"[...] Tin vint s'accroupir à côté de moi, les poignets posés au bord du trou. Il fléchit les coudes - faisant saillir ses omoplates comme des ailes -, tendit le nez au-dessus du puits et renifla, comme s'il évaluait l'humeur du terrain. Ensuite, il plaqua son oreille contre le sol et ferma les yeux pour écouter la mélodie muette de la terre. Après s'être rassis, il effrita une boulette, puis passa ses doigts terreux sur ses lèvres et son menton. Enfin il se leva, recula avec la prudence d'un funambule, et s'arrêta à plus d'une douzaine de pas de nous et du puits. Il fit une marque dans le sol du bout de son pied. Sans un mot, sans nous regarder ni nous dire comment il pouvait nous aider, il se dépouilla de ses peaux de lapin et, nu, se mit à creuser."
(extrait "L'Enfant du jeudi" de Sonya HARTNETT, couverture de la version originale)
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