Il y a quelques temps déjà que je passe devant cet album. J'attendais de pouvoir le lire au lutin pour (re)découvrir ce classique. Nous en sommes sortis émerveillés. "Moby Dick" d'après Herman MELVILLE, adapté par Fouca DABLI et illustré par Jame's PRUNIER est une magnifique proposition!
© Herman MELVILLE, Fouca DABLI et Jame's PRUNIER/ Milan jeunesse
Ismaël est un homme solitaire. Il est si triste parfois qu'il se croit prêt à mordre. Il lui faut reprendre la mer en tant que matelot et retrouver la rigueur de cette vie réglée. Cette fois-ci il veut embarquer sur un baleinier. Les baleines le fascinent, il a tout lu sur elles, et ces monstres tout droit sortis des abîmes sont synonymes de danger et d'aventure. Il doit rejoindre Nantucket, l'île sur laquelle accostent les baleiniers. Mais il est arrivé trop tard et doit passé une nuit à l'auberge et partager son lit avec un harponneur, celui qui deviendra son inséparable ami, Queequeg. Ce prince d'une des îles du Pacifique, tatoué du visage et du corps, embarque avec lui sur le baleinier du Capitaine Achab, Le Péquod. Et la chasse commence. Mais loin de partir pour des raisons commerciales, ce bateau-ci instrumente une vengeance, entre le capitaine et un monstre blanc peut-être imaginaire, la baleine Moby Dick.
"Une terrible cicatrice sort de ses cheveux gris, continue sur sa joue, son cou, pour disparaitre sous ses vêtements. Certains prétendent même qu'elle continue jusqu'à ses pieds! On dirait un chêne qui a gardé, de la cime aux racines, la trace impitoyable de la foudre. Le capitaine se tient très droit, planté sur sa jambe artificielle taillée dans l'ivoire de cachalot. Il a fait percer sur le pont quelques trous dans lesquels il peut la caler, et là, le regard hautain constamment fixé vers l'avant, sur l'océan infini, il semble défier l'invisible ennemi."
Tous les jours passent à la poursuite de Moby Dick. Et un jour elle est là. Elle est immense, forte et rusée, par certains côtés, elle est aussi en chasse jusqu'à la fin.
© Herman MELVILLE, Fouca DABLI et Jame's PRUNIER/ Milan jeunesse
L'album présente ce duel entre Achab et Moby Dick, ce combat sur plusieurs jours, d'attente, de poursuite, de rixes et de pertes. Il nous tient en haleine et la forme blanche devient espérée et redoutée. Le livre est assez court pourtant, il permet de ne pas perdre le jeune lectorat dans une attente trop forte.
© Herman MELVILLE, Fouca DABLI et Jame's PRUNIER/ Milan jeunesse
Le contenu fait aussi la part belle au bateau, à sa fonction explicitée, à l'équipage. La chasse, le dépeçage de la baleine est présentée avec tout ce que l'on récupère d'elle. L'homme est le gagnant dans ces morts-là.
Le texte est bien-sûr une adaptation mais cette mise en perspective de certains côtés de la bible apparait tout de même: Le Rachel, un autre baleinier rencontré par Le Péquod, est en quête de ses enfants perdus, Ismaël le nomade et une idée de ce léviathan monstrueux.
© Herman MELVILLE, Fouca DABLI et Jame's PRUNIER/ Milan jeunesse
Le livre met aussi en valeur les magnifiques peintures de Jame's PRUNIER. Et bien qu'il s'agisse d'une adaptation, cet album est une pépite à s'offrir comme le texte intégral et ce, justement, pour l'atmosphère visuelle.
Jame's PRUNIER a su rendre la brume, le vent, le froid et cet air glacial des pôles où vit Moby Dick. Les paysages rappellent l'influence hollandaise par la lumière, l'impression de solitude et d'immensité avec de très beaux plans du port et des bateaux. Tout en détail, presque en authenticité, et en flou.
Ses personnages sont aussi caractéristiques, campés, burinés et le visage sculptés à la serpe.
© Herman MELVILLE, Fouca DABLI et Jame's PRUNIER/ Milan jeunesse
Et que dire de ses plans, de cette atmosphère cinématographique... premier plan sur le labeur des rameurs, second sur le duel avec Moby Dick, silhouette blanche de la baleine en plongée du mât du Péquod etc....
Magnifique!!!!!© Herman MELVILLE, Fouca DABLI et Jame's PRUNIER/ Milan jeunesse
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