jeudi 31 mai 2012

Les cygnes sauvages

Les illustrations m'avaient attirées (bien-sûr) mais la police utilisée pour le texte, elle, éloignée. Alors il m'a fallu du temps pour entrer dans la lecture... en fait, il m'a fallu relire ce conte d'ANDERSEN dans un autre format: un recueil de poche.

© Hans Christian ANDERSEN et Joanna CONCEJO/ Notari

Ce serait pourtant dommage de ne pas fondre à cette lecture, "Les cygnes sauvages" de Hans Christian ANDERSEN et illustré par Joanna CONCEJO. D'une part, parce que c'est un classique et qu'à travers cette contextualisation d'un autre temps il est aussi question de la moralité à travers les contes. D'autre part, car le texte n'est pas expurgé offrant ainsi une superbe mise en scène.

Elisa est princesse. Son père, veuf, reprend femme et cette belle-mère veut éloigner les enfants de son nouvel époux. La fille ira dans une maison de fermiers dans la forêt et les fils, les 11, deviendront par malédiction des cygnes sauvages obligés à s'exiler pour vivre.
La princesse a vécu seule dans la forêt, avec juste la nature pour s'émouvoir et se divertir. Elle ne continue à vivre que dans le souvenir de ses frères, de leurs moments de joie et de partage. Mais Elisa a grandit et, à ses 15 ans, veut revoir son père. Mais la marâtre, envieuse de cette enfant transformée en beauté, reprend ces sortilèges: 3 crapauds aux sortilèges l'enlaidissant, l'abêtissant et la rendant méchante. Mais Elisa transforme les sortilèges par sa dévotion pieuse et sa grande bonté.

Les retrouvailles avec le père ne se feront pas, elle s'enfuit... méconnaissable et se retrouve seule en pleine forêt, à la recherche de ses frères, qu'elle imagine à cheval. Ils se retrouveront la nuit... Mais les frères ne peuvent pas se libérer de leur condition, Elisa va s'affairer avec religion, altruisme et sacrifice.


© Hans Christian ANDERSEN et Joanna CONCEJO/ Notari

Le conte d'ANDERSEN est beau même si les personnages sont stéréotypés et que l’héroïne ne me parle pas. Il est question d'une moralité qui a vieilli. Il me semble froid et même la chaleur de la fratrie, encore moins l'amour superficiel du "prince charmant", ne me touchent pas.
Et pourtant, et oui, pourtant, ce livre est magnifique. Parce que Joanna CONCEJO offre là les images de la solitude, de la détresse et de l'isolement. Le texte n'est plus pour moi qu'une illustration de ce qu'elle nous offre. Une héroïne qui s'oublie, se perd dans le paysage. Les orties, les plumes de cygnes, les détails de la nature offre une trame de réflexions, de cette rêverie de l'enfant aux affres de la responsabilité adulte, seule encore mais différemment.

© Hans Christian ANDERSEN et Joanna CONCEJO/ Notari


La traduction, de l'album aux éditions Notari, est de David SOLDI, celle des édictions Le Livre de poche, "Contes", est de Marc AUCHET.
Et cela a son importance.

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