jeudi 30 septembre 2010

Entre les histoires, des traces de moi

Scotchée, chamboulée, en pleurs... je suis sortie de cette lecture avec une impression qu'entre les lignes il y avait du moi, de l'intime, de mes tripes. Vais-je réussir à en parler ?

La question s'est déjà posée pour quelques autres lectures: "Dis oui, Ninon" de Maud LETHIELLEUX, "L'attente du soir" de Tatiana ARFEL ou "Sukkwan Island" de David VANN. La dernière en date est "Le baby-sitter" de Jean-Philippe BLONDEL.

Entre les trames des romans, des histoires qui sont ce qu'elles sont, douces, tendres, profondes, dramatiques, fictives, je trouve presque à chaque chapitre de l'indicible, des traces de moi, de celle au bord du gouffre, de celle sur le fil de la folie, de la norme... une multitude de facettes de celle que je suis. Je ne veux pas dire que les autres romans ne m'interpellent pas, pour certains aussi j'ai la larme à l'œil et le cœur pris. C'est peut-être ce que j'attends de la lecture, de me retrouver un peu ou d'aller plus loin dans des vies qui auraient pu être les miennes.
Mais sur ces lectures, le choc est profond, le choc me fait hoqueter. Vais-je réussir à en parler pour donner envie de les lire sans trop dire de mes parts d'ombre ?

lundi 27 septembre 2010

Le secret du soir

"Le secret du soir" de Cécile ROUMIGUIERE et illustré par Eric GASTE revient très souvent dans les lectures du soir ces derniers temps.

© Cécile ROUMIGUIERE et Eric GASTE/ Milan Jeunesse

Le petit prince Igor se sent bien seul malgré ses chiens, et les mille et mille jouets et livres. Seul dans ce château aux mille pièces, le roi et la reine sont bien occupés, le prescripteur et les nounous ne peuvent rien y faire, Igor est triste et ce oiseau bleu qui s'est échappé de sa cage n'aide en rien.
Sauf que cette nuit-là, un souffle chaud dans son dos le pousse à se lever de son lit. C'est un dragon perdu dans ce château, un dragon dans son lit, venu chercher une fleur... un dragon "de l'espèce des grands bavards". Igor va l'aider.

© Cécile ROUMIGUIERE et Eric GASTE/ Milan Jeunesse

Se noue alors une amitié du soir dont personne n'est au courant. Bien-sûr ils iront à la recherche de la fleur d'hiver mais aussi ils se retrouveront chaque soir pour des voyages, des découvertes, des jeux et des confidences. Une relation complice, au fil du temps, une relation sur un prétexte. Oui mais une fois que l'objet du voyage est fini est-ce que le dragon reviendra? Est-ce que les rêves se poursuivront? Une petite idée de l'enfance et des aventures qui s'arrêtent aussi, quelquefois, pour grandir.

© Cécile ROUMIGUIERE et Eric GASTE/ Milan Jeunesse

Les illustrations d'Eric GASTE, en clair obscur le plus souvent, nous montrent l'univers de la nuit, des images toutes douces et aussi quelques belles pistes de jeux de garçon.

Le billet de Lily, merci encore.

© Cécile ROUMIGUIERE et Eric GASTE/ Milan Jeunesse

dimanche 26 septembre 2010

Leçon de vol

Je n'ai pas été la première à tomber sous le charme de ce petit livre jeunesse. En effet, "Leçon de vol" de Sebastian MESCHENMOSER est un petit bijou.

©Sebastian MESCHENMOSER/ Plume de carotte

Nous suivons en images une anecdote: un pingouin rencontre un homme, il vient d'atterrir là en catastrophe. Bien-sûr nous savons que les pingouins ne volent pas mais celui-ci, même au courant, a volé et est persuadé de pouvoir le faire encore. L'homme intrigué va l'aider à retrouver la voie du ciel... encore que.

©Sebastian MESCHENMOSER/ Plume de carotte

Un peu de repos, un peu de soin, un peu de réalimentation, un peu d'entrainement, un peu d'expériences... et nous voici spectateurs de ce duo improbable... où les croquis croquent la vie et mettent énormément de références (des superhéros volants comme Batman ou Superman mais aussi les inventions volantes de Léonard de Vinci ou encore Icare). Les illustrations monochromes avec quelques fois un rajout coloré sur un détail offrent beaucoup d'humour de situation et de geste... comme un mime. En plus à suivre ce pingouin, nous sommes entrainés dans toutes les inventions qui ont permis à l'homme de voler ou de s'imaginer en haut, parmi les oiseaux, en nous parlant de science en passant inaperçu: aérodynamisme, vitesse, gravité, équilibre etc...
Le tout est poétique, presque philosophique, cela donne aussi envie de vous parler de "Jonathan Livingston le goéland" de Richard BACH, entre autres.
Un vrai bonheur à lire et encore plus à regarder...

©Sebastian MESCHENMOSER/ Plume de carotte

D'autres avis encore plus tentateurs chez La soupe de l'espace, Cottage treasure et Gawou.

vendredi 24 septembre 2010

Gadji !

J'aime assez me poser des questions sur les populations dénigrées et beaucoup, beaucoup sur les enfants. J'ai pris "Gadji!" de Lucie LAND pour avoir une autre vision des gitans, de l'éducation scolaire de leurs enfants et des livres. Ma première approche venait du livre d'Alice FERNEY, "Grâce et dénuement".

Katarina a douze ans et nous raconte son quotidien parmi les siens dans la toute petite caravane. Elle est roumaine mais aussi "bohémienne", elle vit en marge de la société aux pourtours de la ville près d'une décharge. Sa famille vit de la musique dans les fêtes, d'aumônes, de petits larcins. Sa mère est accro à la télévision comme porte ouverte sur le monde. Son père, accordéoniste, toujours en vadrouille, est le pilier de la communauté. Cet homme majestueux revient de temps en temps, éperdument attendu par tous, respecté, craint aussi... quand il revient c'est la fête. Katarina déambule dans ce camp avec ses 4 petits frères, vaque aux occupations quotidiennes en l'absence de sa mère et arbitre des batailles d'injures entre les plus jeunes.
Mais à 9 ans elle rêve de l'école. De cette école conventionnelle que ne portent pas dans leur cœur ses parents, inutile comme l'alphabétisation... l'important la musique et compter. Mais dans cette gaie communauté, il y a aussi la grand-mère, Lili la muette, qui chantait, danse encore. Et dans son wagon rouge, isolé du camp, sous son matelas, des livres. Et puis il y a aussi cette nouvelle venue de l'autre côté du bras de fleuve, Zsuzsa, une étrangère qui parle pourtant le rromani... elle lit à voix haute des tonnes de livres...
Et puis il y a le drame, cette perte essentielle, de trois femmes: le passé, le présent et le futur. Katarina part en France, à Paris, avec sa cousine partie, celle dont on disait qu'elle était devenue une gadjée, une femme du monde quoi!

La première partie du livre nous emporte dans ce camp de romanichels, fait de gaieté, d'instantanés, de musique, de paroles, de présence humaine. L'éducation est à la musique, à la danse, à la joie, à une temporalité dictée par les relations humaines et à la survivance. Pas question de livres, pas question d'écoles. De toutes façons, les écoles conventionnelles rejettent leurs enfants.
C'est aussi une description des règles: "ne pas ramasser d'objets ayant appartenu à des morts", ne pas livrer son âme aux non-rrom, rester dans la communauté, fêter la vie dès que possible, se méfier des autres et les accueillir à bras ouverts comme les nôtres avec le temps et la confiance.
Dans cet univers, Katarina fait office de "louve solitaire", elle est maternante avec ses frères mais s'octroie des moments de solitude et des rêves d'école jusqu'à en faire un chantage et une fugue. Les livres paraissent absents mais ils ne sont qu'inconnus. La grand-mère en a et l'arrivée de cette Zsuzsa offre à Katarina une leçon d'alphabet, un amour des livres, de l'objet, des histoires, des mots. Katarina lit les livres bien avant de savoir déchiffrer les lettres.

A Paris, chez cette cousine qui a perdu son âme (peut-être pas tant que cela!), Katarina découvre le confort, les rythmes quotidiens, un apprêt de sa personne et une préceptrice avant sa rentré à l'école. Les règles plus strictes, plus cloisonnantes pèsent sur la jeune adolescente. Elle a besoin de liberté et réclame du lâcher-prise quitte à ne pas pouvoir intégrer l'école: "Si tu arrêtais maintenant, tu serais quoi? Une dégonflée, une tire-au-flanc ? Tu vas finir par donner raison à tous ceux qui regardent la vie à travers leur rideau en dentelle! "
Les conditions de vie sont différentes, les rapports aux voisins et commerçants sont aussi à apprendre. Et c'est peut-être la grande beauté du livre, cette rrom arrivée sur Paris, ne veut surtout pas devenir une gadji. En ville mais aussi dans ses relations aux autres, à l'autorité, elle reste libre, errante, vagabonde, impertinente avec l'insolence des libres. La culture rrom apparaît vivante, sous-jacente, présente même dans les villes par ce brin de liberté, de désinvolture, de joie: culture parquée ou vibrante et musicale dans le métro ou dans les salons : "- Parce que tous les autres, à part toi et moi, ce sont des Rroms d'ici, des Manouches, si tu préfères.
Mince, j'avais entendu parler des Manouches, on m'avait dit qu'ils vivaient en caravane. Méconnaissables, ceux-là, et éducadaptés par-dessus le marché. encore plus incognito que moi. J'avoue, j'étais eue. Douze millions de Rroms... selon les dires de Zsuzsa. En voilà en tous cas une poignée. Mais combien de docteurs ? D'architectes ? Combien de rétameurs ? De recycleurs ? Combien d'enfants parmi ces douze millions ?"
Son rapport à l'école, une fois elle remodelée, plus "normée", est aussi une belle proposition. Entre tolérance, stigmatisation et frein. Les livres, ou en tous cas les mots ont la part belle dans ce roman. Les écrits de la jeune Katarina ponctuent le récit, comme ce devoir d'école présenté là. C'est aussi un hymne à l'amour des grands auteurs, en me donnant envie de relire SARTRE et de découvrir SOLJENITSYNE et BLAGA. C'est aussi une culture rrom assumée, entre la diseuse de bonne aventure, les larcins, l'esprit de contradiction, l'envie de ne pas vivre enfermés, l'envie de prendre la vie comme elle vient et surtout d'en faire un état de joie.

Le livre est peut-être en partie autobiographique, cela ne me surprendrait pas. La communauté rrom est décrite avec amour, sensibilité et non-complaisance. Cela fait aussi son charme, sans compter la superbe idée de proposer une bande son avec... (il ne manque plus que le CD). Cette proposition offre un pendant charnel à celle d'Alice FERNEY.
Ici, , et d'autres avis.

jeudi 23 septembre 2010

La vie juste à côté

© Anne MULPAS et Marjorie POURCHET/ Sarbacane

Je tournais autour reconnaissant la "pâte" d'une illustratrice que j'apprécie... et puis les mains d'une libraire ont fait le reste. "La vie juste à côté" de Anne MULPAS et illustré par Marjorie POURCHET, petit bijou de nuances, est chez nous.

La petite fille se lève et toute la journée doit regarder devant elle... laisser derrière elle son lit, ses rêves. Aller droit devant parmi les grands, dans les rues, vers l'école. Aller droit devant, suivre un rythme, un programme. Aller droit devant sans spontanéité, sans sourires, même le tableau vert de l'école a "mauvaise mine". Puis un jour, l'enfant a "envie d'aller promener juste à côté".

© Anne MULPAS et Marjorie POURCHET/ Sarbacane

Ce juste à côté poétique, ce juste à côté solitaire, rêveur... un espace illusoire où il fait bon voler, où les rues deviennent des espaces naturels, où le chemin peut être sinueux, aléatoire. Où juste les adultes marchent droit devant eux, tellement rigides, ordonnés, rangés comme des manteaux.
Un juste à côté exotique, vers l'ailleurs, vers d'autres pays, vers d'autres sensations. Un juste à côté véritable... un nouveau venu, venu d'ailleurs, qui lui aussi laisse à la spontanéité une place... juste à côté c'est aussi l'amour.
Ce livre parle de liberté, de l'enfance dans son univers onirique mais aussi du rapport à l'autre comme une richesse. C'est aussi une spontanéité de l'enfance, une proclamation de leurs actes comme des chemins où se perdent ou les laissent aller, aussi importants et nécessaires que les rythmes de vie ou les programmes scolaires. Une enfance, juste à côté des parents, pas seulement regardant.
Droit devant il y a les devoirs, la compétition, les savoirs de l'école, à côté, il y a les rêves, les autres, des détails qui peuvent trouver une superbe teneur dans nos vies.

© Anne MULPAS et Marjorie POURCHET/ Sarbacane

Les illustrations de Marjorie POURCHET apporte une poésie et une sorte de surréalisme... Les végétaux reprennent leurs droits et la petite fille s'évade dans un paysages où les maisons ne sont que des ombres et où l'important reste le nouvel enfant, l'autre, le voyage intérieur et le vagabondage.

Les derniers flamants de Bombay


"Les derniers flamants de Bombay" de Siddharth Dhanvant SHANGHVI m'a offert un beau moment de lecture.
Karan SETH est un provincial, monté à Bombay pour fuir une partie de son enfance et se donner les moyens de ses ambitions photographiques. "En arrivant à Bombay, j'ai décidé de constituer des archives énormes, vraiment originales... des choses les plus insignifiantes. La mousse dans le quartier des lavandiers, Dhobi Talao. Le claquement de la queue d'un cheval galopant tôt le matin sur le champ de courses de Mhalaxmi. Les balustrades poussiéreuses d'immeubles décatis de Kala Ghoda. Tout doit pénétrer mon objectif et aller se loger dans cette espèce de bibliothèque permanente... Afin d'y parvenir, si je devais détruire les murs et briser les vitres, je le ferais pour tout voir : brut, effroyable, parfait... J'espère créer des archives épiques de Bombay..." Pour vivre il devient photographe people et doit faire un reportage sur un pianiste parti, en pleine gloire, jouer l'ermite mondain, Samar ARORA. En suivant sa cible, il rencontrera Zaira, l'actrice bollywoodienne en vogue. Leurs rencontres sont inattendues et sont même presque hors de propos et pourtant Karan entre dans ce cocon que Samar, son amant Léo et Zaira ont fabriqué autour d'eux. Une famille de réconfort, de confidence, de réflexions intellectuelles et d'honnêteté.
En fouillant dans cette ville bondée, mystérieuse et odorante, Bombay, à la recherche d'un objet/défi d'une amitié naissante, Karan rencontre une femme perdue dans sa vie, Rhea DALAL. Karan connaitra l'amour charnel, passionnel, avec cette femme mariée. C'est peut-être mon bémol... un peu trop de charnel quand le sensuel suffisait.
Tout démarre de là, de ces rencontres impossibles. Une amitié entre Karan, Samar et Zaira... une amitié à défaut de l'amour. Une fuite aussi du sentiment. Un amour impossible après avec cette femme mariée, aimée par son mari absent, qui a laissé sa personnalité au profit du couple.

Le livre est tranchant, peut-être un peu caricatural et pourtant j'ai aimé. Il y a d'abord ce choc des cultures que nous présente l'auteur, choc entre cette Inde bollywoodienne qui bouge, jeune, mondaine, clinquante et superficielle, et ce jeune homme humble et travailleur accompagné par ses personnages en marge, dans les excès mais aussi dans une profonde révolte. Une solitude dans la multitude...
Puis avec le drame, un meurtre sordide, Zaira tuée lors d'une inauguration mondaine par un fils de ministre éconduit, le livre ouvre une seconde partie plus lourde, plus "écoeurante" avec la justice indienne, la corruption, les à-priori indiens. Les coulisses d'un jugement apparaissent dans toute leur horreur. Mais bien plus qu'une peinture de la société, ce sont les personnages et leurs humeurs qui donnent à ce roman toute son importance. Karan, Samar et même Rhéa prennent une épaisseur, une noirceur. Les illusions sont perdues et nous suivons Karan et Samar en perdition. La vie devient une multitude d'échecs. Et oui il y a quelques détails extrêmement sordides et peut-être de trop dans ce roman mais n'est-ce pas juste une forme de manifestation d'une culture indienne en proie aux meilleurs mais aussi à la mort comme aspect plus présent, plus visible que dans notre société ?

C'est avec la troisième partie que le livre prend son ampleur. Les amitiés et les amours se délitent et deviennent autres. L'homosexualité bordée comme une originalité mondaine entre cet indien et cet américain, Samar et Léo, laisse place à une autre forme plus sous-jacente. Les nuances sont nombreuses: un préjugé, une honte, une infection, une descente aux enfers et une passion... puis une amitié de tous les malheurs, de toutes les désillusions, un rapprochement envers et contre tout. Le sida apparait aussi en filigrane, pas comme un détail mais bien une forme de marque de la vie, une empreinte de la perte.

En plus de l'histoire en tant que telle, le rapport aux arts m'a émue. Ils sont mis à l'honneur dans ce roman, même s'ils restent ici comme inachevés: la comédie romantique et dansante bollywoodienne comme une caricature indienne et de la femme, la musique sans plus de sens, de vitalité, l'écriture comme un jeu de stratégie et de recommencement, la poterie comme une passion et un exutoire mais sans aboutissement, la photographie pas comme un flash à l'instant t. Pour chacun, l'art se doit de révéler, d'aider l'artiste ou l'artisan à entrevoir autrement la vie. L'art a une éthique, une grandeur, apporte une étincelle dans les yeux et la vie et se veut, utopiquement, être le sauveur.
C'est cet art photographique, ce don de Karan, fulgurant et brut, qui apporte une ligne directrice au récit et offre un espoir. Qu'est-ce que j'aurais aimé avoir "Le Singe en laiton" dans les mains:
"Dans la splendeur pointilliste des images: un homme démantelé. La flaque de sang. Un soupir, un regret. Pour saisissantes qu'elles fussent, Rhea savait ce qui manquaient à ces photos: Karan avait peint autour d'un vide, il n'avait pas peint le vide."

Lily nous offre un billet plus construit et souligne la perte, Antigone a aimé, Tamara offre une demi-mesure et ce billet plus charpenté continuera à vous donner envie.
Alors oui le style est alambiqué, c'est à savoir. In cold Blog reprend effectivement ces lourdeurs de style et ce trop plein pour certains lecteurs, c'est ici avec une idée des opinions des autres lecteurs. Merci à Babélio et aux éditions des 2 terres pour cette lecture.

mercredi 22 septembre 2010

Sur les traces des dinosaures

Ce n'est jamais évident de trouver des documentaires pour les plus jeunes. Avec la passion naissante du lutin pour les dinosaures, nous avons découvert la collection Mondo Mino de Tourbillon qui a le mérite d'utiliser une sorte d'histoire, avec de beaux détails scientifiques et une interaction.

© Karine HAREL et Cécile GAMBINI /Tourbillon

"Sur les traces des dinosaures" de Karine HAREL et illustré par Cécile GAMBINI est vraiment une très belle proposition.
Deux enfants visitent un jardin acclimatation avec des statues de dinosaures, ils suivent leur mode de vie.© Karine HAREL et Cécile GAMBINI /Tourbillon

Les périodes, l'alimentaire, la chasse, l'autodéfense ainsi que nos découvertes de leurs squelettes sont très bien précisés. La lecture peut se faire à plusieurs niveaux: avec les encarts, les introductions ou peut vraiment pousser aux détails... bien agréable pour des enfants qui selon le jour préfèreront regarder les images ou avoir des informations plus poussées.

Les dessins, loin d'être aussi réalistes que je l'aurais voulu pour un documentaire (mais encore faut-il être sûr de leur aspect réel!), sont superbes et très accrocheurs.© Karine HAREL et Cécile GAMBINI /Tourbillon

Les rabas et autocollants permettent aussi une approche très interactive, des détails apparaissent et sont mis en valeur... œufs ronds des herbivores contre œufs ovales des carnivores, massue de l'ankilosaure etc..
© Karine HAREL et Cécile GAMBINI /Tourbillon

La collection Mondo Mino propose le zoo, les danseuses, les pirates, la préhistoire, l'espace, les pompiers, les pharaons, les poneys, le cirque, les chevaliers, la maîtresse et le docteur. Reste à savoir si l'effet est aussi intéressant.

lundi 20 septembre 2010

Mon papa est un dragon

Un coup de coeur aussi pour ce tout petit livre, première lecture du soir : "Mon papa est un dragon" de Catherine KALENGULA et illustré par Marc BOUTAVANT.

© Catherine KALENGULA et Marc BOUTAVANT / Lito

Filipo est tout nouveau dans la classe et raconte de drôles d'histoires. Les autres enfants ne croient pas en ces mensonges mais la petite fille, la narratrice, envie le nouveau venu: un dragon pour papa, un oiseau pour maman. Que ce serait chouette... mais ce n'est pas possible... si ?

© Catherine KALENGULA et Marc BOUTAVANT / Lito

Le texte est très court est permet vraiment une lecture du soir très rapide. L'imaginaire des enfants et le réel s'entrechoquent pour donner une petite leçon de chose... entre métaphores, imaginaire, originalité et taquinerie enfantine.

© Catherine KALENGULA et Marc BOUTAVANT / Lito

Les illustrations de Marc BOUTAVANT sont chatoyantes, rondes et très stylisées comme un monde de jouets, elles donnent envie.

Dans moi

C'est souvent que l'envie me prends de parler d'un des livres de Kitty CROWTHER, auteure ou illustratrice, et je me retiens... le nuage de libellés sur la droite montre déjà mon admiration. Et puis quand il arrive que quelqu'un parle d'elle et me rappelle ma sensibilité, alors je ne peux plus y échapper. Malice m'a donné envie d'en ouvrir un autre où Kitty CROWTHER illustre juste, peut-être un peu moins connu... quoique.

© Alex COUSSEAU et Kitty CROWTHER / Memo

"Dans moi" de Alex COUSSEAU et illustré par Kitty CROWTHER est un livre dérangeant, encore que.
Dérangeant par la réflexion d'origine qui démarre le livre: "Je n'ai pas toujours été moi. Avant d'être moi, je n'étais pas dans moi. J'étais ailleurs. Ailleurs, c'est tout sauf moi." Dérangeant aussi pour certains parents (peut-être plus que pour les enfants), par les représentations du corps, des muscles, du squelette, des vaisseaux sanguins, du sang, très clairement présentés ou simplement évoqués dans le décor.
Et c'est peut-être cela que j'adore, des sujets sensibles, difficiles, à la limite entre l'âge adulte et l'enfance mais toujours dans leurs préoccupations et angoisses.

© Alex COUSSEAU et Kitty CROWTHER / Memo

Alex COUSSEAU offre une introspection dans le corps et l'esprit d'un enfant. Il se sent étranger à lui-même et à ce corps. Un jour il le rencontre, avec sa matérialité, ses os, ses nerfs, ses viscères mais aussi ce cœur. Il est dans un univers où il n'est pas le maître: un ogre qui lui ressemble règne là sans parole. L'enfant se voit contrait de subir la réalité "Il y avait trop de choses vraies pour que je sois en paix". Tout est froid en lui, trop viscéral, il tente d'y mettre de belles choses mais n'arrive pas à être entier et joyeux "Je voulais être le roi pour décider des choses impossibles. Je voulais des oiseaux partout, des feux d'artifice."
C'est un affrontement contre la dure réalité, le mutisme, le mur du quotidien... c'est aussi la quête d'une identité, d'une conscience, d'une parole. Une autodestruction pour naître, pour se libérer de ses propres entraves. C'est un discours intérieur qui ne laisse pas indemne.
Est-ce alors une manière de voir le passage de l'enfance à un être plus construit, séparé de ses parents ou une manière de mettre des mots et des images sur le labyrinthe intérieur des enfants muets ou autistes par exemple ? A relire!

© Alex COUSSEAU et Kitty CROWTHER / Memo

Kitty CROWTHER offre encore plus au texte, très fort, sensible, poétique et pertinent. Des détails viscéraux mais aussi des blancs, noirs et rouges, des mises en abîme et des monstres intérieurs. Un enfant encapuchonné dans ses angoisses et dans cet espace étranger... jusqu'à adoption, apprivoisement de ses pensées et de son corps.

Simplement superbe! Et pour peut-être mieux vous aiguiller, lisez donc l'avis de Gawou ici et celui très très construit de Du9 ou de Paddyland très philosophique (et magnifique)

Monstre ne me mange pas

"Monstre ne me mange pas" de Carl NORAC et illustré par Carll CNEUT est un petit livre bien plaisant. Il a tout pour cela me direz-vous: un auteur fantastique et un illustrateur dont la pâte ne peut que donner du relief.
© Carl NORAC et Carll CNEUT/ Lutin poche

C'est une histoire de fuite, d'entourloupes pour ne pas être mangé, de malice d'un glouton ne voulant pas être dévoré par un autre glouton. Alex est le gras petit cochon en fuite, mangeant entre les repas et plus que de raison selon sa maman. Il est vite attrapé par le monstre rhinocérotesque qui a les même défauts que lui. Pas très joyeux pour lui! Alors que dire à ce monstre pour ne pas être dévoré: faire parler sa gourmandise...

© Carl NORAC et Carll CNEUT/ Lutin poche

Mais là où réside la magie, c'est encore plus dans l'association du texte et des illustrations. Carll CNEUT offre des mises en page toujours aussi impressionnantes: des personnages partent d'une page presque vide vers une page très "pleine", un décor mais aussi des détails, des personnages secondaires. La gourmandise, le mensonge, les "limites" éducatives vues sous un autre angle par l'enfant, il s'agit bien de cela. © Carl NORAC et Carll CNEUT/ Lutin poche

Mais en plus, les jouets (petites voitures tirées), les petits personnages, doudous, jouets, imaginaires ou réels nous rappellent l'univers de l'enfance... ces mensonges qui sont autant de réalités pour les enfants.

vendredi 17 septembre 2010

Librairie Neverland en danger

J'ai été à son inauguration. Ce lieu était comme un rêve pour sa propriétaire... et je l'enviais de cet esprit d'entreprise et de ce culot dans les choix "de distribution".
La librairie Neverland a comme un goût de partage, de passion, d'envie... son hôtesse, ancienne blogueuse, offrait plus qu'une prescription de livres. Je n'ai pu y aller que deux fois (voici ce que j'avais amené la seconde), je n'ai pu profité que rarement du partage et des échanges sur le canapé du fond avec un thé et des gourmandises.

Et voilà que sa librairie vacille sous le poids d'une vision binaire et bancaire. Et pourtant l'enjeu, de taille, a été mené à bien: ouvrir une librairie dans une petite ville de la grande couronne parisienne, offrir des choix en littérature jeunesse, fantastique/féerique ou victorienne (mais pas que), mais aussi proposer des occasions pour les petites bourses... entre autre. Je vous laisse lire le billet de la libraire elle-même.

Alors il ne nous reste plus qu'à l'aider, faire des commandes ou venir nombreux au rendez-vous "Sauver le soldat Neverland" le samedi 25 septembre 2010 avec des dédicaces de Nathalie DAU, Karim BERROUKA, Jacques MUCCHIELLI, Stéphane BEAUVERGER, Leni CEDRE, MélanieFAZI, Isabelle GUSO et Jeanne A-DEBATS.

L'usage du monde

"Seuls les vieux ont de la fraîcheur, une fraîcheur au second degré, conquise sur la vie."

*source photo Izis Immigrés du Banat yougoslave en France (vers 1949-1950)

"Ici la nature se renouvelle avec tant de force que l'homme, à côté, paraît sans âge. Les visages durcissent et s'altèrent tout de suite, comme des coins enfoncés au cœur de la bagarre: tannés, cicatrisés, labourés par la barbe, la variole, la fatigue et le souci. Les plus tranchants, les plus beaux, même ceux des gosses, sont comme si une armée de bottes avait passé dessus. Jamais on ne voit, comme chez nous, de ces visages lisses, ruminants, inexistants à force de santé et sur lesquels tout reste à inscrire."
(extraits de "L'usage du monde" de Nicolas BOUVIER)

jeudi 16 septembre 2010

Le lutin des couleurs

*source Chiara CARRER en hommage à toute la collection des lutins et pour les superbes nuanciers...

Croq'sciences 2/3


"Expériences avec les sons" de Isabelle CHAVIGNY et illustré par Jérôme RULLIER propose d'écouter les bruits, de faire des sons, de voir les vibrations sonores, de jouer avec les sons et de découvrir les sons/cris des animaux dont une expérience est présentée là avec mon lutin. Et ici la page de "Fais danser les grains".

"Expériences pour rouler" de Delphine GRINBERG et illustré par Jörg MÜHLE montre ce qui roule, glisse, remonte et ici retrouvez la page "Fabrique une boite désobéissante"

"Expériences pour découvrir les animaux" de Delphine GRINBERG et illustré par Delphine RENON reprend un nombre d'ateliers permettant aux enfants de regarder et de comprendre que les animaux (et les insectes) suivent un autre mode de vie et de communication et que nos interactions peuvent être respectueuse... observation dans la nature, élevage (de triops), récolte de preuves, d'indices dont une expérience est présentée là avec mon lutin. Sinon retrouvez ici la page "Décode le langage des chiens" et la page "Observe un chemin de fourmis".

"Expériences pour découvrir la chimie" de Delphine GRINBERG et illustré par Nathalie CHOUX présente des expériences sur les mélanges bizarres, les éruptions, les petites magies avec un arbre à fleurir et ici la page "Prépare un terrible bouillon bullo-splasheur.

"Expériences à déguster" de Delphine GRINBERG et illustré par Marc BOUTAVANT. Il est question de goût, de découverte sans les yeux mais aussi d'alternative sans sucre ou de fabrication mais aussi une idée de ce qui se passe quand on mange ou qu'on ne mange pas. Retrouvez la page de "Goûte des aliments mystérieux" et celle de "Mange comme le roi".

"Expériences avec l'eau" de Delphine GRINBERG et illustré par Jörg MÜHLE présente des expérience sur ce qui flotte, sur la charge des bateaux, les icebergs, les poissons et une idée de physique des forces sous l'eau avec la page de "Fais flotter mimi la patate".

"Expériences avec le corps" de Delphine GRINBERG et illustré par Rémi SAILLARD. Il s'agit là de jeux d'imitation, de gymnastique et des expériences, sans os, sans muscle, pour trouver le squelette, comprendre le fonctionnement des muscles. Le défi contre les parents est "tu es plus fort que tes parents", la construction un squelette articulé et retrouvez la page "Transforme-toi en statue ici.

"Expériences avec l'air" de Laure CASSUS et de Delphine GRINBERG et illustré par Aurélie GUILLEREY présente l'air visualisé, le frottement, la respiration, le manque d'air, le souffle avec la page "Dessine avec le vent"

"Expérience pour les petits curieux" de Isabelle PELLEGRINI, Karine EYRE et illustré par Aurélie GUILLEREY pour découvrir les sens, le corps, l'eau, la lumière, l'équilibre, l'air, les insectes comme à la Cité des Sciences et de l'Industrie. Retrouvez ici la page "Fabrique une boite magique" et "Joue avec l'équilibre.


A suivre

Croq'sciences 1/3

Mon blog principal Je Suis Comme Je Suis est plus sensible à mon quotidien... j'y parle régulièrement de parentalité et des activités d'éveil que je fais avec mon petit d'homme de bientôt 4 ans. Lors de nos découvertes, j'utilise très très souvent le support livre sans en faire obligatoirement un billet ici.

Mais voilà, certaines collections méritent d'être reprises. C'est le cas des éditions Nathan, collection Croq'Sciences. Ce sont des livres à expériences scientifiques co-édité par La Cité des Sciences et de l'Industrie ciblant les enfants à partir de 4 ans jusqu'à 7 ans. Je vous en présente une partie générale (parce que je n'arrive pas à mettre tous les libellés voulus sous mon billet), la seconde suit et la troisième viendra dès que j'aurais complété la collection ;))

*source de l'image Grandir avec Nathan où vous trouverez une expérience de chaque livre.

Chaque livre reprend une petite dizaine d'expériences avec une petite introduction, les précautions et les questions de curiosité de base afin de connaitre notre intérêt pour le sujet avant de démarrer. Pour chaque expérience les ustensiles nécessaires sont présentés et aussi souvent une fiche de note ou même le matériel pour l'une d'elle. Le reste du matériel est de tous les foyers et les expériences sont présentées de manière très visuelle. Ces livres permettent de manière ludique d'arriver à une démarche scientifique... des tests, mais aussi des informations quasi documentaires.
Les animations (volets ou rabats et même pop up), les illustrations proposées à de nombreux illustrateurs et l'expérience à faire seul pour après épater les parents vont à coup sûr accrocher les jeunes découvreurs.

Le billet "Croq'sciences 2/3" vous présente plus particulièrement les livres:
"Expériences avec les sons" de Isabelle CHAVIGNY et illustré par Jérôme RULLIER
"Expériences pour découvrir les animaux" de Delphine GRINBERG et illustré par Delphine RENON
"Expériences à déguster" de Delphine GRINBERG et illustré par Marc BOUTAVANT
"Expériences avec l'eau" de Delphine GRINBERG et illustré par Jörg MÜHLE
"Expériences pour rouler" de Delphine GRINBERG et illustré par Jörg MÜHLE
"Expériences pour découvrir la chimie" de Delphine GRINBERG et illustré par Nathalie CHOUX
"Expériences avec l'air" de Laure CASSUS et de Delphine GRINBERG et illustré par Aurélie GUILLEREY
"Expérience pour les petits curieux" de Isabelle PELLEGRINI et illustré par Aurélie GUILLEREY
"Expériences avec le corps" de Delphine GRINBERG et illustré par Rémi SAILLARD

Le billet "Croq'sciences 3/3" arrivera plus tard...

mardi 14 septembre 2010

lundi 13 septembre 2010

Gadji!

*source photographie de Yves LERESCHE

"Je n'ai Pas de poupée Pas de cartable Pas de tirelire, Pas d'agenda Pas de bureau Pas de baignoire Pas de couloir Pas de frigo Pas de partitions Pas de verrou Pas de clef Pas de compte en banque Pas d'habitude Pas d'ascenseur Pas de certitude Pas de lampadaire Pas de bus Pas de feu Pas de devoir Pas d'avenir.
J'ai Lili, Zsuzsa, Ada, maman, Zéus, Titi, Tornado, Val, Chavolo, Gino, Ramsès, l'Aspic, Lula, Ceaucescu et moi...
On pense que ça suffit..."

devoir de la petite héroïne, Katarina (" Gadji !" de Lucie LAND, livre dont je parle là)

jeudi 9 septembre 2010

Pomelo grandit

© Ramona BADESCU et Benjamin CHAUD /Albin Michel Jeunesse

J'ai tout de suite aimé ce Pomelo, un coup de cœur graphique en fait: petit éléphant miniature, rose, à la trompe si grande, si grande... Et c'est par ce grand format, "Pomelo grandit", que le lutin est entré dans cette atmosphère créée pour la série par Ramona BADESCU et Benjamin CHAUD.

Je ne vous parlerais pas de la série ici, j'y reviendrais. Pomelo est confronté dans cet album à des questions existentielles sur l'acte de grandir: "Sur son chemin du matin, Pomelo croise une fourmi, des patates, un caillou, des fraises, un pissenlit... Un pissenlit étonnamment petit." Il a grandit. Avec enthousiasme, fébrilité, énergie, Pomelo se pose les questions et à chaque page l'illustration de Benjamin CHAUD offre une solution visuelle.
Grandir pour faire en grand... mais qu'est-ce que grandir? " Et puis d'abord, est-ce qu'il ne faut pas être moyen avant d'être grand? Oui mais... moyen moyen, moyen grand, grand moyen ou simplement moyen?" Les questions des petits, comme des grands, sont ici posées avec énormément de poésie et d'humour: l'acte physiologique, la peur de devenir un géant, de ne pas grandir "uniformément", © Ramona BADESCU et Benjamin CHAUD /Albin Michel Jeunesse

le processus long, le chamboulement interne, les nouveaux goûts, les droits, les rêves et les devoirs. C'est aussi une première approche de l'enfance, de l'adolescence, un début de départ vers la grande aventure. Grandir, c'est aussi prendre des forces, se construire, affronter ses peurs.
Les questions sont en suspend, la réponse inconnue, la proposition visuelle déroutante et amusante, grandir apparait être un questionnement, une aventure, du doux, du piquant, de l'envie. Aucun doute, sous des aspects de livre pour enfant, le petit éléphant rose continue à nous faire réfléchir et philosopher.

© Ramona BADESCU et Benjamin CHAUD /Albin Michel Jeunesse

Les illustrations sont toujours aussi réjouissantes, décalées, très réalistes et aussi en abstraction, jouant sur la mise en page, la grandeur de l'album mais aussi les indices papier, de quoi vraiment attirer l'œil des plus petits. Un coup de cœur!

Les avis de Gawou et de Clarabel qui m'ont donnée envie de me ruer sur cet album.

mardi 7 septembre 2010

Nadège et sa petite soeur adorée

Il y a de ces petits livres qui vous suivent de l'enfance à l'âge adulte et dont vous vous dites, quel bonheur de l'avoir chiper de mes affaires d'enfant. Et ce n'est qu'en les relisant à vos enfants que vous découvrez vraiment ce côté classique.

© Astrid LINDGREN et Arnold LOBEL/Chantecler

J'ai ainsi découvert Astrid LINDGREN et Arnold LOBEL par la petite porte, petite dans le sens d'un livre peu connu. "Nadège et sa petite sœur adorée" est un petit moment de poésie. Nadège se sent seule, ses parents l'aiment ainsi que son petit frère mais elle n'a plus cet amour parentale uniquement pour elle. Et elle se créé une sœur jumelle, Sylvie-Ly, secrète, qui vit sous un buisson.© Astrid LINDGREN et Arnold LOBEL/Chantecler

Astrid LINDGREN dépeint à merveille les rêves de cette petite fille, angoissée par cette étape de vie qu'est un petit nouveau dans la famille. Cette sœur inventée est plus belle et plus intelligente aussi comme le meilleure de ce que Nadège peut être comme fille auprès de ses parents. C'est comme un constat d'échec.
Sylvie-Ly est aussi exclusive et offre tout son temps à cette sœur du monde réel. Un buisson qui donne sur une échelle, une sorte d'entrée dans le monde d'Alice aux pays des merveilles... Nadège rêve de petites frayeurs et de grandes merveilles: deux chiens fidèles, des chevaux Patte d'Or et Patte d'Argent, un peuple avec qui jouer et bruncher mais aussi des méchants les Cribous dont la méchanceté ne pousse qu'à enfermer les gentils dans la "Grande Grotte aux Murs étroits et froids"... comme la solitude.
Mais même ce rêve, cet échappatoire, a une fin... il faut retourner vers la vraie vie... pas si noire d'ailleurs.
© Astrid LINDGREN et Arnold LOBEL/Chantecler

C'est une petite histoire qui nous plonge dans l'univers d'Astrid LINDGREN avec envie de dévorer le reste de son œuvre et les illustrations d'Arnold LOBEL offrent le reste de merveilleux, des petits animaux, un petit peuple, des fleurs, arbres et ruisseaux chantant... le tout avec toujours un choix de couleurs "surexposées" représentatif de l'artiste, regardez donc "Le magicien des couleurs".

lundi 6 septembre 2010

Le jour de ta naissance


©Emma KELLY, Marie-Hélène PLACE et Caroline FONTAINE-RIQUIER /Hatier jeunesse

"Le jour de ta naissance" de Emma KELLY, Marie-Hélène PLACE et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER. Nous retrouvons Balthazar et son costume de lapin si caractéristique des pinceaux de Caroline FONTAINE-RIQUIER. Il ne se fait pas inviter à l'anniversaire d'une copine de classe et est tout triste de ne pas participer à cette fête. Mais Pépin, le doudou de Balthazar, se demande si lui aussi à un anniversaire et ce que c'est. "Un anniversaire, dit Balthazar, en réfléchissant bien fort, ça sert à se souvenir du jour où on est né et de chaque année passée depuis." Y a-t-il un anniversaire pour les oursons de tissu? Oui, il a les moments dont on se rappelle, la perte du doudou, le premier jour où il est dessiné, le jour où il est créé.

©Emma KELLY, Marie-Hélène PLACE et Caroline FONTAINE-RIQUIER /Hatier jeunesse

Cet album reprend certains éléments de la pédagogie Montessori, une frise chronologique avec les fêtes prévus ou passés de l'année, le rituel de tourné autour d'un soleil imaginaire un nombre de fois équivalent au nombre d'années de vie. Mais c'est aussi une préparation d'une fête très conviviale et participative, aux jeux coopératifs, aux spectacles offerts par tous, aux gourmandises préparées aussi par les invités comme la décoration.
Un très beau moment de lecture et une belle approche d'un anniversaire alternatif.

dimanche 5 septembre 2010

Aide-moi à faire seul : Balthazar ...

Cette collection "Aide-moi à faire seul" regroupe des livrets à spirale reprenant la pédagogie Montessori. Ils sont destinés à accompagner les enfants dans leurs premiers apprentissages et permettent aux parents, éducateurs, accompagnateurs, de proposer une interaction complète voir même une autonomie en mathématique, lecture, alphabet et aussi des notions complexes comme le temps ou l'espace et les premiers pas vers une utilisation complète des sens olfactif et tactile.
Cette collection est accompagnée d'albums jeunesse en grand format reprenant au cours de l'histoire lue des apprentissages interactifs, comme « Le livre à compter de Balthazar, A la poursuite du lapin brun » de Marie-Hélène PLACE et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER dont je parle là et « Promenons-nous avec Balthazar, Yéti y es-tu ? » de Caroline FONTAINE-RIQUIER et illustré par Marie-Hélène PLACE dont je parle ici.

« Balthazar et les odeurs » de Marie-Hélène PLACE et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER. Le parcours du héros à travers des odeurs quotidiennes. Des cartes odorantes sont proposées pour suivre l’histoire et, par paire, servent de carte de d’apprentissage olfactif : après il pourra seul retrouver l’autre carte odorante menthe par exemple.

« Balthazar et le temps qui passe » de Marie-Hélène PLACE, Feodora STANCIOFF et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER. Les saisons, le temps d’une année, demain, hier, dans deux heures, les générations sont présentés. Le sablier, l’horloge, la poutre du temps (représentation visuelle d’une année éclatée par saisons, mois, semaines et jours avec la possibilité de mettre un élément pour se rappeler le temps : une visite dans 2 jours par exemple) mais aussi l’arbre généalogique et l’explication solaire du jour et de la nuit. L’histoire permet une attention continue et la poutre du temps proposée à la fin va faire des merveilles.

« Balthazar et l’espace » de Marie-Hélène PLACE, Feodora STANCIOFF et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER. La géographie autour du héros prend corps, à travers l’histoire, nous avons une coupe transversale d’une maison, proposant ainsi une vision des pièces les unes par rapport aux autres, une orientation visuelle dans un quartier en passant par tel marchant, tel coin de rue, une planisphère aux terres rugueuses, être un explorateur ou un dauphin, la faune selon le milieu et à la fin un plan de ville… de plus en plus abstrait. Voici une des extrapolations avec le lutin.

« Les chiffres de Balthazar » de Marie-Hélène PLACE et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER. Les chiffres sont dessinés en surface rugueuse, avec le sens du mouvement que je décris pour les lettres à toucher. Il va jusqu’à 10 et intéresse énormément notre loupiot… ce livre est extrêmement gestuel : le chiffre est dessiné mais remis dans le contexte d’une main : « Voici ma main, elle a cinq doigts, en voilà trois » effectué par l’accompagnant et l’énonciation du chiffres et de l’illustration (3 = rois) qui permet d’avoir la bonne phonétique amuse et interpelle… au point de devoir aller plus que de 3 en 3 pages. En voici une lecture associée au « Livre à compter de Balthazar, A la poursuite du lapin brun » de Caroline FONTAINE-RIQUIER et illustré par Marie-Hélène PLACE.

« Balthazar et les lettres à toucher » de Marie-Hélène PLACE et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER Des lettres en minuscule en épaisseur rugueuses permettent de suivre le tracé de la lettre, un point de départ et une flèche aide au mouvement. L’accompagnant prononce la lettre en phonétique et l’enfant retrouve l’objet commençant par cette lettre sur l’illustration.

« L’Abécédaire imaginaire de Balthazar » de Marie-Hélène PLACE et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER. Des lettres en majuscule à la surface lisse mais résistante, même fonctionnement que les lettres à toucher. Une affiche permettra de redécouvrir cela par l'enfant seul.
La disponibilité d’attention doit être à son comble. Pour ces livres-ci, il est nécessaire de ne pas brouiller les pistes et de ne pas donner toutes informations non-nécessaires.

« Balthazar découvre les phonèmes » de Marie-Hélène PLACE et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER permet de tracer les phonèmes en minuscule selon la même méthode, d’y ajouter le son en phonétique avec illustrations et d’associer seul les phonèmes aux illustrations par des cartes à « jouer ».

« Les premiers calculs de Balthazar » de Marie-Hélène PLACE, Feodora STANCIOFF et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER D’abord une présentation de l’esprit mathématique en classant par ordre de grandeur, de quantité, de poids, initiation au calcul quotidien. Une initiation aux chiffres. L’utilisation de matériels spécifiques : les barres concrétisant un nombre par une grandeur, les chiffres et les jetons pour découvrir les unités dans un chiffre.



"Colin-maillard chez Bathazar, le livre du toucher" de Marie-Hélène PLACE, Feodora STANCIOFF et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER permet de s'approprier un vocabulaire tactile avec la différence de texture et de mettre à profit ses sens en retrouvant ce qui est poilu par exemple.

"Balthazar mime les actions" de Marie-Hélène PLACE, Feodora STANCIOFF et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER est tout simple mais permet de s'approprier le mouvement selon une directive.

"Balthazar et "comment sont faits les bébés?" " de Marie-Hélène PLACE et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER. J’avais au départ du mal avec les œuvres d’art qui ponctuent chaque début de chapitres, mais c’est peut-être pour garder la beauté de ce moment si mystérieux pour les enfants. Les chapitres (Histoire d’amour, Là où le bébé est créé, Là où le bébé nait, Là où le bébé grandit) offrent effectivement un désassemblage peut-être salutaire pour les enfants. Chaque étape est prise en soi… de l’histoire d’un chat attiré par une femelle à l’accouplement de vers de terre. Les termes spermatozoïde et ovule sont là, de la couleur du genre sexué, comme le début de la rencontre, les baisers et la fécondation interne. De petits volets à ouvrir offre une vision interne et même un accouchement. J'en parlais .