de classe ou de bâtiment avec lesquels on joue au foot dans la cour ou au croquet sur des terrains de fortune, ceux avec lesquels on monte dans les marronniers et on court sur les corniches.
Bien sûr, je me souviens de tous leurs noms et des moments que nous avons passés ensemble. Mais je me souviens aussi de l’imperceptible éloignement, de réflexions lancées par ces prétendus amis et qui, sans raison apparente, se mettent à se heurter aux toutes premières convictions faites de relents de séries télévisées et de premières lectures. Non, je ne pense pas que Danny Wilde soit plus fort que Brett Sinclair dans Amicalement vôtre. Non, je ne pense pas que lire des histoires, ce soit uniquement pour les filles. Non, je ne pense pas que Rocheteau soit le meilleur joueur de Saint-Étienne. Je ne crois pas non plus que la musique, ce soit sans réelle importance.
Une affirmation progressive.
[...]
Un samedi, c'est le mois de juin - Christian Lapierre m'a demandé si je voulais aller au lac en vélo. Nous avons fait quinze kilomètres sous un soleil de plomb. Il porte une sorte de bob bleu rayé de blanc, ce serait ridicule sur la tête de n'importe qui d'autre, mais sur lui, c'est élégant."
(extrait de "Un minuscule inventaire" de Jean-Philippe BLONDEL, éditions Robert Laffont)
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