"Floyd se déplaçait dans le cercle de silence. Où qu'il aille, les gens s'arrêtaient de parler et le regardaient. Ils ne se donnaient même pas la peine de cacher leur mépris. Si on voulait évacuer un immeuble, dans cette ville, il suffisait d'y mettre Floyd. Si on voulait faire taire une foule, il suffisait de l'amener devant elle pour qu'elle le dévisage. Je m'en suis aperçus dès le premier jour, en me rendant à notre rendez-vous. Il se tenait près de la tour de l'horloge, dans son étrange tenue noire, en face de la petite mairie, dans une zone réservée à lui seul, excluant tous les autres. Je jure que pas même les oiseaux, la vermine, les insectes n'osaient enfreindre la règle. Il était totalement seul.
Je me rappelle avoir pensé que nous avions ça en commun.
Grand-père aurait aimé Floyd. Il aurait aimé sa façon d'être, de lire, de parler, de penser, différemment des autres. Il aurait aimé son côté marginal. Il aurait aimé, comme moi, tout ce qui en faisait une personne à part."
(extraits de "La double vie de Cassiel Roadnight" de Jenny VALENTINE, École des loisirs, dont je parle là; illustration de Gerald BROM)
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