"Je dévore des livres choisis pour leur taille - pas moins de sept ou huit cents pages. Le temps passé à lire n'est pas vraiment du temps. Allant d'une page à l'autre, je passe des frontières, j'entre dans des maisons endormies, c'est la fugueuse en moi qui lit et aucun gendarme ne peut la retrouver avant qu'elle ait atteint la dernière phrase, levé la tête sur un ciel qui était bleu au début du premier chapitre et qui maintenant est noir. J'ai vingt-sept ans mais les lecteurs n'ont pas d'âge. Devant le livre ouvert il n'y a qu'une enfance laissée à des jeux dans la rue, bien après dix heures du soir."
(extrait de "La folle allure" de Christian BOBIN, photo de suckmyarthole)
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